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La Fin de Pardaillan

Titel: La Fin de Pardaillan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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s’inclinant pour marquer qu’il n’avait pas d’autre objection à faire.
    – Deux armées, renseigna Fausta, l’une partant des Flandres, l’autre de la frontière d’Espagne, se tiendront prêtes à intervenir s’il en est besoin.
    Et comme le duc esquissait un geste d’énergique protestation, elle ajouta en souriant d’un air entendu :
    – Je comprends que vous devez éviter à tout prix de faire paraître des armées étrangères en France. Je n’en ai parlé que pour mémoire et en cas de nécessité absolue. J’ai mieux à vous offrir d’ailleurs. Depuis quelques semaines que je suis ici, je ne suis pas demeurée inactive. A l’heure actuelle, je possède quatre dépôts : un dans la Ville, un dans la Cité, un dans l’université, le quatrième dans le village de Montmartre. Ces dépôts, insoupçonnés de tous, ce sont mes arsenaux, à moi. Ils contiennent de la poudre, des balles, des armes de toute sorte, de quoi armer plusieurs milliers d’hommes. Il y a même quelques canons.
    – Il ne manque que les soldats, sourit le duc.
    – Je les ai, dit Fausta de son air sérieux.
    – Un noyau de deux mille soldats d’élite, hidalgos pour la plupart, venu sous des déguisements divers, exerçant en apparence les professions les plus diverses et les plus pacifiques, disséminés dans Paris et ses environs et qui, sur un ordre de moi, peuvent être rassemblés et armés en quelques heures. Ces soldats, si un coup de force est nécessaire, ne risqueront pas de vous compromettre aux yeux du populaire, attendu qu’on les prendra pour des Français venus de lointaines provinces méridionales : Provence, Languedoc ou Gascogne. En effet, ils parlent tous couramment le français et mes précautions sont prises pour que, s’il est nécessaire, ils puissent vous prouver qu’ils sont bons Français. Ainsi, vous le voyez, si vous êtes contraint de recourir à la force, on ne pourra pas vous reprocher d’avoir appelé l’étranger à votre aide.
    – Vous êtes restée l’infatigable et prodigieuse lutteuse qui, jadis, créa et organisa de toutes pièces cette formidable association qu’on a appelée la Ligue, complimenta le duc avec une admiration sincère.
    Fausta reçut le compliment sans qu’il fût possible de savoir s’il lui était agréable où non. Il y eut un instant de silence entre eux. Tous deux songeaient sans doute à ce passé sombre, violent, terrible, auquel le duc venait de faire allusion et pendant lequel ils avaient soutenu l’un contre l’autre une lutte acharnée et qui ne s’était terminée que par l’irrémédiable défaite de Fausta. Et ils ne purent pas, songeant à ce passé, ne pas évoquer l’image de Pardaillan qui en avait été l’âme et le dominait de toute la puissance de son génie étincelant.
    Ils ne se doutaient pas que ce même Pardaillan était là, à quelques pas d’eux, les surveillant de près, ne perdant pas une de leurs paroles, pas un de leurs gestes.
    Le duc d’Angoulême revint au sentiment de la réalité. Et fixant loyalement Fausta en face :
    – Je m’imagine, madame, dit-il, que vous allez me faire connaître maintenant le rôle que vous vous êtes réservé dans la formidable partie que nous allons engager en association ?
    – Telle est bien mon intention.
    – Avant toutes choses, reprit d’Angoulême, je désire savoir quelle sera la part que j’aurai à faire au roi d’Espagne et à vous pour prix de l’aide inappréciable que vous m’offrez. Vous comprenez, princesse, si les conditions que vous allez me faire me paraissent inacceptables, je me fais un scrupule de vous laisser me divulguer les moyens d’action dont vous disposez et que je pourrais être tenté d’utiliser moi-même.
    – Je reconnais là votre loyauté accoutumée, complimenta gravement Fausta. Mais rassurez-vous, duc, les conditions que le roi Philippe entend vous faire n’ont rien que de très juste et de très raisonnable. Et je suis certaine que vous les accepterez sans hésiter. Les voici : remboursement des sommes qui vous auront été avancées, en vous accordant tout le temps nécessaire pour vous libérer de cette dette. Ensuite, le roi Philippe III demandera au roi Charles X de se lier avec lui par une solide et bonne alliance. C’est tout.
    – Quoi ? s’écria le duc, stupéfait par l’extraordinaire modération de ces demandes, quoi, pas de partage ?… Pas de cession de territoire ?…
    – Pas de partage, pas de

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