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La Fin de Pardaillan

Titel: La Fin de Pardaillan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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puissantes, le tournait et le retournait comme un hochet, ne lui laissant aucune échappatoire possible.
    – Vous vous méfiez de moi ? fit-il avec un sourire qui dissimulait mal la grimace de rage impuissante qu’il faisait.
    – Non, dit-elle, je vous tiens en mon pouvoir, je sais que vous ferez ce que je veux. Je suis pressée, voilà tout. Prenez donc ce parchemin et remplissez-le.
    Définitivement dompté, Concini se leva, alla chercher dans un tiroir ce papier si impérieusement exigé. Comme si elle avait acquis le droit de commander, Fausta, le plus naturellement du monde, ordonna :
    – Prenez-en deux pendant que vous y êtes.
    Et Concini, frissonnant de colère contenue, obéit, prit les deux ordres en blanc.
    – Asseyez-vous là, devant cette table ; écrivez l’ordre de remettre immédiatement en liberté le duc d’Angoulême. Datez d’aujourd’hui.
    Concini obéit encore, écrivit d’une main rageuse les quelques lignes nécessaires et lui tendit l’ordre en la poignardant du regard.
    Sans s’émouvoir, elle le prit, le vérifia soigneusement, approuva d’un léger mouvement de tête. Et, de sa voix douce, irrésistiblement impérieuse, elle commanda encore :
    – Ecrivez maintenant l’ordre d’écrouer et de garder à la Bastille M. le duc d’Angoulême.
    Concini demeura la plume en l’air. Il la considéra d’un air stupéfait. Et levant les deux bras, comme accablé, malgré lui, il murmura :
    – Je ne comprends plus !
    – Je comprends, moi, cela suffit, sourit Fausta. Ecrivez, Concini, écrivez. Et laissez la date en blanc.
    Concini remplit ce deuxième ordre comme il avait rempli le premier et le lui tendit. Elle le vérifia comme elle avait vérifié l’autre, sourit, plia les deux papiers qu’elle mit dans son sein et se leva.
    – Je savais, dit-elle en souriant, que nous finirions par nous entendre. Je regrette seulement, pour vous, que vous m’ayez mise dans la nécessité de vous menacer et d’user de violence morale. N’importe, vous vous êtes exécuté et je vous en sais gré.
    Et comprenant la nécessité de le rassurer, elle ajouta de son air enveloppant :
    – Dites-vous bien, Concini, que je ne suis pas votre ennemie. Je vous l’ai déjà prouvé, sans que vous vous en doutiez, en gardant votre secret que j’avais depuis longtemps. Je vous le prouverai bientôt de nouveau et vous reviendrez, j’en suis sûre, de vos préventions actuelles contre moi. Car, je le vois bien, vous me gardez rancune de la violence que je viens de vous faire. Cela passera et vous ne tarderez pas à reconnaître, je l’espère, que Fausta est plus votre amie que vous ne le pensez. Quant à votre secret, soyez sans inquiétude : j’ai su me taire jusqu’à ce jour, je saurai garder la même réserve discrète.
    Concini vit qu’il lui fallait se contenter de ces assurances. Il s’inclina d’assez mauvaise grâce.
    Sans paraître remarquer son humeur, elle reprit, se faisant plus gracieuse, plus enveloppante :
    – Dites à Léonora qu’elle me garde une place dans ses affections. Et maintenant, Concini, faites-moi la grâce de me donner la main et de me reconduire jusqu’à ma litière.
    La rage au cœur, Concini dut s’exécuter. Mais il avait eu le temps de se ressaisir pleinement. Comme il commençait à prendre son parti de sa défaite, le prodigieux comédien qu’il était lui aussi, reprenant le dessus, il sut s’exécuter avec une bonne grâce parfaite. Et Fausta, comédienne plus géniale, sut lui donner la réplique avec un art incomparable. En sorte que, lorsqu’ils parurent dans la cour d’honneur où attendaient d’Albaran et ses hommes, ils paraissaient les meilleurs amis de la terre.
    q

Chapitre 23 PARDAILLAN SUIT ENCORE FAUSTA
    S tocco, contraint et forcé comme Concini, avait conduit Pardaillan à proximité du cabinet de Concini. La précaution que celui-ci, se conformant au désir exprimé par Fausta, avait prise de faire le vide autour de son cabinet et sur le chemin qu’il devait suivre pour y conduire la visiteuse, cette précaution, que Stocco n’ignorait certainement pas, avait singulièrement facilité sa tâche, fort dangereuse pour lui, il faut le reconnaître.
    Pardaillan avait donc pu assister, invisible et insoupçonné, à cet entretien qui l’avait tant intrigué et dont il n’avait pas perdu un mot. Et il était sorti derrière Fausta. Stocco n’avait respiré à son aise que lorsqu’il l’avait vu dans la rue. A

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