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La Flèche noire

La Flèche noire

Titel: La Flèche noire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Robert Louis Stevenson
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toute la chrétienté, que vous me croyiez ingrat. Vous qui êtes venu à mon aide avec une bonne épée et un meilleur courage… à moins que ma forme ne vous rebute… venez sur mon cœur.
    Et, ce disant, le jeune chef ouvrit les bras.
    Au fond du cœur, Dick éprouvait déjà une grande terreur et quelque haine pour l’homme qu’il avait secouru, mais l’invitation était formulée de telle sorte que ce n’eût pas été simplement impoli, mais cruel, de refuser ou d’hésiter, et il se hâta de s’y rendre.
    – Et maintenant, Seigneur duc, dit-il, quand il eut repris sa liberté, ma supposition est-elle juste   ? Êtes-vous Monseigneur le duc de Gloucester   ?
    – Je suis Richard de Gloucester, répliqua l’autre, et vous, comment vous appelle-t-on   ?
    Dick lui dit son nom et présenta le sceau de Lord Foxham, que le duc reconnut immédiatement.
    – Vous êtes venu trop tôt, mais je ne m’en plaindrai pas, vous êtes comme moi, qui veillais ici deux heures avant le jour. Mais ce sont mes premières armes   : sur cette bataille, maître Shelton, s’établira ma renommée, bonne ou mauvaise. Là sont mes ennemis, sous deux vieux et habiles capitaines, Risingham et Brackley, dans une forte position, je crois, mais sans retraite de deux côtés, serrés qu’ils sont entre la mer, le port et la rivière. Il me semble, Shelton, qu’il y aurait là un grand coup à frapper   : si nous pouvions le frapper en silence et soudainement.
    – Il me le semble, en effet, s’écria Dick, s’échauffant.
    – Avez-vous les notes de Lord Foxham   ? demanda le duc.
    Et alors, Dick ayant expliqué comment il ne les avait pas pour le moment, se fit fort de donner de lui-même tous les renseignements aussi exacts.
    – Et, pour ma part, Seigneur duc, ajouta-t-il, si vous avez assez d’hommes, je voudrais tomber dessus tout de suite. Car, voyez-vous, au point du jour, les gardes de la nuit sont finies   : mais, dans le jour, ils ne conservent ni gardes, ni sentinelles… ils font parcourir seulement les faubourgs par des cavaliers. Eh bien donc, maintenant que la garde de nuit est déjà désarmée et que les autres sont en train de boire le coup du matin… Ce serait le moment de les enfoncer.
    – Combien pensez-vous qu’ils sont   ? demanda Gloucester.
    – Ils n’atteignent pas deux mille, répliqua Dick.
    – J’en ai sept cents dans le bois derrière nous, dit le duc   ; sept cents suivent, venant de Kettley, et seront ici bientôt   ; derrière ceux-ci et plus loin, il y en a encore quatre cents, et Lord Foxham en a cinq cents à une demi-journée d’ici à Holywood. Faut-il attendre leur arrivée ou marcher   ?
    – Monseigneur, dit Dick, lorsque vous avez pendu ces cinq pauvres diables, vous avez tranché la question. Bien qu’ils fussent des manants, par ces temps difficiles, ils manqueront, on les cherchera, et l’alarme sera donnée. Aussi, Monseigneur, si vous comptez sur l’avantage d’une surprise, vous n’avez pas à mon humble avis, une heure devant vous.
    – Je le pense aussi, répliqua le bossu. Eh bien   ! avant une heure, vous serez dans la mêlée et gagnerez vos éperons. Un courrier rapide à Holywood pour porter le sceau de Lord Foxham   ; un autre sur la route pour hâter mes traînards   ! Hé, Shelton   ! par la croix, cela peut se faire   !
    Là-dessus, il porta encore la trompette à ses lèvres et sonna. Cette fois, il n’attendit pas longtemps. En un instant, l’espace découvert autour de la croix fut rempli de chevaux et de piétons. Richard de Gloucester prit place sur les marches et dépêcha messager sur messager, pour hâter la concentration des sept cents hommes cachés dans le voisinage immédiat, sous le bois, et, en moins d’un quart d’heure, toutes ses dispositions prises, il se mit à leur tête et commença à descendre la colline vers Shoreby.
    Son plan était simple. Il allait s’emparer d’un quartier de la ville de Shoreby, à droite de la grand’route, et y prendre une forte position dans les ruelles étroites, jusqu’à l’arrivée de ses renforts.
    Si Lord Risingham choisissait la retraite, Richard le suivrait sur ses derrières et le prendrait entre deux feux   ; ou, s’il préférait tenir la ville, il serait pris dans un piège ou, peu à peu, la force du nombre l’écraserait.
    Il n’y avait qu’un danger, mais il était grand et menaçant… les sept cents hommes de Gloucester pouvaient être enveloppés et

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