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La Fin de Pardaillan

Titel: La Fin de Pardaillan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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mérite pas tous les compliments que vous me prodiguez. Je n’étais pas seul dans ma lutte contre les cinq spadassins du sieur Concini.
    – Je sais, je sais, monsieur, j’étais là, j’ai vu. Ma maîtresse a vu, elle aussi. Et son admiration pour vous n’en est nullement diminuée. A telles enseignes qu’elle m’a chargé de vous remettre ce petit joyau comme une marque de la haute estime en laquelle elle tient votre valeur, et que je vous supplie d’accepter en son nom.
    En disant ces mots, il présentait une superbe agrafe de diamants. Valvert la prit, non sans avoir estimé les magnifiques pierres du coin de l’œil et en disant d’un air dégagé :
    – Je ne ferai certes pas à cette illustre princesse l’injure de refuser le témoignage d’estime qu’elle veut bien me donner.
    – La princesse, continua d’Albaran, aime à s’entourer d’hommes jeunes, forts, vaillants et résolus comme vous, monsieur. Et si d’aventure il vous convenait d’entrer à son service je puis vous assurer que vous seriez accueilli avec toute considération qui est due à un brave tel que vous. Et vous pourriez considérer que votre fortune est faite du coup.
    Pour le coup, Valvert était fixé. Ce mot de fortune, comme bien on pense, lui fit dresser l’oreille. Il chercha dans son esprit la réponse qui convenait. D’Albaran crut sans doute qu’il hésitait. Il ne lui laissa pas le temps de formuler cette réponse qui, dans l’état d’esprit où il se trouvait, ne pouvait être qu’une acceptation pure et simple, et il se hâta d’ajouter :
    – Sans compter que la princesse est puissante, monsieur, très puissante. Assez puissante pour défendre ses gentilshommes, même contre le tout-puissant marquis d’Ancre. Vous ne paraissez pas vous douter que vos exploits d’hier ont fait un bruit énorme. Vous avez sauvé le roi. Et vous avez insulté, frappé, dans la personne de ses gentilshommes, le favori, l’homme qui gouverne ce pays, où il est plus maître que le roi, qui n’est qu’un enfant d’ailleurs. On ne parle que de cela. On dit que M. le marquis d’Ancre est furieux et jure qu’il aura votre tête.
    Il aurait pu se dispenser d’en dire si long et de chercher à intimider ; Valvert, déjà décidé, sourit de la manœuvre. Et comme sa résolution était prise, sans ruser, allant droit au but, il répondit :
    – Vos offres tombent à merveille, monsieur : je cherchais précisément à prendre du service dans quelque illustre maison. Cependant, avant que de discuter les conditions que vous êtes chargé de me faire, il est deux points essentiels, pour moi, qui doivent être réglés avant tout.
    – Voyons les deux points.
    – Premièrement, je désire connaître le nom de cette princesse étrangère qui me fait l’honneur de s’intéresser à moi.
    – Désir on ne peut plus naturel, monsieur. Il s’agit de M me  la duchesse de Sorrientès, princesse souveraine d’Avila, cousine de sa Majesté le roi Philippe troisième.
    Et d’Albaran salua gravement, comme si les augustes personnages dont il venait de prononcer les noms avaient été présents. Ce qui fait que Valvert se crut obligé de saluer aussi. Ce qu’il fit avec gravité. Ce nom de duchesse de Sorrientès, que d’Albaran ne prononçait qu’avec un respect qui approchait de la vénération, lui était parfaitement inconnu. Peu lui importait, d’ailleurs. Il continua :
    – Secondement, je dois vous avertir d’avance, en toute loyauté, que je suis bon et fidèle sujet du roi de France. Si M me  la duchesse de Sorrientès qui, en sa qualité d’étrangère, n’est pas tenue d’avoir les mêmes scrupules que moi, entreprend quoi que ce soit contre le roi de France, je déclare que je quitte immédiatement son service et deviens son ennemi.
    En disant ces mots, Valvert fixait avec insistance son regard clair sur le regard de feu du comte d’Albaran. Celui-ci, d’ailleurs, soutint ce regard avec la sérénité la plus parfaite et répondit aussitôt, sans hésiter :
    – Ceci est un langage qui n’a pas lieu de me surprendre de la part d’un brave et loyal gentilhomme comme vous. Soyez donc rassuré, comte. Il n’entre pas dans les intentions de M me  la duchesse d’entreprendre quoi que ce soit contre le roi de France. Au contraire.
    On ne pouvait douter de sa sincérité. Rassuré sur ce point, important à ses yeux, Valvert continua, toujours sans feinte ni détours :
    – Voyons vos

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