La Femme Celte
si l’homme croit être le plus fort, même
si la femme, par suite de son éducation, n’est pas consciente du rôle qu’elle
joue. Les danses « lascives » orientales sont un témoignage de cet instinct,
transposé au rang de l’art et de l’érotisme masculin.
[424] Ce pouvoir apparaît d’ailleurs dans son aspect agressif et négatif
dans le fait de cracher sur quelqu’un et dans l’expression « cracher son
mépris à la figure de quelqu’un ».
[425] J.-J. Rousseau, Confessions , I, 3. Il
va sans dire que le cas de Jean-Jacques n’est pas exceptionnel, et qu’il reste
d’ailleurs dans des limites normales. Mais il y a, on le sait, des formes totalement
aberrantes de ce genre de fétichisme, allant jusqu’à la conservation des linges
souillés, à l’absorption des vomissures, sécrétions et excréments. Ce sont
peut-être des cas cliniques, guérissables médicalement ou psychologiquement,
mais ils prouvent que le geis se greffe obligatoirement sur un instinct
fondamental de l’homme qu’il peut réveiller jusqu’à ses extrêmes limites.
[426] Michelet, L’Amour , II, 6.
[427] Les Martyrs , livre X.
[428] Mémoires d’outre-tombe , III, 6.
[429] Atala (Les chasseurs).
[430] Les Natchez.
[431] Les Martyrs , livre I.
[432] Mémoires d’outre-tombe , XIII, 7.
[433] Ibid. III 10.
[434] Ibid. , IV, 13.
[435] Ibid. , V, 15.
[436] Braunschweig-Fain, Éros et Antéros ,
Paris, Payot, p. 103-104.
[437] Dans une version orale de la légende recueillie par Campbell dans les
Higldands, Diarmaid refuse de suivre Grainné : « Je n’irai pas avec
toi ; ni par douceur ni par dureté, tu ne me décideras à te prendre. Je ne
te mènerai pas dans ma maison, ni ne te conduirai au loin ; je ne te
prendrai ni à cheval ni à pied. » Et Diarmaid se retire dignement chez
lui. Or Grainné vient un matin à sa porte et lui demande d’aller chez elle.
Diarmaid répond : « Je ne te prendrai ni à pied, ni à cheval, ni en
dehors, ni en dedans. » Mais il s’aperçoit alors que Grainné se trouve
entre les deux côtés de la porte, ni en dehors, ni en dedans, et qu’elle est
montée sur un banc, donc ni à pied, ni à cheval. Diarmaid, alors, ne peut plus
refuser (Loys Brueyre, Contes populaires de la
Grande-Bretagne , p. 168-169).
[438] On rapprochera ce détail de l’épée fichée en terre entre Tristan et
Yseult endormis et surpris par le roi Mark.
[439] Dans la même version orale de Campbell, Grainné, méprisée par
Diarmaid, jette son dévolu sur un vieillard et décide avec lui de se
débarrasser de Diarmaid en le tuant. Grainné elle-même enfonce un couteau dans
la cuisse de Diarmaid qui s’enfuit. Il revient un autre jour, tue le vieillard,
et se fait retirer le couteau de sa cuisse par Grainné car Diarmaid n’avait pas
voulu le retirer (L. Brueyre, op. cit., p. 170-171). Cette anecdote semble un souvenir mythologique altéré mais on
ne peut douter du caractère sexuel du couteau, de la blessure à la cuisse et du
geste de Grainné lançant le couteau, puis le retirant. C’est vraisemblablement
une illustration concrète du geis .
[440] Étant donné que cette légende a été recueillie par Émile Souvestre,
elle est suspecte, car Souvestre était doué d’un esprit inventif et subissait
les contrecoups du romantisme. Cependant, même s’il a arrangé la légende, elle
n’en est pas moins caractéristique d’un état d’esprit et peut donc être
utilisée comme argument dans cette discussion, sous réserve de ne pas lui
donner de date précise.
[441] Ainsi quand Lederer ( Gynophobia ,
p. 138) dit : « Tout au long des siècles, la femme a joué auprès
de lui l’Ariane qui tenait le fil conducteur au bout duquel il explore
l’étrange labyrinthe de la vie ; c’est elle qui lui permettra enfin de
retrouver en toute sécurité le chemin du retour », il ne se rend pas
compte de la portée de son affirmation. En effet, il s’agit bien d’un fil qui
permet de retrouver le chemin du retour, mais qui corollairement empêche l’homme de se libérer . À force de s’être
obnubilé sur la signification « cordon ombilical », les auteurs les
plus sérieux se sont trouvés prisonniers de ce même fil d’Ariane, qui est donc,
soulignons-le, un objet parfaitement efficace.
[442] Ici s’imbrique la notion de grâce efficace qui, d’après la doctrine
janséniste, ne peut être accordée par Dieu que si l’être humain en cause mérite
vraiment
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