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La complainte de l'ange noir

La complainte de l'ange noir

Titel: La complainte de l'ange noir Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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son droit d’asile et celle de l’aïeul de Sir Simon. Ces deux faits ont été fidèlement signalés, mais c’est à cause de ce qui les liait entre eux que l’on a soustrait une partie de la chronique. Mère Cecily éclairera peut-être notre lanterne à ce sujet.
    La prieure revint enfin. Elle se précipita derrière son bureau et sortit de sous sa robe un sac de velours fermé au collet. Elle l’ouvrit et en tira un calice en or qui brilla de mille feux à la lumière des bougies : sa beauté était telle que Ranulf en eut le souffle coupé.
    — De l’or pur ! murmura-t-il en dévorant la coupe des yeux.
    La prieure remit le vase sacré à Corbett.
    — Regardez ces diamants ! s’exclama Ranulf en désignant les pierres précieuses enchâssées dans le pied et le bord du calice.
    Corbett soupesa l’objet.
    — J’ai lu le parchemin.
    Mère Cecily s’assit en poussant un soupir de résignation.
    — Vous connaissez tous nos secrets, à présent, Sir Hugh.
    Corbett posa le calice sur la table.
    — C’est aussi mon avis ! Ce fameux fugitif était Alan of the Marsh. On le connaissait bien au couvent. Après tout, en tant qu’intendant de Mortlake, il devait souvent rencontrer les soeurs. Si cela se trouve, il était partie prenante dans ce trafic qui semble être une tradition dans cette communauté, observa Corbett avec un rire brusque. Mais lui s’était rendu également coupable de vol, puisqu’il avait pillé le trésor royal avec la complicité de Holcombe. Ils s’en seraient tirés discrètement si Sir Richard Gurney avait été moins vigilant. Holcombe fut arrêté et pendu. Alan se terra.
    Corbett reprit le calice et le contempla.
    — Or Alan of the Marsh, semblable au mauvais intendant des Évangiles, était prisonnier de sa cupidité autant que de la loi. Il ne pouvait pas s’échapper par les ports avec un butin aussi encombrant – aucun capitaine découvrant sa richesse ne lui aurait laissé la vie sauve.
    Corbett dévisagea son interlocutrice livide.
    — Donc, Alan trouva, quelque temps, refuge à l’Ermitage, mais la nasse se refermait vite sur lui. Il se chercha une autre cachette.
    — Il est venu ici ? demanda Ranulf.
    — Oui ! Il connaissait le droit d’asile et savait que la prieure d’alors ne le lui refuserait pas.
    Corbett reposa le calice.
    — C’est bien la vérité, n’est-ce pas ?
    Mère Cecily confirma d’un signe de tête.
    — Et, poursuivit Corbett, la prieure et lui conclurent un pacte pendant qu’il se cachait ici. Il insista, je pense, sur le fait qu’en cas de capture il dénoncerait aux autorités le trafic auquel se livraient les religieuses. Inutile de dire qu’il suborna autant qu’il menaça. Il avait dérobé ce calice du trésor royal : il l’offrit à la prieure en témoignage de reconnaissance.
    Corbett s’adressa à mère Cecily :
    — Vous l’utilisez pour la messe, je suppose ?
    — Oui, murmura-t-elle. Nous disons que c’est un don.
    — Tout se passa bien au début, reprit Corbett. La prieure poursuivait ses activités clandestines et gagnait un précieux calice. Mais qu’advint-il d’Alan of the Marsh ?
    Corbett se frotta la tempe : il se ressentait encore de l’attaque de la veille. Il se leva en s’étirant.
    — Que se passera-t-il quand le roi sera mis au courant ? Eh bien, je vais vous le dire sans ambages, mère Cecily : il enverra le comte de Surrey démolir ce prieuré, pierre par pierre, dans l’espoir de retrouver le trésor de son aïeul.
    — Mais c’est tout ce que nous avons ! gémit mère Cecily.
    — Oh non ! protesta Corbett à mi-voix. Il y a également Alan of the Marsh.
    Mère Cecily accusa le coup :
    — Mais il est mort !
    — Oh, je n’en doute pas !
    Corbett s’appuya sur la table et se pencha vers la religieuse.
    — Ne comprenez-vous pas ? La prieure qui avait donné refuge à cet homme et accepté le calice n’allait pas le relâcher si aisément, n’est-ce pas ? Pourquoi ne pas le garder ? Pourquoi ne pas essayer de lui soutirer plus d’or ? Dites-moi, mère Cecily, que feriez-vous si vous étiez confrontée à ce dilemme ?
    — Je l’ignore, bafouilla-t-elle. Je serais morte de peur.
    Elle se tortilla sur sa chaise et Corbett se rassit.
    — Considérons-le comme un problème de logique, alors ! énonça Corbett. Vous connaissez le couvent mieux que moi, mère Cecily. Où cacheriez-vous un homme dans une communauté de femmes ?
    Elle haussa les

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