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La Fin de Pardaillan

Titel: La Fin de Pardaillan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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Concini… Ah ! ah ! nous voici sur le chemin de l’hôtel de ville. Décidément, nous allons à la Bastille, Diable ! si elle continue longtemps ainsi, je risque fort de me coucher le ventre creux, moi ! Et c’est que je meurs littéralement de faim ! Ah ! misère de moi, voilà Fausta revenue, et du coup voilà les contretemps et les ennuis qui s’abattent dru comme grêle sur moi. Et nous ne faisons que commencer. Corbleu ! de quoi vais-je me plaindre ? Après tout, il ne tient qu’à moi de rentrer chez moi et de m’y tenir bien tranquille, les pieds au chaud, le ventre à table. Oui, mais me voilà possédé du démon de la curiosité. Et puis, quitter la partie quand elle vient à peine de commencer. N’en parlons pas… Donc Fausta se serait donné un maître ?… Un maître à Fausta, heu, je ne vois pas cela, moi ! M’est avis que le véritable maître, c’est Fausta. Ce Philippe d’Espagne doit être un niais, une manière de pantin couronné, dont Fausta tire les ficelles. Oui, mais voilà, si je vois très bien le bénéfice que doit retirer le roi Philippe, je me doute bien, pardieu, de ce que Fausta va faire ici pour lui, je n’ai pas la moindre idée du but qu’elle poursuit pour son compte personnel, de la part qu’elle s’est réservée. Car je la connais, elle ne fait jamais rien qui ne soit pour sa satisfaction ou sa gloire personnelle, la généreuse et désintéressée Fausta. Et tant que je ne saurai pas ce qu’elle veut pour elle-même, je marcherai à l’aveuglette et risquerai à chaque instant de me rompre les os. Il me faut donc savoir cela. C’est assurément plus facile à dire qu’à réaliser… Diable, voilà que nous approchons de la Bastille… Ah çà ! que diable Fausta veut-elle faire d’Angoulême ? Se serait-elle avisée de recommencer pour lui ce qu’elle a fait jadis pour Guise ? Voudrait-elle se faire épouser par lui et l’asseoir ensuite sur le trône à la place du petit Louis treizième ? C’est qu’elle en est bien capable !… Il est évident qu’il ne faut pas songer à entrer à la Bastille pour entendre ce qu’elle va dire à Angoulême. Et puis, en réfléchissant un peu, il est clair que ce n’est pas là qu’elle va lui faire ses confidences, lui proposer le marché… car il y aura marché, pacte, convention, que sais-je ?… Ce n’est pas en route non plus. On ne raconte pas ces sortes d’affaires dans la rue. Probablement va-t-elle l’emmener chez elle. Quand nous en serons là, nous aviserons… Bon, la voilà qui entre à la Bastille. Me voici condamné à l’attendre ici. Combien de temps ?… Corbleu, c’est que j’enrage de faim !… Eh mais !… chevalier, tu n’es qu’un niais !… Fausta en a pour une heure au moins avant de sortir de là. C’est que les formalités sont les formalités, et que s’il n’est pas facile d’entrer à la Bastille, il est encore moins facile d’en sortir… J’en sais quelque chose. J’ai donc une bonne heure devant moi. Une heure, c’est quatre fois plus de temps qu’il ne m’en faut pour me restaurer. »
    Ayant fait cette importante et judicieuse réflexion, Pardaillan décida sans plus tarder de se garnir convenablement la panse. Il n’eut pas besoin de chercher où il pourrait aller. Nul ne connaissait son Paris sur le bout du doigt comme lui. Il se souvint à point nommé de certain cabaret de sa connaissance où la cuisine était passable. Il y alla tout droit. A l’hôte accouru, il commanda :
    – Mettez-moi sur cette table deux tranches de jambon, un pâté, une demi-volaille, un flacon de Saint-Georges et du pain frais. Faites vite.
    Pendant que l’hôte se ruait à la cuisine, il poussa lui-même une table devant une fenêtre qu’il ouvrit. Et il s’applaudit en s’asseyant devant sa table.
    « Parfait ! D’ici je vois l’escorte de Fausta qui l’attend dehors, car Fausta a dû entrer seule comme de juste. Quelle que soit la direction qu’ils prendront pour s’en retourner, je les verrai passer. Je puis donc dîner tranquille. »
    L’hôte dressa le couvert et servit les aliments commandés avec une promptitude qui témoignait de l’estime particulière en laquelle il tenait ce client. Au surplus, nous savons qu’il en était ainsi chez la plupart de ses congénères. Ce qui s’explique, par ce fait, que Pardaillan savait se faire servir d’abord, et savait récompenser royalement ceux qui l’avaient servi, ensuite. Se voyant

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