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La Cour des miracles

Titel: La Cour des miracles Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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I er reconnut la voix et vit une ombre à ses côtés.
    – La Châtaigneraie ! s’exclama le roi.
    – Moi-même, sire.
    – Et tu as vu ?
    – Tout ! Je venais de rentrer au château, après… une excursion, et j’allais me retirer dans la belle chambre que le roi a bien voulu me donner, lorsque le bruit de leurs deux chevaux a attiré mon attention. Je suis donc resté près de la grille, j’ai vu arriver Sa Majesté, j’ai entendu le factionnaire crier maladroitement : Aux armes ! et j’ai tout vu,
tout,
sire.
    La Châtaigneraie insistait sur ce mot « tout ».
    – Que veux-tu dire ? demanda le roi.
    – Je veux dire qu’à la lueur des torches, j’ai pu voir les deux malandrins comme Votre Majesté a justement appelé ces deux hommes ; j’ai pu voir leurs visages un seul instant, il est vrai, mais cet instant m’a suffi pour les reconnaître.
    – Tu les connais ? fit vivement François.
    – Votre Majesté les connaît aussi.
    Tout en causant ainsi, le roi et son compagnon étaient entrés dans le palais, et François I er avait gagné ses appartements.
    – L’un de ces deux hommes, continua La Châtaigneraie, est celui qui nous a blessés tous les trois, Essé, Sansac et moi, et qui plus tard a si cruellement défiguré le pauvre Sansac que celui-ci n’ose plus sortir de son trou…
    – Le truand Manfred ? exclama sourdement le roi.
    – Oui, sire ! Le même qui a eu l’audace de tenir tête à Votre Majesté près de l’enclos du Trahoir, le même qui a eu l’audace plus grande de venir vous braver au Louvre. Et l’autre, c’est son damné compagnon, le truand Lanthenay !
    – Eux à Fontainebleau !…
    – Votre Majesté n’oublie pas sans doute que l’un de ces deux misérables ose lever les yeux jusqu’à M me la duchesse de Fontainebleau !
    Non, le roi ne l’oubliait pas…
    – Viens ! dit-il à la Châtaigneraie.
    Le roi descendit dans la cour d’honneur et entra au corps de garde.
    – Monsieur, dit-il à l’officier, quelle consigne donnez-vous à vos factionnaires ?
    – Mais, sire, la consigne ordinaire… rendre les honneurs…
    – Il ne s’agit pas d’honneurs ! s’écria violemment le roi. Je vous parle de la consigne de défense…
    – De défense ? balbutia l’officier.
    – Oui ; que feriez-vous, monsieur, si des gens de mauvaise intention s’approchaient de la grille ?… Et il faut toujours soupçonner la mauvaise intention, monsieur ! Vous n’avez pas de consigne, je le vois… Ah ! je suis bien protégé, par ma foi !
    – Pardon, sire ! Nul ne peut entrer au château sans avoir parlé à l’un des officiers de garde.
    – C’est insuffisant. A partir de ce moment, tout individu, homme ou femme, de nuit ou de jour, qui s’approchera à vingt pas des grilles sera sommé de se retirer. S’il n’obéit pas à l’instant, on fera feu… Remplacez immédiatement les hallebardiers par des arquebusiers. Au lieu d’un factionnaire, vous en placerez deux à chaque porte ; ils auront l’arquebuse chargée et seront prêts à tirer sur quiconque s’approchera. Voilà la consigne, monsieur. Viens, La Châtaigneraie.
    Le roi sortit du corps de garde, laissant l’officier tout interdit.
    – Combien y a-t-il de postes ? demanda François à ses compagnons.
    – Quatre, sire. Mais le plus important est celui qui fournit les sentinelles du parc.
    – Voyons-les tous.
    Guidé par la Châtaigneraie, le roi visita tous les corps de garde et donna partout les mêmes ordres, si bien que le bruit se répandit dans le château qu’on était menacé d’une attaque, sans qu’on pût préciser de quelle attaque il s’agissait.
    Non content d’avoir visité les postes, le roi fit le tour du parc, s’arrêta devant chaque factionnaire, les encouragea, leur promit force ducats s’ils faisaient bonne garde, leur promit l’estrapade et l’écartèlement si leur vigilance était en défaut, et enfin, à peine rassuré par ces diverses mesures, rentra dans son appartement comme il faisait grand jour.
    Tout cela parce que la Châtaigneraie avait murmuré ces deux noms à son oreille :
    – Manfred, Lanthenay.
    q

Chapitre 27 LA MERE EN MARCHE
    C ’est dans le taudis de Margentine la folle que nous ramenons nos lecteurs.
    Ceci se passait le lendemain du jour où Manfred, retrouvé par Cocardère, quittait brusquement Margentine pour essayer de sauver Lanthenay.
    Margentine, après le départ de Manfred, avait été

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