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La Guerre Des Amoureuses

La Guerre Des Amoureuses

Titel: La Guerre Des Amoureuses Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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l’église bien
que les deux explosions aient réveillé les habitants qui sortaient des maisons
armés et équipés.
    Pour se donner du courage, et se reconnaître
dans la nuit, les assaillants criaient :
    — Vive Navarre ! Vive Navarre !
    Olivier au moins aussi fort que les autres.
    Auprès de l’église, le lieutenant de la ville
et quelques habitants s’élancèrent courageusement, mais la blessure à mort du
lieutenant, tué par Caudebec, fit perdre cœur aux habitants qui ne pensèrent
plus qu’à se sauver.
    Moins d’une heure après le début de l’attaque,
Mornay et ses hommes étaient maîtres du bourg sans plus de perte que cinq ou
six hommes alors qu’ils avaient tué vingt-cinq habitants. Olivier s’était battu
comme un diable, ayant même tué deux gardes et n’ayant récolté qu’une
estafilade. Mais ce ne fut qu’à la pointe du jour et forts d’être maîtres de la
place que les soldats se mirent au pillage. Même si quelques femmes furent
violées, aucun habitant ne fut blessé ou tué à ce moment-là. Les protestants se
saisirent de cinq canons de batterie et d’une grosse quantité de poudre, ainsi
que de deux couleuvrines fort longues et de trois autres couleuvrines moyennes.
Cette bonne prise renforcerait les défenses de Montauban.
    En rentrant, après avoir laissé une garnison, Mornay
confia l’artillerie saisie à Olivier, à charge pour lui de rendre les
couleuvrines moyennes transportables, lors des prochaines expéditions. Il
ajouta qu’il avait été satisfait de son comportement et de son obéissance aux
ordres donnés.
    C’est à leur retour à Montauban qu’ils
apprirent que le vicomte de Turenne avait repris la ville de Castillon. Et
comme il avait besoin de renfort, Mornay rassembla à nouveau ses gens pour
passer en Gascogne et porter secours à la ville de Leyrac.
    Malgré le froid intense, cette vie d’aventures
se poursuivit en mai, mais ayant été blessé, M. de Mornay s’installa
à Nérac pour se soigner. Sa famille le rejoignit et Olivier put ainsi rester
quelques jours avec Cassandre. Ce bonheur fut cependant de courte durée, car en
juin, Navarre les appela à La Rochelle.
    La situation venait de s’aggraver pour le
Béarnais.

24.
    Malgré la mort de Hotman, les réunions de la
Sainte Union reprirent au début du mois de mars. Le duc de Mayenne, désireux de
laver l’affront que le roi lui avait infligé en l’accusant à tort, vint
proposer aux ligueurs parisiens un plan audacieux. Avec son frère, le cardinal
de Guise, il logeait soixante spadassins au faubourg Saint-Germain et comptait
surprendre le roi lorsqu’il se rendrait à la foire Saint-Germain, le dimanche
de Carême.
    Nicolas Poulain avertit Richelieu et, une
nouvelle fois, l’entreprise tourna court. De surcroît, le roi, prévenu, envoya
à la foire le duc d’Épernon qui provoqua une échauffourée avec des écoliers en
quête de chahut.
    Le lendemain, Richelieu fit fouiller les
maisons du faubourg Saint-Germain-des-Prés et le roi renforça la garde aux
portes de la ville ainsi que le guet de nuit. L’entreprise étant devenue
impossible, les spadassins de Mayenne abandonnèrent, non sans avoir taxé les
bourgeois de six écus pour leurs frais !
    Quant au duc de Guise, ayant appris l’affaire,
il conçut un violent courroux envers les gens de la Ligue, tant il craignait un
affrontement ouvert avec le roi. Il menaça même d’abandonner la Sainte Union. Quelques
jours plus tard, Henri III ordonna au duc de Mayenne de quitter Paris, l’accusant
d’être responsable des appels à la révolte lancés contre lui par les
prédicateurs des églises. Or, ces attaques provenaient de sa sœur, la duchesse
de Montpensier, qui, elle, restait dans la capitale.
    Peu après le départ du duc, la Cour apprit que
le vicomte de Turenne avait repris la ville de Castillon et l’avait rendue à la
religion protestante. On se moqua donc sans retenue du gros Mayenne, incapable
de réussir quelque entreprise que ce soit.
    Avec ces projets avortés, la défiance s’était
installée entre les factions catholiques et au sein même de la famille des
Guise. Cependant le roi n’exploita pas ses avantages et parut tomber dans la
religion la plus excessive. Au début du mois d’avril, il fit assembler aux
Augustins tous les capitaines des dizaines de Paris pour une procession dont il
prit la tête, portant lui-même un cierge allumé et se couvrant d’un sac de
toile grise. Il assista

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