Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen

La Fausta

Titel: La Fausta Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
Vom Netzwerk:
simplicité l'homme qu'on venait d'appeler Ruggieri.
    Fausta secoua la tête.
    - Maître, dit-elle, il faut que cette blessure soit suffisante sans que je m'en mêle…
    - Alors, madame, il faut que le blessé soit transporté chez moi. Il suffira d'entretenir la fièvre qui va se déclarer. Pour cela, il est nécessaire que je puisse surveiller la marche du mal.
    Fausta approuva d'un signe de tête et disparut par la porte qui faisait communiquer l'auberge et le mystérieux palais. Ruggieri la suivit d'un sourire qui peut-être eût glacé cette femme que rien n'effrayait.
    «Sois tranquille, gronda-t-il alors en lui-même. Tu ne te doutes pas, Fausta, que j'ai deviné ta pensée!… Va-t-en rassurée et paisible, confiante en ma science!… »
    Il ramena son regard sur le blessé.
    - Moi aussi, continua-t-il, j'ai confiance en ma science!… Loignes vivra!… Et lorsque Guise et toi le croiront mort, c'est alors que vous le verrez se dresser sur votre route… et alors… qui sait?…
    A ce moment six hommes, sans doute prévenus par Fausta, entrèrent, déposèrent le comte deLoignes toujours évanoui sur un fauteuil et l'emportèrent hors de l'
Auberge du Pressoir de Fer
, guidés par Ruggieri.
    * * * * *
    Catherine deClèves, duchesse deGuise, avait bondi hors de l'auberge, en proie à une terreur insensée. Elle entendait le pas lourd de son mari derrière elle. Elle croyait sentir sur sa nuque le froid de l'acier, et d'un geste instinctif, elle cherchait à garantir son cou, tandis qu'elle bégayait:
    - Grâce! Henri. Ne me tue pas!
    Ses forces tout à coup défaillirent. Elle comprit qu'elle allait rouler sur le pavé. A ce moment, il lui sembla voir un homme arrêté devant la maison voisine. D'un effort suprême, elle se traîna jusqu'à cet inconnu et tomba dans ses bras en murmurant:
    - Sauvez-moi! Sauvez-moi!… On veut me tuer!
    - Mordieu! grommela l'homme, il pleut des femmes par ici! Voyons si la pluie est seulement jolie.
    Soutenant la fugitive tremblante comme une feuille, il s'approcha d'un rayon de lumière qui tombait de l'une des fenêtres de la maison Fausta.
    - Par pitié, monsieur, qui que vous soyez, défendez-moi, sauvez-moi!…
    La duchesse put encore balbutier ces mots, et elle s'évanouit tout à fait… L'homme, très embarrassé de ce fardeau et comprenant qu'un prompt secours était nécessaire à cette femme dont la jolie voix terrifiée l'avait ému, regarda autour de lui, et avisant la porte de la maison Fausta, souleva le heurtoir de bronze…
    - Hum! fit-il au bout de quelques instants, on ne répond pas?…
    Pourtant la maison est habitée, puisqu'il y a de la lumière…
    Il frappa plus violemment et cria:
    - Ouvrez donc, par Pilate! Etes-vous Turcs, êtes-vous Maures, vous qui laissez une femme se mourir sur votre seuil?…
    Cette fois la porte s'ouvrit… Et Pardaillan, sans d'ailleurs demander la moindre permission, entra, portant dans ses bras la duchesse deGuise évanouie. Et la porte de fer de la maison Fausta se referma sur lui!… Dehors un chien poussa dans la nuit un hurlement plaintif.
    q

Chapitre 8 DOUBLE CHASSE
    L e chevalier de Pardaillan avait quitté la
Devinière
, escorté par Charles d'Angoulême et suivi de Pipeau. Sur ses instances et presque sur ses ordres, le jeune duc le quitta pour aller l'attendre rue des Barrés. Pardaillan n'eut pas de peine à trouver l'
Auberge de l'Espérance
, et il y établit son quartier général pour la journée.
    Il se mit en observation, interrogeant l'hôte, faisant bavarder les gens de basse mine, qui hantaient l'auberge. Quoi qu'il fît et qu'il dît, il ne put obtenir aucun renseignement positif sur la singulière disparition de la petite chanteuse de bohème. Il se décida donc à attendre la nuit pour entreprendre l'expédition qu'il méditait, et tua le temps en une longue conversation tantôt avec lui-même, tantôt avec le chien. Il sommeilla même quelque peu, le coude sur une table, devant un flacon qu'il vidait peu à peu.
    Pardaillan n'était ni triste ni gai. Sa physionomie respirait le calme de la force et de la confiance en soi-même. Cette histoire de la petite bohémienne ne l'intéressait que relativement à Charles d'Angoulême. C'était en somme pour lui une banale aventure. Mais la douleur et l'affolement du jeune duc l'avaient touché plus qu'il n'eût voulu l'avouer… Il aimait la jeunesse. Les chagrins de cœur et les vicissitudes de sa vie errante ne lui avaient donné aucune amertume: ne pouvant

Weitere Kostenlose Bücher