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La Fin de Pardaillan

Titel: La Fin de Pardaillan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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s’enthousiasma le duc.
    Et il complimenta :
    – C’est admirable, princesse ! Ah ! vous êtes toujours la prodigieuse créatrice de combinaisons extraordinaires qui nous donna tant de mal autrefois !
    Ah ! ils étaient loin, les scrupules, maintenant ! La voix de la conscience était si bien étouffée qu’il en oubliait complètement que c’était un misérable assassinat qu’ils machinaient là tous les deux. Il se réjouissait de voir qu’une jeune fille inexpérimentée allait être l’instrument inconscient chargé d’édifier sa fortune, et lui, un homme mûr, encore mûri par dix années d’une dure captivité, il ne s’apercevait pas qu’aux mains de la terrible jouteuse, il n’était lui-même qu’un pantin dont elle actionnait les ficelles à son gré.
    Elle, satisfaite de le voir au point où elle avait voulu l’amener, sourit d’un sourire un peu dédaigneux. Alors, alors seulement, de son air calme, elle révéla tranquillement :
    – Mais nous n’aurons pas besoin d’en venir là. Cette jeune fille nous servira autrement, tout aussi utilement.
    Il demeura stupéfait. Si stupéfait qu’il ne songea pas à se réjouir de ce qu’elle lui épargnait ce meurtre devant lequel il s’était d’abord cabré.
    Elle n’eut pas le temps de s’occuper de lui. Un incident surgit à cet instant précis : on venait de gratter discrètement à la porte. Incident bien banal, en vérité, et auquel le duc, pas plus que Pardaillan, derrière la tenture, ne prirent garde. Mais Fausta avait reconnu la manière de gratter de d’Albaran. Et elle savait, elle, que, pour que le colosse se permît de venir la troubler au milieu d’un entretien aussi important, il fallait qu’un événement d’une gravité exceptionnelle se fût produit. Elle ne sourcilla pas cependant. Elevant un peu le ton, elle commanda, de sa voix douce, qu’aucune émotion n’altérait :
    – Entre, d’Albaran.
    Le colosse parut aussitôt. Il tenait un billet à la main. Avec son flegme accoutumé, de son pas pesant et tranquille, il s’avança, tenant les yeux fixés sur sa maîtresse. Et à le voir si calme, si indifférent, on était forcé de croire qu’il ne s’agissait que d’une banale affaire de service intérieur. En effet, parvenu devant Fausta, d’Albaran lui tendit le billet qu’il tenait à la main en disant avec le même flegme laconique :
    – Courrier urgent.
    Fausta prit le billet. Et se tournant vers d’Angoulême, avec un gracieux sourire :
    – Vous permettez, duc ? dit-elle.
    Le duc s’inclina en signe d’assentiment. Posément, sans cesser de sourire, Fausta fit sauter le cachet, déplia le papier sans la moindre hâte, et lut d’un air indifférent. Et à la voir si calme, si souverainement maîtresse d’elle-même, il était impossible de deviner qu’un coup effroyable, qui eût assommé tout autre qu’elle, venait de s’abattre sur elle.
    Le billet était signé de d’Albaran qui venait de le lui remettre avec tant de flegme. Il disait ceci :
    « Un homme est venu frapper à la petite porte en donnant le nom de La Gorelle. Comme ce n’était pas Landry Coquenard, qui est seul à se servir de ce mot, on a conduit l’homme dans l’antichambre spéciale et on est venu m’aviser. Je suis accouru. L’homme avait disparu. Comme il ne pouvait pas être sorti de l’hôtel, je me suis mis à sa recherche. J’ai fini par le trouver : il est aux écoutes dans le petit cabinet noir. Je l’y ai enfermé et j’ai pris les mesures que nécessitait l’événement. Malgré que l’homme eût le visage enfoui dans le manteau, un des hommes de garde affirme l’avoir reconnu. Il soutient que c’est le chevalier de Pardaillan. »
    Il fallait avoir la prodigieuse puissance de dissimulation de Fausta pour demeurer impénétrable devant une nouvelle aussi grave et aussi fâcheuse pour elle. Cependant, si maîtresse d’elle-même qu’elle fût, ses doigts, après avoir lu, se crispèrent sur le funeste papier. Ce fut la seule marque d’émotion visible qu’elle donna. Comme elle demeurait rêveuse, réfléchissant à ce qu’elle allait faire, le duc d’Angoulême, sans soupçonner l’épouvantable tempête qui venait de se déchaîner en elle, s’informait en souriant :
    – Fâcheuse nouvelle, princesse ? Et Fausta, souriant comme lui, avec un calme extraordinaire :
    – Je ne saurais dire encore.
    Cependant, avec cette rapidité de décision qui était aussi

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