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La Fausta

Titel: La Fausta Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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armes !…
    Les muletiers s’arrêtèrent comme pétrifiés. Pardaillan, de son côté, baissa la pointe de sa rapière. Et alors il vit entrer un grand vieillard à l’attitude hautaine, aux yeux inquisiteurs, qui fit un geste de commandement. Les muletiers et le meunier disparurent. Pardaillan rengaina son épée. Le vieillard le considéra avec attention pendant quelques secondes, puis il dit :
    — Monsieur, je suis le maître de ce moulin. Si vous avez une affaire à proposer, c’est donc avec moi que vous devez traiter.
    — Ainsi, dit Pardaillan, le vrai meunier de la butte Saint-Roch, c’est vous ?
    — C’est moi.
    — Je le crois volontiers, monsieur, dit Pardaillan qui s’inclina avec cette courtoisie mêlée de respect qui chez lui avait tant de prix ; car ce soi-disant meunier lui apparaissait comme un homme de haute et noble envergure.
    — Monsieur, dit-il alors, je crois inutile d’employer avec vous les détours. Je commence donc par vous déclarer que j’ai surpris votre secret : les mulets qui sont montés ici étaient chargés d’or.
    — C’est exact, monsieur : il y en a pour trois millions…
    Pardaillan fit un geste d’indifférence : l’énoncé de cette somme énorme ne semblait pas l’avoir touché, et dès lors, l’étrange maître du moulin le considéra avec plus d’attention encore.
    — C’est donc vous, reprit celui-ci, qui, tout à l’heure, vous êtes donné pour l’officier des droits de mouture, et avez ouvert un de nos sacs ?…
    — Non monsieur. Car jamais je ne me donne la peine de mentir. Mais j’ai surpris une conversation de cet homme, et j’ai su ainsi la vérité.
    Le maître du moulin, ou celui qui se donnait pour tel, examina Pardaillan qui, de son côté, rendait examen pour examen. Il n’y avait pas sympathie. Mais chacun d’eux reconnaissait une force en son interlocuteur.
    — Pourquoi, demanda tout à coup le chevalier, avez-vous empêché ces dignes muletiers de foncer sur moi ?
    — Parce que votre figure m’a intéressé. J’eusse été fâché qu’il vous arrivât malheur. Et dès l’instant où je vous ai vu monter le sentier et entrer ici, j’ai désiré vous connaître. Voulez-vous me dire votre nom ?
    — On m’appelle le chevalier de Pardaillan. Et vous ?
    — Moi, je m’appelle M. Peretti, dit le vieillard après une courte hésitation. Et maintenant, dites-moi dans quelle intention êtes-vous monté au moulin ?
    — Savez-vous, demanda Pardaillan, qui étaient ces deux hommes qui ont eu querelle avec un de vos muletiers ?
    — Je crois avoir, de loin, reconnu l’un d’eux… celui qui était vêtu en garçon meunier : c’est le sire de Maineville, qui appartient à la maison de Guise.
    En parlant ainsi, M. Peretti fouillait les yeux de Pardaillan. Le chevalier ne s’étonna pas que ce meunier exerçât une telle surveillance et qu’il connût les gens de Guise.
    — Et vous, monsieur de Pardaillan, reprit M. Peretti, n’êtes-vous pas au duc ?
    — Je vais vous dire, fit paisiblement le chevalier, dans quelle intention je suis monté au moulin. C’est cela que vous me demandiez, je crois ; c’est cela qui vous intéresse. Vous saurez donc, monsieur Peretti, que je suivais justement M. de Maineville et son compagnon.
    — Qui était ce compagnon ? fit vivement M. Peretti.
    — Vous avez deviné Maineville. Je vous ai dit mon nom à moi parce que vous me l’avez demandé. Quant à celui que vous ne connaissez pas et que je connais, moi, son nom vous est inutile, je le garde pour moi.
    — Ah ! ah !… vous devez avoir une bien vive amitié pour cet homme !… Mais continuez, je vous prie ; vous m’intéressez de plus en plus.
    — J’ai donc pu entendre la conversation de Maineville qui est à M. de Guise, comme vous l’avez dit. Or, ce que veut faire ce Maineville me déplaît fort, et je suis venu ici pour l’empêcher.
    — Que veut-il donc faire ?…
    — Il veut aller dire à son seigneur et maître que les millions promis par le pape Sixte sont arrivés…
    —
Briccone
 ! murmura M. Peretti qui, cette fois, pâlit.
    — Plaît-il ? fit Pardaillan.
    — Rien… Poursuivez votre récit qui a pour moi un immense intérêt.
    — Je m’en doute… Il paraîtrait donc que Sa Sainteté, après avoir promis, se dédit. Pourquoi ? Je n’en sais rien, et peu m’en chaut. Seulement, Maineville veut revenir ici en force, s’emparer des précieux sacs de Sa Sainteté, porter à

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