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La dame de Montsalvy

La dame de Montsalvy

Titel: La dame de Montsalvy Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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Oh, je sais quel usage vous en faites ! Je vous ai vu à l'œuvre contre des femmes, des enfants, des vieillards, contre des paysans sans défense. Mais jusqu'à présent, au moins, vous respectiez... à peu près, ceux de votre sorte. Avez-vous oublié que je suis l'épouse d'un de vos amis ?...

    — Et vous, avez-vous oublié que cet excellent ami vous a publiquement traitée de putain et juré qu'il vous ferait chasser à coups de fouet si vous aviez le front de vous présenter aux portes de sa ville
    ? Il me remerciera un jour d'avoir fait de lui un veuf. Mais assez parlé, le temps presse. As-tu, oui ou non, ce que tu m'as promis, la fille ?
    Alors donne-le-moi : ensuite tu feras ce que tu voudras. Nous avons assez perdu de temps dans ce trou puant.
    Un sourire sinistre étira les lèvres décolorées d'Amandine qui recula vers le fond de la cave et en revint tirant après elle un jeune garçon que, tout d'abord, Catherine crut être Bérenger. Mais ce n'étaient que les vêtements de Bérenger, le beau costume vert dont il était si fier, et Catherine eut un cri d'angoisse.
    — Bérenger ! Qu'en avez-vous fait ?...
    On l'a simplement déshabillé et tout ce qu'il risque c'est un bon rhume, ricana la fille. Tu vois, capitaine, ajouta-t-elle en se tournant vers le Damoiseau, ce garçon mais surtout ses habits vont te permettre de pénétrer jusqu'à la tour Neuve. Tu lui donneras un cheval et tes hommes n'auront qu'à le suivre. Il sait sa leçon...
    — Mais moi je ne la sais pas ! riposta Sarrebruck hautain. Et je n'ai confiance en personne. Tu t'en apercevras si tu me trompes... Que doit-il faire ?
    — Se présenter à la porte du palais en disant qu'il est le cousin du capitaine de Roussay, qu'il se nomme Alain de Maillet et qu'une fois encore il a besoin de voir son parent d'urgence pour lui rendre compte d'une mission dont il l'a chargé. Comme on l'a déjà vu... ou quelqu'un d'à peu près semblable, on le laissera passer sans hésiter. Tes hommes entreront derrière lui et n'auront aucune peine à maîtriser les gardes de la tour, d'autant que le Roussay soupe cette nuit chez sa bonne amie...
    Catherine ne put retenir un cri de stupeur indignée.
    — Comment avez-vous pu savoir tout cela ?
    Roulant inconsciemment des hanches sous sa
    vêture quasi monastique, la veuve de Colin marcha vers elle et vint la regarder sous le nez.
    — Tu devrais savoir, madame la comtesse, que je sais obtenir des hommes ce que je veux. Et puis j'ai toujours su choisir mes amants. Il y a beau temps que je couche avec l'un des sergents de la Tour, exactement depuis qu'on y a amené le prisonnier. J'avais idée que ça pourrait me servir un jour. En plus, c'est un beau gars, qui fait bien l'amour...

    — Vraiment ? Cela vous va bien, en ce cas, de jouer les veuves éplorées ! railla Catherine.
    La pâle figure d'Amandine se convulsa de fureur tandis que ses lèvres, à nouveau, se retroussaient sur ses gencives.
    — Espèce de garce ! T'es idiote ou tu fais semblant ? Ecoute bien !
    Avant ce vieux grigou de Mathieu j'étais une fille publique mais discrète. Mon échoppe de friperie me servait autant d'alcôve que de boutique mais c'était une façade convenable. Je m'étais fait une bonne petite clientèle, dans les bons endroits, mais ça c'était le travail. Colin, mon Colin,
    c'était mon homme à moi ! Je turbinais pour lui plus que pour moi-même parce qu'il était le seul qui comptait. C'était mon cœur, mon sang, mes tripes...
    Sa voix tendue se brisa sur un sanglot puis reprit, rauque et lasse :
    — Et maintenant... jusqu'à la fin de mes jours et de mes nuits j'entendrai son hurlement quand on l'a jeté dans la chaudière ! à cause de toi, putain, et de ta bourrique de sœur je pourrai plus jamais dormir vraiment, moi !... Mais il va bientôt être vengé, sois tranquille et c'est même lui qui va te punir.
    Saisissant Catherine par le bras avec une force nerveuse insoupçonnable chez une femme de cette taille, elle l'entraîna derrière la table sur laquelle, au passage, elle rafla une chandelle, puis se pencha vers une masse informe qui bosselait la terre sous une toile de bâche qu'elle arracha...
    Révulsée d'horreur, Catherine tenta désespérément de reculer, le cœur au bord des lèvres à la vue du cadavre hideux de l'ex-Philibert La Verne. Mais Amandine tenait bon.
    — Regarde dans quel état on me l'a mis ! J'espère qu'il te plaît, à présent, ton ouvrage, parce que jusqu'à ton dernier

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