La Femme Celte
entendu par
Luzel en janvier 1869 (et Luzel est le plus fidèle et le plus honnête de tous
les folkloristes) ces séries de métamorphoses qui constituent l’élément de base
du récit gallois de l’ Histoire de Taliesin .
Cela prouve d’une part l’ancienneté du conte de Koadalan (sous réserve des ajouts, des manques et des altérations), et d’autre part que
ce thème des métamorphoses au cours d’une poursuite est commun aux Gallois et
aux Bretons, donc remonte avant la séparation des deux Bretagnes. Comparer l’ Histoire de Taliesin : Keridwen « courut
donc à toute allure après Gwyon Bach. Il la vit et se changea en lièvre avant
de disparaître, mais elle se changea elle-même en lévrier et le rejoignit.
Alors il se précipita vers la rivière et devint poisson. Mais Keridwen, sous
forme d’une loutre, le pourchassa sous les eaux si bien qu’il dut se changer en
oiseau. Elle le suivit alors sous l’apparence d’un faucon » (J. M., L’Épopée celtique en Bretagne , p. 96-97.).
[453] Encore un détail non lié. Le grain est noirci dans le feu et se trouve
brutalement dans le grenier. Mais la ressemblance avec l’ Histoire de Taliesin est frappante : « Et
juste comme elle était sur le point de fondre sur lui et qu’il avait peur de
mourir, il aperçut un tas de grains qu’on venait de battre, sur l’aire d’une
grange. Il s’y précipita et, se changea en grain. Mais Keridwen prit la forme
d’une poule noire surmontée d’une haute crête, et, en grattant avec ses pattes,
elle découvrit le grain et l’avala ( Ibid. , p. 97).
[454] Le texte dit ha kazi deus e-meaz ar boudez « et presque sorti du vase ». Le mot boudez est une forme locale trégoroise probablement issu de poteo ,
lui-même emprunté au français pot d’eau . On
remarquera qu’il s’agit d’un récipient qui sert à contenir de la nourriture ou
de la boisson : cela fait penser au chaudron de Brân ou au bassin de
Peredur, qui ressuscitent les morts.
[455] Le soma est une partie de la matière
vivante qui ne prend pas part à la reproduction et qui meurt avec l’individu.
[456] Le germen est une partie de la
matière vivante qui participe à la reproduction et qui survit donc à la mort de
l’individu au sein de l’espèce.
[457] Ce qui n’est pas le cas pour les animaux inférieurs.
[458] Braunschweig-Fain, Éros et Antéros ,
p. 244.
[459] « La Maladie de Cûchulainn », G. Dottin, L’Épopée
irlandaise , p. 133.
[460] J. M., L’Épopée celtique d’Irlande , p. 186.
[461] Les mêmes structures se retrouvent chez beaucoup d’autres peuples, par
exemple chez les Incas. « Leur roi, appelé Fils du Soleil, accomplissait
de ses propres mains les rites les plus sacrés. Il ne pouvait épouser que sa
sœur aînée. Personnage divin, il était le soleil même sous une apparence
humaine et seuls pouvaient prononcer son nom les hommes de même sang »
(Vincent Bounoure, La Peinture américaine ,
p. 189). Chez les Aztèques, c’est le dieu cynocéphale Xolotl, dieu de
l’Éclair qui accompagne dans sa course un soleil dont le sexe n’est pas précisé
( Ibid. , p. 201).
[462] Voir le chapitre sur « Notre-Dame de la Nuit ».
[463] Notamment le rôle du saumon, et celui du sanglier Twrch Trwyth. Cf. J. M., L’Épopée celtique en Bretagne ,
p. 146-152. Il faut noter les analogies entre la quête de Mabon et les recherches
concernant le dieu fécondateur Télépinou, fils du dieu-soleil, lui aussi
disparu, dans la mythologie hittite.
[464] Son équivalent irlandais est Oengus, le Mac
Oc (= Jeune Fils), « qui possède une chambre de soleil ». On
pense à Horus, jeune soleil, fils d’Osiris, le vieux soleil. Cf. le
chapitre sur « Notre-Dame de la Nuit ».
[465] On notera que ce disque solaire en cuivre réapparaît curieusement dans Le Chevalier au Lion de Chrétien de
Troyes : « dans une cour au milieu de laquelle pendait un disque de
cuivre… Le vavasseur prit un marteau qui était pendu à un poteau et en frappa
le disque ». À ce signal, les gens du château semblent se réveiller, et le
héros est reçu par une pucelle belle et avenante, grande et élancée, qui le
tient sous son charme pendant tout le repas (A. Mary, Le Chevalier au Lion , p. 130). Chrétien de
Troyes a dû puiser cette anecdote dans une source assez archaïque, car on ne
retrouve pas les mêmes éléments dans le récit gallois correspondant. Par
contre, les détails sont
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