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La Fin de Pardaillan

Titel: La Fin de Pardaillan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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inconnu.
    – Et vous êtes sûre qu’il agira ? reprit le duc après un court silence.
    – A vrai dire, je n’en sais rien, déclara Fausta.
    – Diable ! sursauta le duc, c’est terriblement inquiétant cela ! Fausta, qui savait maintenant ce qu’elle avait à dire, sourit, sûre d’elle-même. Et elle continua :
    – Mais ce que je sais bien, c’est qu’il est amoureux. Amoureux comme savent l’être certaines natures exceptionnelles. Amoureux fou. C’est une passion violente, exclusive… comme celle que vous avez éprouvée autrefois pour votre Violetta que vous avez épousée. Une de ces passions qui rendent un homme capable de toutes les folies, j’entends : capable de tous les héroïsmes ou de tous les crimes, selon qu’on les aiguille vers le bien ou vers le mal. Quand on sait s’y prendre, on obtient tout ce que l’on veut, tout, entendez-vous bien ? d’un homme qui aime pareillement.
    – Je ne vois pas où vous voulez en venir, s’impatienta le duc.
    – Vous allez le voir, rassura Fausta. Et elle poursuivit :
    – La jeune fille qu’adore ce jeune homme a de nombreux points de contact avec votre Violetta dont je parlais à l’instant. Violetta était une fille abandonnée, elle aussi. Violetta était une chanteuse des rues : elle est, elle, une bouquetière des rues. Les Parisiens l’appellent indifféremment Muguette ou Brin de Muguet, Violetta…
    – Violetta, interrompit assez brutalement le duc, que ces comparaisons humiliaient et irritaient sourdement, Violetta était d’illustre maison. Elle était fille d’une Montaigues et du prince Farnèse.
    – C’est ce que j’allais dire, sourit Fausta. Et, imperturbable, elle continua :
    – Comme Violetta, Muguette est d’illustre maison. Et elle l’ignore, toujours comme Violetta. Maintenant, écoutez ceci, duc : je suis, autant dire, seule au monde à connaître le nom des parents de cette jeune fille. Je vous dirai ce nom tout à l’heure. Ses parents la croient morte depuis dix-sept ans.
    – Quel âge a-t-elle donc ? s’informa d’Angoulême qui commençait à s’intéresser profondément à ce qu’elle disait.
    – Elle a dix-sept ans. Ses parents la croient morte depuis le jour de sa naissance.
    Fausta accompagnait ces paroles d’un sourire si éloquent que le duc comprit sur-le-champ ce qu’elle ne disait pas. Et il s’indigna sincèrement :
    – Quoi, ce sont ses parents qui ont voulu la meurtrir !… Ce sont donc des monstres sans entrailles ?…
    Fausta ne répondit pas autrement qu’en accentuant son sourire. Elle poursuivit :
    – L’histoire de cette petite Muguette vous intéresse tout particulièrement, duc. Il faudra donc que je vous la raconte dans tous ses détails. Mais comme ce sera un peu long, nous remettrons cette histoire à plus tard. Pour l’instant, qu’il vous suffise de savoir que vous allez avoir à combattre les parents de cette jeune fille. Ils vont se dresser entre vous et ce trône qui devrait vous appartenir. Vous n’aurez pas d’ennemis plus acharnés, et, je dois le dire, plus redoutables qu’eux. Car, je vous le répète, ils sont illustres, riches et puissants.
    – Bon, bon, grommela le duc, de plus en plus intéressé, nous en avons combattu d’autres. Et puis, vous êtes là, vous. Par la mordieu, comme disait le roi Charles, mon père, je m’imagine que, connaissant le danger, vous avez pris vos dispositions pour y parer ?
    – En effet, duc : j’ai songé à me faire une arme de cette jeune fille.
    – Là, quand je vous le disais ! Qu’avez-vous fait, voyons ?
    – J’ai attiré chez moi cette humble bouquetière des rues qui ne se connaît pas d’autre nom que celui que les Parisiens lui ont donné, et j’ai entrepris de faire sa conquête.
    – Et comme, triompha le duc, nul ne saurait vous résister quand vous avez décidé de plaire, il s’ensuit que cette jeune fille ne voit plus que par vos yeux !
    – C’est cela même, sourit Fausta. Cette jeune fille est, entre mes mains, un jouet que je manie à ma volonté. Volontairement ou inconsciemment – peu importe –, elle fera tout ce que je voudrai lui faire faire. En sorte que, pour en revenir au comte de Valvert, le jour où j’aurai décidé de le lâcher sur le jeune roi, c’est sur celle qu’il aime que j’agirai.
    – Et c’est elle qui, sans le savoir peut-être, fera de lui ce que la duchesse de Montpensier fit du moine Jacques Clément !

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