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La Fin de Pardaillan

Titel: La Fin de Pardaillan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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servi, le chevalier posa une pièce d’or sur la table en disant :
    – Payez-vous.
    Et il voulut bien expliquer :
    – Je serai peut-être obligé de me retirer brusquement, vous serez ainsi sûr de ne rien perdre.
    – Oh ! fit l’hôte, je sais que je ne perdrai jamais rien avec M. le chevalier.
    Pardaillan sourit.
    Or, Pardaillan eut largement le temps d’expédier les victuailles et de vider jusqu’à la dernière goutte le flacon de Saint-Georges, qui était un petit vin rouge de Touraine assez apprécié, avant que Fausta reparût. Alors, il n’hésita pas et se fit apporter une bouteille de vouvray, autre vin de la Touraine, comme on sait, blanc, celui-là. Puis, comme il voyait que décidément il avait le temps, comme il était homme de précaution et qu’il ne savait pas où et quand il pourrait souper, il se fit apporter une assiette de pâtisseries sèches, qu’il se mit à grignoter, en vidant à petits coups sa bouteille de vouvray.
    Une heure, deux heures, trois heures s’écoulèrent ainsi. Et Fausta ne reparaissait pas. Pardaillan en était à sa deuxième bouteille de vouvray, regrettait de n’avoir pas fait un bon somme sur la table et commençait à se demander :
    – Ah çà ! est-ce qu’on la garderait par hasard ?… Voilà qui serait une idée merveilleuse, voilà qui arrangerait bien des choses… et me remettrait au repos. Au repos, c’est-à-dire à l’ennui.
    Et avec un de ces sourires qui n’appartenaient qu’à lui :
    – Espérons qu’elle en sortira.
    q

Chapitre 24 LE DUC D’ANGOULEME ET FAUSTA
    L e gouverneur de la Bastille n’était autre que la reine régente, Marie de Médicis elle-même.
    Comme elle ne pouvait pas exercer en personne les fonctions de cette charge, elle avait mis là, comme lieutenant, une créature à elle, sur le dévouement de laquelle elle savait pouvoir compter. Ce sous-gouverneur de la Bastille était le seigneur de Châteauvieux, ancien chevalier d’honneur de la reine.
    Châteauvieux était un courtisan et non un geôlier. C’était un vieux galantin toujours fort empressé et fort galant auprès des dames. En tout bien tout honneur, du reste, car son âge et les infirmités qu’il entraîne avec lui, lui interdisaient de passer aux actes, ne lui permettaient pas autre chose que les propos qu’il débitait d’ailleurs avec une galanterie exquise, une politesse raffinée.
    Grand seigneur, il n’entendait absolument rien aux fonctions – d’ailleurs largement rémunératrices – qu’il devait à la confiance de la reine. Non seulement il n’y entendait rien, mais encore il refusa énergiquement de se mettre au courant de ces fonctions, de s’y intéresser. Cependant, comme il fallait que la besogne matérielle fût abattue, que les rouages administratifs de la machine fonctionnassent d’une façon satisfaisante, Châteauvieux, à son tour, choisit un sous-lieutenant sur lequel il pourrait se reposer, comme la reine se reposait sur lui, et qui accomplissait à bas prix la besogne qu’il aurait dû accomplir.
    Châteauvieux passa en revue les bas officiers de la sombre prison. Son choix se fixa sur un nommé Rose, qui devint ainsi le sous-gouverneur de la Bastille. Celui-là était né geôlier. Toute son existence, il l’avait passée à la Bastille, où il avait débuté dans les emplois les plus bas. D’échelon en échelon, il s’était élevé jusqu’à ce grade de bas officier qui était le sien et qu’il n’aurait jamais dépassé sans l’arrivée de Châteauvieux. On peut donc dire qu’il connaissait à fond, jusque dans leurs plus infimes détails, les nombreux services qu’il était chargé de diriger. Sous ce rapport, le choix de Châteauvieux avait été heureux.
    Lorsque Fausta s’était présentée, on l’avait conduite à l’hôtel de M. le gouverneur, lequel se trouvait, après avoir franchi le premier pont-levis, à main droite, sur la première cour au bout de laquelle se trouvait l’avenue de la grande cour, puis la porte de la grande cour, un second pont-levis et le corps de garde. L’extraordinaire beauté de Fausta, cet air de souveraine majesté qui était le sien enflammèrent aussitôt Châteauvieux, qui se mit à lui débiter ses galanteries les plus choisies, les mieux tournées.
    Fausta vit aussitôt à qui elle avait à faire. Avec cette prodigieuse facilité d’assimilation qui était une de ses forces, elle se mit instantanément au diapason du vieux galantin. Elle

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