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La Fin de Pardaillan

Titel: La Fin de Pardaillan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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c’était de lui qu’il était question et se demandait avec une angoisse admirablement dissimulée où elle voulait en venir.
    – Et ce qu’il y a de plus merveilleux, continua Fausta, c’est qu’il réussit avec la fille du grand-duc, aussi bien qu’il avait réussi avec les ouvrières florentines. La fille du grand-duc de Toscane et d’une archiduchesse d’Autriche devint la maîtresse de ce… petit gentilhomme.
    – Ah ! signora, tint tête Concini, pour le coup, je crois que vous allez trop loin. Mieux que personne, vous devez savoir, combien les grands sont exposés à la calomnie.
    – Je sais, dit Fausta, mais je n’avance rien dont je ne sois sûre. Et, avec une insistance destinée à attirer l’attention de Concini et qui, en effet, lui donna fort à réfléchir :
    – Rien que je ne sois en état de prouver. Elle devint sa maîtresse, vous dis-je. Tant et si bien que, en l’an 1597, dans le palais grand-ducal, elle mit clandestinement au monde un enfant… une fille.
    Elle fit une pause, observa Concini. Il ne dit pas un mot. Il réfléchissait profondément. Mais il continuait de montrer un masque souriant, un peu sceptique. Sans être dupe de ce calme apparent, elle reprit :
    – Notre petit gentilhomme avait un valet, homme à tout faire, en qui il avait toute confiance. Il lui remit l’enfant, sa fille, en lui commandant d’aller la jeter dans l’Arno, une pierre au cou. Ce qui fut fait… paraît-il. Or, écoutez la fin, c’est plus merveilleux : trois ans plus tard, la maîtresse du petit gentilhomme, la mère de cette petite créature qui avait été noyée avec son consentement – car elle avait consenti à ce meurtre – épousait un monarque étranger, un des plus grands rois de la chrétienté… Elle partit pour rejoindre son royal époux… Elle emmenait avec elle son amant. Dans cette nouvelle patrie, grâce à sa maîtresse devenue reine, notre petit gentilhomme d’antan était devenu un personnage considérable. Pas aussi considérable qu’il le souhaitait cependant, car, je vous l’ai dit, il était ambitieux… d’une ambition démesurée, et ce qu’il rêvait, c’était d’occuper la première place dans le royaume de sa maîtresse. Malheureusement, il y avait l’époux. Il lui fallait ronger son frein. Un jour, un bienheureux accident supprima l’époux. Les vœux de notre homme se trouvèrent comblés : il était devenu le maître d’un des plus beaux royaumes de la chrétienté… Concini, faut-il vous dire le nom de ce petit gentilhomme ?… Faut-il nommer la fille-mère, l’infanticide devenue…
    – Inutile, madame, dit résolument Concini, qui avait pris son parti. Le petit gentilhomme, c’est moi. L’infanticide, c’est la reine Marie de Médicis. J’ai très bien compris. Et tenez, je suis beau joueur, moi. Je vais être franc, d’une franchise qui vous paraîtra cynique, mais peu m’importe, nous sommes seuls et personne ne peut nous entendre. Je reconnais que votre histoire est vraie. J’ai été et je suis l’amant de Marie de Médicis. J’ai eu une fille d’elle que j’ai fait jeter dans l’Arno. Après ?… A quoi tendez-vous ?… A m’arracher la mise en liberté du duc d’Angoulême ?…
    – Oui, dit nettement Fausta.
    – Vous ne l’obtiendrez pas. Je ne suis pas un niais,
corpo di Cristo !
Je sais très bien qu’Angoulême n’aura rien de plus pressé que de se remettre à conspirer, qu’il luttera contre moi, qu’il cherchera à prendre la place du petit roi, Louis XIII. Inutile d’insister, il restera où il est… Il y est très bien, à mon sens. A quoi tend cette histoire ? Auriez-vous par hasard l’intention de la publier ?
    – Pourquoi pas ?
    – Et vous pensez m’effrayer avec cela ! fit Concini en éclatant de rire. Personne ne vous croira… Car, vous ne pensez pas que j’aurai la naïveté de renouveler en public les aveux que je viens de vous faire. On ne vous croira pas, vous dis-je. Vous n’avez pas l’ombre d’une preuve à produire.
    Fausta approuvait doucement de la tête toutes ses paroles. Mais elle souriait de son sourire inquiétant. Il était clair qu’elle lui réservait une terrible surprise, qu’elle ne sortirait que lorsqu’elle jugerait le moment venu. En attendant, elle jouait avec lui, comme le chat joue avec la souris avant de lui briser les reins d’un coup de griffe. Non par plaisir pervers, mais simplement parce qu’elle voulait lui faire dire de

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