La fabuleuse découverte de le tombe de Toutankhamon
rien refusé. En 1898, à leur grande joie, un fils, Henry, lord Porchester, leur naquit, suivi en 1901 d’une fille, Evelyn, destinée à devenir la plus grande amie de son père et sa compagne dans son dernier voyage.
Vers 1890, lord Carnarvon se lança dans les courses de chevaux, avec toute la passion qu’il mettait dans chacune de ses entreprises. Il s’absorba totalement dans l’administration de son écurie, qui fit merveille. Il remporta plusieurs grandes courses et devint membre du Jockey Club.
Excellent fusil, passionné de courses de chevaux, collectionneur particulièrement bien inspiré – son catalogue de livres rares imprimé par ses soins est un modèle du genre –, lord Carnarvon fut aussi un pionnier de l’automobile. Il avait acheté des voitures en France avant que l’usage s’en répande en Angleterre. En fait, dès que le décret stipulant que tout véhicule à moteur devait être précédé sur la route d’un homme porteur d’un drapeau rouge fut promulgué, il acheta la troisième voiture enregistrée en Angleterre. Ce nouveau sport avait tout pour lui plaire, et il devint rapidement un excellent conducteur.
Malgré sa réputation de témérité, Carnarvon était, en réalité, trop pondéré et trop raisonnable pour courtiser le danger. Quand on lui reprocha de prendre trop de risques, il répondit : « Vous me prenez pour un idiot ? Dans le sport automobile, ce sont les tournants qui sont dangereux. Et je ne prends jamais un tournant vite. » C’était probablement vrai, mais « il suffit d’un grain de sable pour enrayer la machine », et ce fut sur une route parfaitement droite qu’il eut l’accident qui devait affecter toute sa vie.
Ce fut lors d’un voyage en Allemagne que la catastrophe se produisit. Carnarvon, en compagnie de son chauffeur, Edward Trotman, qui était de toutes ses expéditions depuis vingt-huit ans, roulait depuis plusieurs kilomètres sur une route déserte, en direction de Schwalbach, où lady Carnarvon les attendait. La route s’étendait devant eux lorsque, soudain, au détour d’une crête, ils rencontrèrent une piste qui la coupait, si profonde qu’on ne la voyait pas à vingt mètres, et sur laquelle se trouvaient deux chars à bœuf. Carnarvon fit la seule chose possible. Afin d’éviter les charrettes, il donna un coup de volant pour monter sur le talus. Mais la roue accrocha des pierres, deux pneus éclatèrent et la voiture se retourna sur le conducteur, tandis que Trotman était éjecté à quelques mètres de là. Heureusement l’épais manteau de ce dernier le protégea dans sa chute et il se précipita au secours de son maître. La voiture était tombée de biais dans un fossé. Si elle avait capoté sur la route, Carnarvon aurait été écrasé, au lieu de s’enfoncer la tête la première dans la boue. Avec l’énergie du désespoir, Trotman réussit à pousser la voiture et à dégager Carnarvon, inconscient, qui semblait même avoir cessé de respirer. Les paysans qui conduisaient les charrettes, se sachant en faute, avaient décampé, mais Trotman aperçut quelques travailleurs dans le champ voisin, et vit qu’ils avaient un bidon d’eau. Il saisit le bidon qu’il renversa sur le visage de lord Carnarvon. Le choc fit repartir le cœur au moment même où les laboureurs, à la poursuite de leur bidon d’eau, arrivaient sur les lieux. Le terrible spectacle et les gesticulations du chauffeur étaient assez explicites, et ils allèrent aussitôt chercher un médecin. Ce dernier trouva un corps brisé, souffrant évidemment d’une grave commotion, le visage déformé, les jambes grièvement brûlées, un poignet cassé, temporairement aveugle, la mâchoire fracassée, couvert de boue de la tête aux pieds. En fait, il était à peine vivant. Il reprit un instant conscience, le temps de demander : « Ai-je tué quelqu’un ? », puis s’évanouit de nouveau. C’est dans cet état qu’on le conduisit jusqu’à l’auberge la plus proche, où lady Carnarvon, qui le rejoignit presque aussitôt, convoqua médecins et chirurgiens à son chevet. Les premiers mots qu’il murmura, lorsqu’il put parler, furent : « Je ne crois pas avoir perdu mon sang-froid. » Mais il avait perdu sa santé. Rien ne fut épargné pour le soigner, mais il dut subir, pendant longtemps, de multiples opérations et lutter contre de dangereuses maladies. Il supporta tout cela avec courage, et sortit mûri plutôt qu’aigri de ces
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