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La Fin de Pardaillan

Titel: La Fin de Pardaillan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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avant son entretien avec Landry Coquenard. Il s’endormit, bien résolu à accepter la première place honorable qui se présenterait à lui, et aussitôt cette place trouvée, non moins résolu à demander sa main à la jolie bouquetière et à se marier au plus vite avec elle, bien convaincu qu’il trouverait ainsi le bonheur.
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Chapitre 12 LA FORTUNE SE PRESENTE
    L e lendemain matin, Valvert s’habilla, ceignit cette bonne rapière qu’il tenait de Landry Coquenard, et sortit en recommandant à celui-ci de ne pas bouger du logis et de préparer le dîner.
    Landry Coquenard promit tout ce qu’il voulut et le laissa partir sans faire la moindre observation. Le madré compagnon se doutait bien que son maître s’en allait dans la rue à la recherche de Brin de Muguet. Il le guetta du haut de la lucarne. Il le vit tourner à gauche dans la rue Saint-Denis. Il sauta aussitôt sur son épée, s’enveloppa dans son manteau jusqu’aux yeux et se rua dans l’escalier en bougonnant :
    – Cornes de Belzébuth ! si je le laisse faire, il se fera étriper par les suppôts du Concini qui doivent être à sa recherche. Suivons-le et fasse le ciel que nous n’ayons pas à en découdre.
    En effet, il suivit Valvert dans toutes ses évolutions. Il le suivit avec tant d’adresse que celui-ci ne soupçonna pas un instant la surveillance inquiète dont il était l’objet de la part de son serviteur.
    Depuis le temps qu’il suivait ainsi, tous les matins, la bouquetière, Valvert avait appris à connaître ses habitudes. Aussi marchait-il avec l’assurance d’un homme qui sait où il va. Mais, ce matin-là, il eut beau tourner et retourner dans toutes les voies où il savait qu’il avait des chances de la rencontrer, il ne réussit pas à découvrir la jeune fille. Peut-être n’était-elle pas sortie ce jour-là. Peut-être avait-elle changé brusquement ses habitudes et était-elle dans un quartier pendant qu’il la cherchait dans un autre.
    Il voulut en avoir le cœur net. Loin de lâcher pied, avec la patiente ténacité d’un amoureux, il entendit le cercle de ses investigations. Il visita la rue Montorgueil, la rue Montmartre et, bien qu’il fût certain d’avance de ne pas l’y trouver, puisqu’elle y était venue la veille, il alla rue Saint-Honoré. Inutilement. Il revint rue Saint-Denis, explora la rue Saint-Martin. Toujours en vain. L’heure à laquelle la vente de la jeune fille étant terminée, elle disparaissait mystérieusement, était passée depuis longtemps. Et il s’obstinait dans ses recherches.
    Landry Coquenard le suivait toujours avec la même inaltérable patience, non sans pester intérieurement toutefois. Il allait, le poing sur la garde de la rapière, se tenant prêt à tout. Il avait surtout frémi en se voyant dans la rue Saint-Honoré : le Louvre n’était pas loin de la rue Saint-Honoré et l’hôtel de Concini touchait au Louvre. A chaque instant il s’était attendu à voir les ordinaires de Concini tomber à l’improviste sur son maître qui s’en allait là-bas, le nez au vent, visage découvert, l’imprudent ! Au surplus, malgré ses appréhensions, si Valvert avait été attaqué, il n’aurait pas hésité à charger ses agresseurs par derrière. Il ne le suivait que dans cette intention.
    Disons que ses craintes n’étaient pas justifiées. Rospignac, Louvignac, Eynaus et Roquetaille avaient été sérieusement étrillés la veille. Ils en avaient au moins pour une dizaine de jours avant de pouvoir reprendre leur service. Ils étaient chefs, et sans les chefs les hommes ne s’occupaient guère que d’assurer la garde du maître. Les expéditions à côté se trouvaient momentanément suspendues du fait de leur absence, à eux, qui jouissaient de la confiance de leur maître. Longval, il est vrai, n’était pas blessé. Mais Longval, après sa mésaventure de la veille, n’osait rien entreprendre sans l’appui de ses compagnons accoutumés.
    Il en résulta que Valvert et Landry Coquenard aussi, par conséquent, avaient une bonne huitaine de jours à être tranquilles de ce côté. Landry Coquenard, qui n’était pourtant pas un sot, aurait dû penser à cela. Mais on ne s’avise pas de tout.
    Quoi qu’il en soit, nos deux personnages, l’un suivant l’autre, purent circuler tout à leur aise sans qu’il leur arrivât rien de fâcheux. Sauf que Valvert ne découvrit toujours pas celle qu’il cherchait. Il finit par y renoncer et, d’une humeur

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