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La gigue du pendu

La gigue du pendu

Titel: La gigue du pendu Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ann Featherstone
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pendant trois jours, allant jusqu’à proférer des menaces de représailles, mais bien sûr il avait filé. Mr Carrier m’a fait passer un message par l’intermédiaire de Will, m’assurant que ma place dans la troupe du Pavilion était assurée, ainsi que celle de mes chiens « lorsqu’on les retrouverait, ce qui ne saurait tarder », car Chapman et ses Chiens Malins conservaient leur rôle dans Elenore, la femme pirate . Néanmoins, j’ai appris qu’il s’était abouché avec mon rival, Mr John Matthews et Devilshoof, et avait demandé à Trim de réduire les rôles des deux chiens à un seul.
    La Princesse est bonne pour moi, elle m’envoie chaque jour un message de fée. Ainsi que Herr Swann et Moses Dann. Conn m’a fait parvenir une bouteille et une note me souhaitant « Bon courage » par l’intermédiaire de Barney et, en vérité, c’est ce garçon qui m’a évité de sombrer dans la folie. Un matin, juste après la disparition de Brutus et Néron, alors que je fouillais les ruelles du côté de Fish Lane, il est venu me trouver pour me proposer son aide. J’avais beau être très occupé, je n’ai pu m’empêcher de voir ses joues hâves et ses vêtements en loques, et quand Will l’a rencontré puis questionné tout en partageant une assiette de pain et de fromage, il a découvert que le gosse traînait par les rues avec un autre garçon, et qu’ils dormaient où ils pouvaient. Un mot à la Princesse Poucette et tout s’est arrangé : Moses Dann, le Désossé, a soudain eu de la compagnie, à la cave, et quelqu’un à qui parler, la nuit, quand ses articulations le faisaient souffrir. Mais lorsqu’il n’errait pas dehors ni ne balayait la cour de l’Aquarium, Barney était auprès de moi, interrogeant d’autres gosses des rues comme lui, de charmantes femmes de chambre, des modistes. Il est ma voix, et semble ne jamais se lasser. Je n’ai pas les moyens de le payer, mais le fait d’arpenter ensemble chaque jour les rues du quartier semble être pour lui une récompense suffisante.
    Je continue à travailler. Mr Abrahams, qui tous les jours verse des larmes sur Brutus et Néron et m’appelle son « fils dans la tragédie », m’a donné un emploi à l’Aquarium. Je balaie, fais les poussières, dispose les objets exposés et, un jour, il m’a arrêté dans le hall où je trimais dur, balai et serpillière en main, pour me dire qu’il avait des projets pour moi : procéder à l’inventaire des collections de l’Aquarium.
    « Mon cher Bob, a-t-il dit en secouant la tête, ce sera un travail d’amour. Avant de mourir, ma Mimi m’a dit : Abby, tu dois recenser tous les objets qui sont à l’Aquarium, depuis l’Aphrodite de marbre jusqu’au wapiti empaillé – à l’époque, nous ne possédions pas de x, y et z, Bob, alors qu’aujourd’hui nous disposons de l’alphabet complet ! » Il m’a souri avec bonheur. « Nous allons accomplir son vœu. Nous ferons des répertoires de vos listes, et Pikemartin les vendra. »
    Dans sa cabine, ce dernier n’a pas bronché. Peut-être songeait-il qu’il avait déjà assez à faire.
    Certes, il était occupé avec tous ces visiteurs qui se rendaient par centaines à l’Aquarium. Mr Abrahams, excellent homme de spectacle, montait chaque semaine une nouvelle exposition, extirpant sans cesse de nouvelles merveilles (acquises de longue date) de la cave ou des placards sur les paliers. C’est l’une des tâches de Pikemartin que d’aller les chercher là où elles sont rangées pour les disposer selon les instructions de Mr Abrahams. Aujourd’hui est arrivée par transport fluvial une grosse caisse, apportée jusque dans le hall par la boutique Jamrack. En général, Mr Jamrack s’occupe surtout du commerce des animaux, mais à l’occasion, il achète des curiosités aux marins fauchés prêts à se défaire d’objets glanés au cours de leurs voyages. Mr Abrahams s’est penché sur la caisse, en se frottant les mains d’excitation.
    « Il s’agit d’une Flamme éternelle, a-t-il dit à mi-voix. Peut-être même la Flamme éternelle. Mr Jamrack l’a achetée à un capitaine chinois qui l’avait dénichée en Égypte. Ou était-ce en Grèce ? Je ne sais plus. En tout cas, c’est un objet remarquable. »
    Remarquable et très lourd ! Il nous a fallu, à Pikemartin et moi, d’énormes efforts et près d’une heure pour la déballer et la porter jusqu’au deuxième étage, tandis que Mr Abrahams

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