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La fabuleuse découverte de le tombe de Toutankhamon

La fabuleuse découverte de le tombe de Toutankhamon

Titel: La fabuleuse découverte de le tombe de Toutankhamon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Howard Carter
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son bateau, ancré à quelque distance du port, les deux vigoureux marins qui la manœuvraient lui offrirent le choix entre la bourse et la vie. Il les écouta calmement et leur fit signe de lui passer son bagage. Ils obéirent, croyant déjà palper l’argent du « lord » anglais. Il leur fallut déchanter lorsqu’il sortit de son sac non pas un portefeuille bien garni mais un revolver qu’il pointa sur eux.
    La vérité oblige à dire qu’il ne se sortait pas toujours aussi triomphalement de ses aventures. Le voyage suivant le conduisit en Afrique du Sud. Il écrivit de Durban en annonçant son intention d’aller à la chasse aux éléphants. Accompagné d’un seul Noir, il se mit à l’affût dans la jungle. Lorsque la bête apparut, Porchester, pourtant excellent fusil, la manqua. Au bout d’un moment, ne voyant plus sa proie, il se laissa glisser de l’arbre où il s’était perché et se prépara à rentrer chez lui. Pour cela, il devait traverser une clairière qui coupait la forêt en deux. Il était au beau milieu de ce terrain, à découvert, lorsqu’il s’aperçut que l’éléphant le poursuivait. Voyant qu’il n’avait pas le temps de recharger son arme, il lâcha fusil, cartouchière, veste et lunettes, et prit ses jambes à son cou. Ayant réussi à atteindre la jungle hospitalière, il se réfugia sur un arbre. Il apprit par la suite qu’être poursuivi par un éléphant et en réchapper était un exploit beaucoup plus inhabituel que d’en abattre un. Il devint l’un des six meilleurs fusils d’Angleterre, mais n’alla plus jamais à la chasse aux éléphants.
    Le voyage en Afrique du Sud fut suivi d’un autre en Australie et au Japon, d’où Porchester revint au début de l’été 1890, juste à temps pour assister aux derniers moments de son père.
    Le nouveau lord n’avait que vingt-trois ans lorsqu’il entra en possession de son héritage. Sa passion pour le sport le retenait à Highclere et Bretby durant la saison de la chasse, et son amour de l’opéra quelques semaines à Londres en été, mais son goût du voyage ne se démentit pas. Il partait brusquement pour Paris, Constantinople, la Suède, l’Italie ou Berlin, pour de courtes ou de longues périodes, retournant tout aussi inopinément chez lui, chargé d’images et de livres, s’étant fait d’autres relations et amis. À cette époque, toutefois, il ne se montrait pas particulièrement communicatif. Il préférait de beaucoup les allusions du genre « quand j’ai rencontré le chef de la Mafia à Naples », qui excitaient la curiosité de ses auditeurs, lesquels auraient bien voulu savoir comment il avait fait la connaissance de ce potentat.
    Son sens de l’humour le rendit plus explicite à propos de ses efforts pour se faire présenter à une autre figure aussi sinistre – le Sultan, Abdul « le damné ». Carnarvon voulut le rencontrer lors d’une de ses visites à Constantinople. Comme il n’avait pas d’uniforme (les vêtements n’ayant jamais été son point fort), il entreprit de coudre quelques boutons de cuivre supplémentaires sur une veste de yachtman, en espérant que cet attirail serait à la hauteur du ministère de Chamberlain. L’Ambassade ayant transmis sa requête, on l’informa qu’un officier et une voiture le conduiraient au palais. Le jour dit, l’officier fit son apparition, visiblement embarrassé. Il expliqua que Sa Majesté était profondément désolée, mais qu’elle n’était pas en état de recevoir Monsieur le Comte. « Une autre fois peut-être ? » Non, le Sultan craignait bien qu’aucun autre jour ne fût disponible, mais en signe d’estime il priait lord Carnarvon d’accepter une décoration. Carnarvon refusa la décoration, qu’il n’aurait certainement jamais portée, et se retrouva seul, aussi vexé que stupéfait. Il lui fallut quelque temps pour comprendre ce qui s’était passé.
    Son père, le quatrième comte de Carnarvon, avait visité la Turquie et en avait retiré une profonde horreur de la manière dont ce malheureux pays était gouverné en même temps qu’une sympathie profonde pour les minorités chrétiennes persécutées. Ce qui l’amena à devenir président de la Société pour la protection des Arméniens. Abdul le savait mais ni lui ni ses ministres ne s’étaient avisés que ce lord Carnarvon était mort et que le lord anglais qui avait demandé audience était un jeune homme, portant son nom, mais n’ayant pas hérité

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