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La grande Chasse

La grande Chasse

Titel: La grande Chasse Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Heinz Knoke
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présent, que le sang dégouline dans le cou.
    — C'est bien vous qui m'avez descendu ? poursuit l'Américain.
    — Eh oui.
    — Ça alors, c'est formidable ! Votre zinc brûlait comme une torche. Faut être fort pour faire ça. Moi qui vous croyais à moitié mort !
    — C'était justement votre erreur.
    Il se met à rire. Après avoir aspiré quelques bouffées, il reprend :
    — Je ne suis sûrement pas votre première victime, hein ?
    — Oh non. Vous êtes le vingt-sixième.
    Il m'apprend qu'il a, de son côté, abattu dix-sept appareils allemands. Dans quelques jours, il aurait dû rentrer aux Etats-Unis, comme instructeur.
    — Tant pis, fait-il, philosophe. De toute façon, ça ne durera plus très longtemps, maintenant.
    Je sens qu'il a raison. Malgré cette constatation désagréable, je le trouve sympathique. Au fond, je suis content de le voir vivant.
    Au bout d'une heure, nous voyons arriver un groupe de soldats, des positions de D.C.A. voisines, qui avancent, la carabine prête à tirer. Je me mets en colère.
    — Enlevez vos flingots, bande d'imbéciles ! Appelez plutôt des brancardiers.
    Ils me portent jusqu'à la route où attend un camion de l'armée. Sur la plate-forme, sont assis six Américains, l'air maussade. Je m'installe tant bien que mal à côté d'eux, avec l'aide de mon nouvel ami.
    A l'entrée du terrain de Brunswick, je prends congé. Nous nous serrons longuement la main.
    — Que tout aille bien pour vous, dis-je sincère.
    — All the best, for you too !
    Deux heures plus tard, l'adjudant Barann vient me chercher avec un Arado. Il m'apprend que le groupe n'a pas subi une seule perte.
    — A part moi, dis-je, mélancoliquement.
    Devant mon bureau, je m'effondre. On me transporte d'abord sur mon lit, puis, un peu plus tard, à l'infirmerie.
    Dévoré de fièvre, je commence à délirer.
    10 juin 1944.
    J'ai passé sept semaines extrêmement pénibles. Les médecins avaient constaté une fracture du crâne. J'ai eu ensuite un choc nerveux, plutôt un véritable effondrement, suivi d'une forte hémorragie cérébrale. Pendant plusieurs jours, j'étais incapable de parler. Aujourd'hui encore, j'articule difficilement. Je suis extrêmement irritable, la mémoire me fait complètement défaut. On veut m'envoyer dans une maison de santé.
    Il y a quatre jours, les Alliés ont débarqué en Normandie. Mon groupe combat la tête de pont, sous les ordres d'un vieux camarade, le capitaine Krupinski.
    Sur le front de l'est, les Russes avancent vers les frontières du Reich. C'est le crépuscule de la puissance allemande.
    Demain, je partirai dans une maison de convalescence de la Luftwaffe, sur le lac de Tegern, en Bavière. Bien entendu, j'emmène Lilo et Ingrid.

7
RETOUR A LA MAISON...
... SUR DEUX BÉQUILLES
    Deux mois dans les Alpes bavaroises m'ont permis de me retaper. Malheureusement, les médecins de la commission spéciale me jugent toujours inapte au service actif dans l'aviation. Ils me donnent un tas de papiers que je devrai remettre au toubib de ma nouvelle unité. C'est tout à fait ce que j'ai l'intention de faire.
    Ma vieille escadre de chasse est retournée à Wunstorf. Je m'y rends pour voir ce qu'est devenue ma 5e escadrille.
    Par téléphone, j'annonce mon retour à la division, en spécifiant que je suis complètement rétabli. Sans exiger la preuve de cette guérison, on me donne l'ordre d'accompagner l'escadre en France où je prendrai le commandement de la 3e escadre du Premier Groupe de chasse.
    12 août 1944.
    En cours de transfert, comme nous faisons avec nos soixante-quatorze appareils escale à Wiesbaden, nos jeunes pilotes, novices, destinés à combler les vides des derniers combats, démolissent à l'atterrissage une douzaine de moulins. Il y a de quoi hurler de rage.
    13 août 1944.
    Nous avons reçu des appareils de remplacement. Dans la soirée, l'escadre repart, en direction du front. A la tombée de la nuit, nous nous posons sur un terrain de campagne, un champ aplani au rouleau compresseur. Un de nos pilotes heurte un poteau télégraphique et se tue.
    La même nuit, je pars en voiture au terrain de mon nouveau « troupeau ».
    A mon étonnement, l'officier que je dois relever est mon premier chef direct de la campagne de Pologne, le capitaine Woitke. Il m'accueille amicalement. Mais comment se fait-il que ce vieux soldat porte toujours le même uniforme ! Logiquement il devrait être au moins lieutenant-colonel. Il doit avoir un ennemi

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