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La Cour des miracles

Titel: La Cour des miracles Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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contraignit à dessiner un sourire.
    – C’est fini, n’est-ce pas vénéré père ? murmura-t-il.
    – C’est fini, en effet, dit Loyola.
    – Mon père ! mon père ! clama Lanthenay, me laisserez-vous supplicier ?…
    – Mon fils ! Attends ! je suis à toi !…
    Monclar se jeta sur les geôliers.
    – Gardes, commanda Loyola, saisissez-vous de ce rebelle qui, après avoir feint un retour aux bons sentiments, méconnaît encore l’autorité royale et religieuse !
    – Pardon, monseigneur ! dit le sergent en mettant la main au collet de Monclar.
    – Misérable !… Lâche imposteur ! bégayait le grand prévôt.
    Il se débattait, fonçait sur Loyola, entraînant avec lui les cinq ou six gardes qui le maintenaient.
    La voix déjà lointaine de Lanthenay appela encore :
    – A moi, père, à moi !…
    – Grâce ! hurlait Monclar, grâce pour mon fils !…
    – Vous voyez bien qu’il est devenu fou ! dit le sergent. Allons, allons, monseigneur !…
    – Je ne veux pas ! je ne veux pas ! Oh ! c’est trop horrible ! A moi ! au secours !…
    A terre, cherchant à se débarrasser de l’étreinte des gardes, Monclar ne dit plus rien. Il écumait…
    Soudain, de ce groupe informe que Loyola contemplait d’un œil sombre, jaillit un éclat de rire !…
    Et cet éclat de rire, funèbre, déchirant, c’était le comte de Monclar qui le poussait.
    – Lâchez-le, maintenant ! commanda Loyola.
    Les gardes obéirent. Tandis que Loyola rejoignait l’escorte qui entraînait Lanthenay, Monclar entrait dans le corps de garde, et poussait un cri de joie en apercevant la lanterne avec laquelle on descendait dans les cachots. Il s’en empara vivement.
    Alors, sa lanterne éteinte à la main, il s’élança au dehors, traversa la cour et se perdit dans la rue.
    Des gens qui le virent l’entendirent grommeler :
    – Maintenant que j’ai une lanterne pour y voir clair, je finirai bien par trouver la porte de son cachot… Attends, mon fils, attends !… N’appelle pas ainsi… cela me fait trop de mal !…
    q

Chapitre 18 LA MERE DE GILLETTE
    P endant que se passaient, à l’hôtel du grand prévôt, les scènes que nous venons d’exposer, d’importants événements se déroulaient dans le taudis de Margentine.
    Nous laisserons donc le comte de Monclar à sa folie, nous laisserons Lanthenay marcher vers la Croix-du-Trahoir où l’attendait le bourreau, étonné du retard qu’on mettait à lui amener sa proie, et nous conduirons nos lecteurs dans le triste logis de cette autre folle : Margentine la blonde.
    Au moment de la décharge des arquebusiers massés autour du bûcher d’Etienne Dolet, Manfred avait reçu une balle dans le bras.
    La blessure était d’autant moins dangereuse que la balle n’avait fait que traverser les chairs et qu’elle était sortie sans avoir atteint l’os.
    Il en résultait que Manfred n’avait nullement le bras cassé comme l’avaient dit les deux compatissantes ribaudes qui, sur le conseil de la Gypsie, avaient amené le blessé chez Margentine.
    Mais cette blessure, pour n’être pas dangereuse, n’en faisait pas moins souffrir le jeune homme, et on a vu qu’une fièvre suivie de délire s’était tout d’abord déclarée.
    Heureusement, le blessé était doué d’un tempérament robuste. Sa jeunesse et sa vigueur ne tardèrent pas à avoir raison de la fièvre.
    Nous le retrouverons la veille même du jour où viennent de se passer les faits que nous avons racontés.
    C’était dans l’après-midi. Toute la journée de la veille et toute la nuit, Margentine avait soigné le jeune homme avec une intelligence remarquable chez cette folle.
    Tant qu’il n’était pas question de sa fille, elle était capable de raisonner avec une certaine logique, et ses actes s’enchaînaient naturellement.
    C’est ainsi que, dans les soins qu’elle donna à Manfred blessé, elle manifesta un véritable esprit de suite et de sagacité, renouvelant les compresses de vin aromatique en temps voulu, passant de temps à autre un linge mouillé sur les tempes, le front et les lèvres du jeune homme pour calmer l’accès de fièvre.
    Ces soins avaient redoublé d’activité lorsque Margentine avait entendu Manfred, dans son délire, appeler Gillette à diverses reprises.
    Tout d’abord, cette découverte faillit être fatale à Manfred.
    – Que dit-il ? gronda Margentine. Il parle de Gillette ?
    Et elle ajouta :
    – Encore quelque intrigante

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