Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen

La Fin de Pardaillan

Titel: La Fin de Pardaillan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
Vom Netzwerk:
se remirent à bavarder comme de vieux amis. Et, naturellement, ils parlèrent encore, toujours, de la jolie Muguette. Ils parlèrent aussi de cette place que Valvert était bien décidé à chercher sans l’attendre chez lui, comme il faisait depuis trop longtemps.
    En bavardant, Valvert s’aperçut soudain que Landry Coquenard était toujours recouvert – si on peut dire – de ses affreuses guenilles.
    – Ventrebleu ! fit-il, tu ne peux rester ainsi. Ouvre le tiroir de cette table.
    – C’est fait, monsieur.
    – Prends quelques pistoles dans la bourse qui s’y trouve, va-t-en à la friperie ici près, aux Halles, et choisis-toi un équipement complet d’écuyer. Va.
    Landry Coquenard prit quatre ou cinq pièces d’or et partit en hâte, tout heureux de troquer ses innombrables loques contre un vêtement confortable.
    Il n’y avait pas cinq minutes qu’il était parti lorsqu’on frappa à la porte.
    – Entrez ! cria Valvert sans se déranger.
    La porte s’ouvrit. Un colosse parut sur le seuil. C’était d’Albaran. Il paraît qu’il avait terminé son enquête. Sur le seuil, il s’inclina dans un salut empreint d’une noble courtoisie, et avec son léger accent, prononça :
    – C’est bien à monsieur le comte Odet de Valvert que j’ai l’honneur de m’adresser ?
    – A lui-même, monsieur, répondit Valvert, qui s’était levé, assez surpris de la visite inopinée de cet inconnu. Surprise qu’il se garda bien de laisser voir, d’ailleurs.
    Et tout aussitôt, il invita poliment :
    – Veuillez entrer, monsieur.
    D’Albaran entra. Et il se présenta lui-même, cérémonieusement :
    – Don Cristobal de Albaran, comte castillan.
    Odet de Valvert salua, avec cette grâce juvénile qui lui était propre, et, désignant l’unique fauteuil pendant qu’il prenait une chaise :
    – Prenez la peine de vous asseoir, monsieur le comte, dit-il.
    Avec cette exquise politesse qui caractérise les Espagnols de pure race, d’Albaran salua encore une fois, avant de prendre place dans son fauteuil. Avec une politesse non moins exquise, Valvert rendit salut pour salut et ne s’assit sur sa chaise que lorsque le visiteur fut installé dans son fauteuil. Et il attendit que le noble étranger expliquât l’objet de sa visite.
    D’Albaran avait les manières courtoises d’un parfait gentilhomme, qu’il était du reste. Ce colosse n’avait pas un physique antipathique, bien au contraire. Et, la manière amicale dont il considérait son hôte indiquait qu’il venait animé des meilleures intentions.
    Odet de Valvert n’éprouvait pas la moindre inquiétude. Mais il était de plus en plus intrigué et étonné. Et, sans rien laisser paraître de ses sentiments intimes, il rendait salut pour salut, sourire pour sourire, compliment pour compliment, et demeurait dans une prudente réserve. Ce jeune homme se faisait honneur d’avoir reçu les leçons du chevalier de Pardaillan. Il montrait là qu’il avait profité de ces leçons, de façon à faire à son, tour honneur à son maître. Il devait le montrer encore mieux dans la suite.
    – Comte, entama d’Albaran, je suis au service d’une illustre princesse étrangère qui m’a fait le très grand honneur de me dépêcher vers vous en ambassadeur.
    Valvert s’inclina une fois de plus et attendit la suite. D’Albaran reprit :
    – Ma noble maîtresse et moi nous nous sommes, par hasard, trouvés, hier matin, dans la rue Saint-Honoré. Le hasard nous a donc rendus témoins des prouesses que vous y avez accomplies. Sauver la vie au roi, arracher un pauvre diable aux gens de M. le marquis d’Ancre, qui ne sont pas précisément endurants, voler au secours d’une jeune fille violentée par un goujat indigne du nom de gentilhomme, tenir tête à vous seul à cinq gentilshommes du même marquis d’Ancre, en blesser quatre et mettre le cinquième en fuite, la princesse, ma noble maîtresse a vu tout cela et elle s’est prise d’une belle admiration pour le preux que vous êtes. Et c’est cette admiration qu’elle m’a chargé de venir vous exprimer.
    – Monsieur, fit Valvert, plus que jamais sur la réserve, car il n’entrevoyait pas où l’étranger voulait en venir, veuillez adresser mes humbles remerciements à la princesse, votre noble maîtresse, pour le grand honneur qu’elle me fait. Honneur qui m’est doublement précieux, exprimé qu’il est par un aussi courtois interprète que vous. Mais, monsieur, je ne

Weitere Kostenlose Bücher