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La Cour des miracles

Titel: La Cour des miracles Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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j’arriverai…
    – Ta fille est à Fontainebleau, dit la duchesse.
    – Fontainebleau ? interrogea la folle.
    – Oui, une ville… assez loin de Paris, comme je te l’ai dit…
    Le cœur de Margentine battait à rompre.
    – Par où passe-t-on ? reprit-elle fébrilement.
    – Je te le dirai, je te donnerai toutes les indications. La folle allait et venait dans le taudis, avec une allure de lionne.
    – Fontainebleau ! murmurait-elle… Je vais partir à l’instant… Adieu !…
    – Et comment feras-tu pour la retrouver, si je ne te donnes pas toutes les indications ? s’écria la duchesse.
    – Ah ! oui… parlez… je deviens folle à cette idée… Oh ! madame, comment se fait-il que vous soyez si bonne !… Ma fille ! dire que je sais où elle est !… Elle est à Fontainebleau, et je vais aller la retrouver…
    – Ecoute : voici d’abord un peu d’argent pour faire le chemin.
    – Pas besoin d’argent… J’irai sur mes genoux, s’il le faut.
    – Prends… tu arriveras plus vite.
    – C’est vrai, en payant, j’arriverai plus vite.
    Elle prit les cinq ou six pièces d’or que lui tendait la duchesse d’Etampes.
    – En arrivant à Fontainebleau, continua celle-ci, tu demanderas où se trouve le château. Tu m’entends ?
    – Si j’entends !… Ah bien, je me jetterais la tête contre un mur si j’oubliais un seul détail ! Je demanderai le château en arrivant à Fontainebleau… Après ?
    – Sais-tu qui habite ce château ?
    – Non ! Comment voulez-vous que je le sache, moi ! Mais parlez donc !…
    – Eh ! bien, c’est François…
    – François !…
    – Oui… ton amant, le père de Gillette… Tu ne l’as jamais revu ?
    – Jamais !
    – Le reconnaîtrais-tu ?
    – Ah ! oui ! fit-elle avec un accent de haine qui amena un sourire de satisfaction sur les lèvres de la duchesse.
    – Même s’il a un peu vieilli ?
    – Je le reconnaîtrai, vous dis-je !
    – Sais-tu ce qu’il est, ton François ?
    – Oh ! un grand personnage, je sais…
    – Il est roi ! C’est le roi de France…
    A la stupéfaction de la duchesse, la folle éclata de rire et battit des mains.
    – Ah bien, il ne manquait plus que ça à ma Gillette ! Fille d’un roi !… Mais ce n’est pas étonnant, voyez-vous ! Elle serait reine elle-même que cela ne m’étonnerait pas du tout. Quant à François, ça m’est égal qu’il soit roi de France. Il peut bien être ce qu’il veut. Je lui dirai ce que j’ai à lui dire…
    – Eh bien, écoute, ta Gillette est dans le château du roi de France. Tu n’as qu’à aller à Fontainebleau, comme je t’ai dit. Tu iras au château. Tu attendras devant les grilles… Sauras-tu attendre, au moins ?…
    – Oui, oui ! J’aurai de la patience.
    – Le roi sort presque tous les matins pour aller à la chasse… Alors, tu comprends, quand tu le verras sortir au milieu de son escorte, tu t’approcheras de lui, et le reste te regarde ! Si tu ne te fais pas rendre ta fille, c’est que tu auras été bien maladroite…
    Margentine avait écouté ces paroles avec une attention profonde.
    La duchesse lui indiqua alors le chemin qu’elle devait prendre, par quelle porte de Paris elle devait sortir. Puis elle se retira.
    En toute hâte, Margentine s’habilla d’une robe de gros drap qu’elle mettait rarement, fit un petit paquet, et sortit à son tour.
    La duchesse, postée dans un coin de la rue avec deux hommes qui l’avaient accompagnée, assista au départ de Margentine. Celle-ci, d’un bon pas, traversa Paris.
    Une fois sur la route de Melun, elle activa sa marche.
    Il était environ trois heures de l’après-midi lorsqu’elle était sortie de son taudis. Elle marcha d’une traite jusqu’à huit heures du soir.
    A ce moment, elle entrait dans un village.
    Un carrosse attelé de quatre chevaux conduit par deux postillons arrivait à fond de train, derrière elle, et faillit la renverser.
    – Gare ! gare ! hurla le postillon de tête.
    Margentine n’eut que le temps de se ranger et regarda un instant ce carrosse qui disparaissait dans la direction de Fontainebleau.
    – Je voudrais bien être là-dedans, songea-t-elle. Je serais tôt arrivée.
    Cette voiture était celle de la duchesse d’Etampes qui rentrait à Fontainebleau.
    Quelle avait été la pensée qui avait poussé Anne, duchesse d’Etampes, à faire cette démarche auprès de Margentine ?
    Pourquoi envoyait-elle la folle à

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