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La Fin de Pardaillan

Titel: La Fin de Pardaillan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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à espérer qu’il pourrait s’arracher à son étreinte, il savait bien qu’il n’était pas de force à le faire. Il n’y songea même pas. Il grinça, vaincu :
    – Venez… et puissiez-vous être damné jusqu’à la consommation des siècles :
    – Bon, railla Pardaillan, maudis-moi tant que tu voudras, mais obéis. C’est ce que tu as de mieux à faire. Quant au reste, je suis bien tranquille : tu sauras bien t’arranger pour ne pas être pris.
    Ils se mirent en marche. Dans un couloir, Pardaillan qui, comme bien on pense, ne perdait pas de vue son guide, surprit un regard menaçant, un sourire équivoque. Il saisit Stocco par le bras et le serra. D’une voix étouffée, Stocco gémit :
    – Vous me faites mal !… Qu’est-ce qui vous prend ?
    Pardaillan continua de serrer, Stocco gémit un peu plus fort. Alors, d’une voix qui fit courir un frisson de terreur le long de son échine, Pardaillan l’avertit :
    – Ne t’avise pas de me conduire dans un traquenard. Ne va pas te tromper de chemin… Sans quoi, tu ne sortiras pas vivant de mes mains. Marche, maintenant. Et marche droit : j’ai l’œil sur toi.
    Il le lâcha. Stocco se le tint pour dit cette fois. Et frottant son bras endolori, il « marcha droit ».
    q

Chapitre 22 FAUSTA ET CONCINI
    C oncini vint recevoir lui-même l’auguste visiteuse, à l’entrée du vestibule. Il était seul, somptueusement vêtu, comme à son ordinaire. Il s’inclina devant elle avec toutes les marques extérieures du plus profond respect. Et tout de suite, de sa voix chantante, enveloppante, avec un léger accent zézayant, il expliqua :
    – Vous le voyez, madame, j’ai rigoureusement suivi vos instructions. Gardes, gentilshommes, pages, huissiers et laquais, tout le monde a été écarté. J’ai fait la solitude sur le chemin que nous avons à parcourir. En sorte que tout le monde ignorera que l’illustre princesse Fausta a fait au pauvre gentilhomme que je suis l’insigne honneur de le venir visiter.
    – Je n’attendais pas moins de votre galanterie, remercia Fausta. Mais, vous le voyez, Concini, j’ai réfléchi, depuis, et j’ai rendu vos précautions inutiles en venant ici à visage découvert et en laissant le mystère de côté. N’importe, je ne vous en sais pas moins gré de ce que vous avez fait.
    Elle posa ses doigts sur le poing qu’il lui tendait et, sans ajouter un mot, ils se dirigèrent vers le cabinet de Concini. Celui-ci avait dit vrai : dans les salles qu’ils durent traverser, dans les couloirs, partout, sur leur chemin, ils ne trouvèrent que le silence et la solitude. Ils ne rencontrèrent pas un être vivant. La maison – cette partie de la maison, du moins – paraissait déserte.
    Dans son cabinet. Concini conduisit cérémonieusement Fausta vers un fauteuil où elle s’accommoda. Lui-même demeura respectueusement debout devant elle. Alors, très naturellement, comme si elle avait été chez elle, elle invita gracieusement :
    – Asseyez-vous, Concini.
    Concini obéit aussitôt, sans un mot, sans un geste ; autre qu’une révérence de remerciement. Il agissait avec elle, en tête à tête, exactement comme il agissait avec Marie de Médicis quand le cérémonial intervenait entre eux. Il se montrait d’une politesse raffinée, calme, souriant, dégagé de toute préoccupation ou de toute contrainte. Mais le papillotement fréquent des paupières indiquait qu’au fond il se sentait agité, inquiet et se tenait sur ses gardes, sur la plus prudente, la plus attentive des réserves.
    Il fallait avoir le coup d’œil infaillible de Fausta – ou de Pardaillan – pour saisir cette nuance si ténue, qu’elle eût échappé à tout autre. Fausta comprit, elle. De même qu’elle saisit au passage le furtif et très rapide coup d’œil, qu’en s’asseyant il lança sur une portière. Elle comprit, elle saisit ce coup d’œil et instantanément elle vit, sans avoir eu l’air de regarder, que cette portière, comme par hasard, était placée derrière son dos, à elle, alors que Concini l’avait juste en face de lui.
    – Léonora est là, derrière cette portière, se dit-elle. Sur mon dos, sans que je puisse rien y faire, elle le guidera par gestes, s’il est besoin. Allons, l’affaire sera chaude.
    Et elle se replia sur elle-même comme l’athlète qui ramasse ses forces pour la lutte. Et cependant, de sa voix grave, avec son plus gracieux sourire, elle engageait aussitôt le

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