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La Flèche noire

La Flèche noire

Titel: La Flèche noire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Robert Louis Stevenson
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et s’éloignèrent pour aller chercher du renfort en ville.
    Le quartier de la ville dont Richard de Gloucester, sur l’avis de Dick, s’était emparé, consistait en cinq petites rues composées de maisons pauvres et mal habitées, occupant une légère éminence et ouvertes par derrière.
    Chacune des cinq rues étant protégée par une bonne garde, la réserve devait ainsi occuper le centre, à l’abri des traits, mais prête à porter secours où il faudrait.
    La pauvreté, du voisinage était telle, qu’aucun des seigneurs Lancastriens n’y avait été logé et fort peu de leur suite   ; et les habitants, d’un commun accord, abandonnèrent leurs maisons et s’enfuirent en braillant par les rues ou par-dessus les murs de jardin.
    Au centre, où les cinq voies aboutissaient, une espèce de mauvaise taverne déployait son enseigne   : « Aux échiquiers »   ; ce fut là que le duc de Gloucester établit pour la journée son quartier général.
    Il assigna à Dick la garde d’une des cinq rues.
    – Allez, dit-il, gagner vos éperons   ; gagnez de la gloire à mon service   ; un Richard pour un autre. Je vous le dis, si je monte, vous monterez par la même échelle. Allez, dit-il en lui serrant la main.
    Mais aussitôt que Dick fut parti, il se tourna vers un petit archer mal vêtu à ses côtés.
    – Allez, Dutton, et vivement, ajouta-t-il. Suivez ce jeune homme. S’il est fidèle, vous répondez de sa sécurité, tête pour tête. Malheur à vous si vous revenez sans lui   ! Mais s’il est déloyal… ou si un seul instant, vous doutez de lui… frappez-le par derrière.
    Cependant Dick se hâtait d’armer son poste. La rue qu’il avait à garder était très étroite et bordée de maisons en saillie, qui surplombaient la chaussée   ; mais tout étroite et sombre qu’elle fût, comme elle donnait sur la place du marché de la ville, l’issue de la bataille se déciderait probablement à cet endroit.
    La place du marché était pleine de gens de la ville qui fuyaient en désordre   ; mais il n’y avait pas encore trace d’ennemis prêts à attaquer, et Dick jugea qu’il avait du temps devant lui pour préparer sa défense.
    Les deux maisons à l’entrée étaient désertes, les habitants dans leur fuite avaient laissé les portes ouvertes   ; il fit prendre et entasser les meubles pour en faire une barrière à l’entrée de la ruelle. Une centaine d’hommes étaient sous ses ordres, il en plaça la plus grande partie dans les maisons où ils seraient à l’abri, et pourraient lancer leurs flèches par les fenêtres. Avec le reste, sous sa direction immédiate, il doubla la barricade.
    Pendant ce temps, le plus grand tapage et la plus grande confusion n’avaient cessé de régner dans toute la ville   ; les cloches sonnant à toute volée, le son des trompettes, les mouvements rapides des corps de cavaliers, les cris de commandement, les hurlements des femmes, tout cela faisait un bruit assourdissant. Maintenant, et peu à peu, le tumulte commença à s’apaiser   ; et bientôt après des files d’hommes d’armes et des corps d’archers commencèrent à s’assembler et à se former en ligne de bataille sur la place du marché.
    Une grande partie de ce corps était en rouge foncé et bleu, et, dans le chevalier à cheval qui commandait cette troupe, Dick reconnut Sir Daniel Brackley.
    Il y eut alors une longue pause, qui fut suivie d’une sonnerie presque simultanée, par quatre trompettes dans quatre quartiers différents de la ville. Une cinquième répondit de la place du marché, et aussitôt les files commencèrent à se mouvoir et une grêle de flèches résonna autour de la barricade et sur les murs des deux maisons.
    L’attaque avait commencé à un même signal, sur les cinq issues du quartier. Gloucester était assiégé de tous ses côtés   ; et Dick jugea que, pour maintenir sa position, il ne pouvait compter absolument que sur les cent hommes sous ses ordres.
    Sept volées de flèches se suivirent, et, au plus fort des décharges, Dick fut touché au bras par derrière et vit un page qui lui tendait une jaque de cuir renforcée de brillantes plaques d’acier.
    – C’est de la part de Lord Gloucester, dit le page, il a remarqué, Sir Richard, que vous n’étiez pas protégé.
    Dick, la joie au cœur de s’entendre appeler ainsi, se mit sur pieds pour endosser, avec l’aide du page, la cotte protectrice. À ce moment, deux flèches résonnèrent

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