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La Fin de Pardaillan

Titel: La Fin de Pardaillan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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attaquez par-derrière pour ravir sa bourse à votre victime… Toute la différence consiste en ce fait que la bourse dont il s’agit est un royaume… Encore le malandrin en question se contente-t-il d’un coup de poignard qui ne tue pas toujours et, en tout cas, ne déshonore pas. Mais vous, madame, ce que vous voulez faire pour vous approprier cette bourse convoitée, non, vraiment, c’est par trop laid.
    Les dernières paroles prononcées par Pardaillan firent dresser l’oreille à Fausta. Et sans rien laisser paraître de l’inquiétude qui commençait à s’insinuer en elle, elle s’informa :
    – Comment pouvez-vous dire si ce que j’ai l’intention de faire est beau ou laid, puisque vous l’ignorez ?
    – Erreur, madame. Je sais très bien, au contraire, ce que vous allez faire, affirma Pardaillan avec une assurance déconcertante.
    – Vous savez ce que je vais faire ? insista Fausta.
    Elle savait pourtant bien à quel homme extraordinaire elle avait affaire. Elle savait qu’il ne mentait jamais et qu’il n’avait pas l’habitude de se vanter. Elle savait que s’il disait qu’il connaissait ses projets, c’est qu’il les connaissait en effet. Malgré tout, ce qu’il affirmait lui paraissait tellement prodigieux qu’elle ne pouvait pas le croire.
    Pardaillan la connaissait bien, lui aussi. Il devina son incrédulité plutôt qu’il ne la vit, plus que jamais elle s’abritait derrière le masque qui la faisait impénétrable. Comme si c’était la chose la plus simple du monde, il assura :
    – Je vais vous le dire.
    Et s’adressant à Charles d’Angoulême :
    – Ecoutez bien ceci, monseigneur : il paraît que la reine régente, Marie de Médicis, quand elle était encore jeune, a eu un amant. Cet amant, c’était Concino Concini. De cette liaison, une fille est née, dont les parents ont voulu se débarrasser par un meurtre. M me  Fausta a découvert cette affaire. Elle s’est procuré l’acte de baptême de cette enfant. Cet acte, elle l’a fait falsifier en y faisant figurer le nom de la mère en toutes lettres. De plus, elle a sous la main deux témoins qui attesteront. Armée de cette preuve, avec l’appui de ces deux témoignages, elle entend déchaîner un scandale inouï, submerger le trône sous des flots de boue tels que le petit roi Louis XIII et sa famille en seront étouffés. Voilà, dans ses grandes lignes, la combinaison de M me  Fausta. Je lui laisse le soin de vous en révéler les détails. Cependant, afin de prouver à M me  Fausta que je suis au courant même des détails, je veux ajouter ceci : la fille de Marie de Médicis et de Concini n’est pas morte, comme le croient ses parents. C’est cette jeune bouquetière des rues que les Parisiens appellent Muguette ou Brin de Muguet, que M me  Fausta a attirée chez elle, et dont elle a entrepris de faire la conquête en vue de lui faire jouer un rôle odieux dans le sombre drame qu’elle a machiné de toutes pièces. Ce en quoi elle pourrait bien ne pas se montrer aussi docile qu’elle le pense à ses suggestions. Pour ce qui est de vous, monseigneur, consultez votre conscience. Je ne doute pas qu’elle ne vous dise qu’un homme de cœur ne saurait, sans se déshonorer, se faire le complice de pareilles machinations. Et revenant à Fausta de sa voix glaciale, il acheva :
    – Vous voyez, madame, que je connaissais à merveille vos projets, et que je me suis montré très indulgent en disant simplement qu’ils sont laids.
    De le voir si bien renseigné, Fausta fut si atterrée qu’elle en laissa un instant tomber son masque. Les yeux dilatés, d’une voix si rauque qu’on avait peine à concevoir que ce pût être la même voix qui se montrait d’ordinaire si harmonieuse et si prenante, elle gronda :
    – Oh ! démon, démon !… Comment as-tu appris ?… C’est Satan qui t’a renseigné ?…
    Elle paraissait si bien croire à une intervention de l’enfer que Pardaillan sourit :
    – Eh ! madame, il n’y a ni magie ni sortilège, là-dessous. Et levant les épaules, de son air railleur :
    – Si je suis si bien renseigné, c’est que vous avez pris la peine de me renseigner vous-même.
    – Moi ! sursauta Fausta… où ?… quand ai-je pu ?
    Et, illuminée par une inspiration subite :
    – Oh ! est-ce que par hasard ?…
    – Vous y êtes, sourit de nouveau Pardaillan. J’ai assisté, ce matin, à votre entretien avec Concini.
    Déjà Fausta s’était

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