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La Fin de Pardaillan

Titel: La Fin de Pardaillan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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en passant une main sur son front, où pointait une sueur froide.
    – Reculeriez-vous, par hasard ? gronda Fausta d’un air dédaigneux. Vous disiez cependant vous-même tout à l’heure que qui veut la fin veut les moyens.
    Et plus que jamais elle le tenait sous la puissance de son regard de feu, s’efforçant de lui communiquer cet esprit de décision et d’implacable fermeté qui était le sien. Il bégaya :
    – C’est terrible, cela !
    Elle comprit qu’il allait céder. Peut-être ne cherchait-il qu’un prétexte à se donner à lui-même pour faire taire sa conscience qui protestait. Elle lui vint en aide. Et de son même air dédaigneux :
    – De quoi s’agit-il, en somme ? Pas de faire cette besogne vous-même, assurément. Il s’agit simplement de donner un ordre… Un ordre qui est une condamnation à mort, il est vrai… Vous voulez régner. Pensez-vous que lorsque vous serez roi vous n’aurez pas plus d’une fois des ordres semblables à donner ? Hésiterez-vous toujours comme vous le faites en ce moment-ci ? Reculerez-vous comme vous paraissez vouloir le faire maintenant ? S’il en est ainsi, ne cherchez pas à vous hisser jusqu’à ces hauteurs où planent, au-dessus des lois et des préjugés qui régissent le troupeau des humains, les rois et les souverains qui sont les représentants de Dieu, le vertige vous saisirait, vous tomberiez et vous vous casseriez les reins. Mieux vaut pour vous, si vous manquez de courage, demeurer ce que vous êtes.
    Ces paroles, et plus encore le ton sur lequel elles furent prononcées, fouaillèrent le duc. Les scrupules furent balayés du coup.
    – Vous avez raison, fit-il avec résolution. J’ai eu un instant de faiblesse qui ne se renouvellera plus.
    Et pour montrer qu’il se sentait de force à échapper à ce vertige dont elle venait de le menacer, il s’informa :
    – Vous avez quelqu’un sous la main qui se chargerait de cette besogne ?
    Fausta – il faut le dire, puisqu’il en était ainsi – ne recourait au meurtre que quand ce meurtre lui paraissait utile ou nécessaire. Alors tout sentiment humain n’existait plus en elle. Rien ne pouvait l’émouvoir, rien ne pouvait exciter sa pitié. Tous les moyens, même les plus effroyables, lui étaient bons. Alors, elle frappait impitoyablement, sans crainte, sans remords, celui que la nécessité et non pas elle avait condamné. Or, nous devons dire ici qu’elle croyait avoir le moyen de se débarrasser de Louis XIII et de l’obliger à céder son trône au duc d’Angoulême. Ceci revient à dire que – pour l’instant – elle ne songeait pas à faire assassiner le jeune roi, puisque sa mort n’était pas nécessaire. Cependant, comme elle voulait s’assurer si le duc était bien décidé à aller jusqu’au bout dans la voie où elle venait de l’engager, à la question qu’il venait de poser elle répondit sans hésiter :
    – Oui.
    Elle mentait. Et nous devons encore lui rendre cette justice de reconnaître qu’il était très rare qu’elle mentît ainsi. Mais là encore, le mensonge se justifiait à ses yeux par une grave et impérieuse nécessité. Et si nous le notons, ce mensonge, c’est uniquement parce qu’il devait entraîner fatalement d’autres mensonges. Et ces mensonges-là devaient avoir des conséquences imprévues pour elle.
    Poussé par une curiosité morbide, le duc demanda :
    – Comment s’appelle ce nouveau Ravaillac ?
    Cette fois, Fausta hésita une seconde : n’ayant pas envisagé le meurtre inutile du roi, elle n’avait pas par conséquent songé au meurtrier possible. Son hésitation fut d’ailleurs si brève que ni le duc ni Pardaillan, aussi attentifs l’un que l’autre, ne l’aperçurent. Presque aussitôt, elle répondit, un peu au hasard :
    – Un jeune aventurier sans fortune que j’ai pris depuis peu à mon service.
    Elle pensait en être quitte ainsi. Mais le duc insista :
    – Son nom, je vous prie… Il faut que je sache aussi, moi.
    En effet, il avait le droit de savoir : n’était-il pas le principal intéressé dans cette effroyable affaire ?
    Cette fois, Fausta n’hésita pas. Ayant parlé d’un jeune aventurier depuis peu à son service, le nom lui vint tout naturellement aux lèvres :
    – C’est le comte Odet de Valvert, dit-elle.
    Le duc d’Angoulême parut chercher dans sa mémoire. Il ne trouva pas sans doute, car il eut un geste qui signifiait que ce nom lui était tout à fait

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