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La Fin de Pardaillan

Titel: La Fin de Pardaillan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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aussi ?
    – Il paraît qu’elle monte sa maison, fit évasivement Landry Coquenard.
    – Et qu’as-tu répondu ? demanda Valvert en l’observant du coin de l’œil.
    – Comment, ce que j’ai répondu ! Ah ! monsieur, voilà une question qui me chagrine ! protesta Landry Coquenard, qui prit une voix affreusement nasillarde.
    Et, d’un air très digne :
    – Mais j’ai refusé, monsieur, j’ai refusé comme il me convenait, puisque j’ai l’honneur d’être à vous.
    – La raison est bonne, fit Valvert, après un court silence. Mais, Landry, il faut cependant bien te dire que je ne t’en voudrais aucunement si tu quittais le service d’un pauvre diable tel que moi pour le service de cette duchesse qui est, paraît-il fabuleusement riche.
    – Je ne dis pas non. Mais, monsieur, quand vous me connaîtrez mieux, vous saurez que quand Landry Coquenard s’est donné une fois, ni pour or ni pour argent, il ne se reprend plus.
    Ceci était prononcé avec simplicité, sur un ton de sincérité auquel il était impossible de se méprendre.
    – Tu es un brave garçon, Landry, fit Valvert, vaguement attendri. Je n’oublierai pas ton désintéressement et la marque d’attachement que tu viens de me donner.
    Or, il nous faut dire ici que Landry Coquenard n’avait pas dit toute la vérité à Odet de Valvert. Il était parfaitement exact que d’Albaran lui avait proposé d’entrer au service de la duchesse de Sorrientès. Parfaitement exact qu’il avait refusé. Mais l’entretien ne s’était pas terminé là. Il avait eu une suite. C’est cette suite que Landry Coquenard avait cru devoir cacher à son maître et que nous devons, nous, faire connaître au lecteur.
    Sans se laisser démonter par ce refus d’Albaran avait répondu :
    – Ma maîtresse tient à te voir. Elle t’attendra demain matin, à neuf heures, à son hôtel qui est situé au fond de la rue-Saint-Nicaise. Tu frapperas trois coups à la petite porte en cul-de-sac et tu prononceras ce nom : La Gorelle.
    – La Gorelle ? avait sursauté Landry Coquenard, qui était bien loin de s’attendre à entendre prononcer ce nom.
    Sans relever cette exclamation, d’Albaran avait continué, avec son calme accoutumé :
    – Ma maîtresse désire s’entretenir au sujet d’un enfant que tu fis baptiser jadis, à qui tu donnas le nom de Florenza, et que tu confias ensuite à une femme qui se nommait précisément La Gorelle. Je te préviens que de ta visite et de l’entretien que tu auras avec la duchesse, dépendent la fortune et le bonheur de cette enfant. C’est à toi de voir ce que tu veux faire pour elle.
    Malgré la stupeur qui le submergeait, Landry Coquenard n’avait pas hésité un seul instant, et il avait promis :
    – Par le nombril de Belzébuth, dès l’instant qu’il s’agit de la fortune et du bonheur de l’enfant, nulle puissance humaine ne pourra m’empêcher d’être exact au rendez-vous que vous m’assignez.
    D’Albaran avait souri, de l’air d’un homme qui était sûr d’avance de la réponse qu’on allait lui faire et, sans ajouter un mot, il était parti de son pas lourd et tranquille de colosse.
    Landry Coquenard était resté planté au milieu de la rue, tout éberlué, quelque peu inquiet, et se posant une multitude de points d’interrogation auxquels il ne parvenait pas à se faire des réponses satisfaisantes. Enfin il s’était secoué et s’était engouffré dans l’allée de sa maison en grommelant :
    – Je serai fixé demain matin, car, à moins que je ne passe de vie à trépas dans la nuit, j’irai voir cette duchesse de Sorrientès qui me paraît en savoir bien long… Et il faudra bien qu’elle vide son sac… Et si, d’aventure, j’entrevois une menace contre l’enfant, il faudra compter avec moi… Et Dieu merci, je ne suis point trop manchot encore, ni d’esprit trop obtus.
    En effet, le lendemain matin, pendant que Valvert battait le quartier dans l’espoir d’apercevoir de loin celle qu’il aimait, Landry Coquenard, sans rien dire, s’en allait frapper à la petite porte de l’hôtel Sorrientès qui lui avait été désignée par d’Albaran. Et la porte s’ouvrit dès qu’il eût prononcé le nom de La Gorelle.
    Dans le somptueux vestibule où il attendait non sans quelque impatience d’être admis devant cette duchesse de Sorrientès qui avait voulu le voir, il entendit soudain une voix mielleuse murmurer derrière lui :
    – Sainte Thomasse me

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