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La Guerre Des Amoureuses

La Guerre Des Amoureuses

Titel: La Guerre Des Amoureuses Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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Montpensier.
    — Il veut une trêve, pour assurer sa
sécurité.
    — Autour de Chenonceaux ?
    — Non, une trêve générale, pendant tout
le temps de la conférence.
    — Votre fils peut la lui accorder, sourit
la duchesse. Il lui suffira de cantonner ses troupes.
    — Mon fils ? Sans doute. Mais qu’en
sera-t-il de vos frères Mayenne et Guise ?
    Catherine de Lorraine resta silencieuse. Elle
avait compris ce que voulait la reine. Elle lui suggérait qu’elle demande la
trêve à ses frères. Certes, elle en voyait tout l’intérêt, mais elle ne pouvait
pas accepter si facilement.
    Au demeurant, il lui faudrait convaincre Henri
et Charles.
    — Souhaitez-vous que je leur demande
cette trêve, Majesté ? Je le ferai volontiers pour vous être agréable.
    — Je vous en serai éternellement
reconnaissante, répondit la reine avec soulagement.
    En rentrant à l’hôtel
du Petit-Bourbon dans son coche (ces voitures confortables qu’on commençait à
appeler carroche) escortée d’une troupe armée et de domestiques porteurs de
flambeaux, Catherine médita sur la façon dont elle allait présenter la demande
de la reine à ses deux frères. Mayenne serait facile à convaincre, car elle le
manipulait facilement. Il accepterait la trêve si celle-ci permettait de faire
disparaître celui qui le ridiculisait dans cette guerre. Restait son frère
Henri, qui serait plus malaisé à persuader.
    Ayant réfléchi à ce qu’elle allait faire, bercée
par les cahots de sa voiture, sa pensée vagabonda vers ce jeune homme dont elle
avait croisé le regard à l’église.
    La duchesse de Montpensier vivait seule depuis
la mort de son mari, quatre ans plus tôt. Le seul homme dont elle avait voulu
se faire aimer était le roi et il l’avait repoussée. Profondément humiliée, elle
n’avait connu depuis aucune personne du sexe opposé. Pourtant, à trente-quatre
ans, elle se savait encore belle et désirable. Ce soir-là, elle ressentit à
nouveau le besoin d’être aimée. Sans en comprendre les raisons, elle s’interrogea.
Depuis des années, elle ne s’intéressait plus à l’amour, alors pourquoi
maintenant ? Et pourquoi songeait-elle si souvent à ce jeune homme qui l’avait
ignorée ? Elle en vint alors à éprouver une sorte de jalousie, à se
demander s’il avait une femme ou une maîtresse.
    Portée par un messager, une lettre chiffrée
partit le lendemain à Bordeaux pour Charles de Mayenne. Catherine expliquait à
son frère qu’elle aurait peut-être une opportunité pour écarter définitivement
Henri de Navarre, mais pour cela il lui fallait un homme qui ait l’expérience
de ce genre de choses. Elle savait que le duc comprendrait. Si quelqu’un
pouvait lui envoyer un assassin patenté, c’était lui.
    À son autre frère, Henri de Guise, qui se
trouvait en Champagne, elle choisit d’envoyer M. de Mayneville qui s’occupait
des intérêts de la famille de Lorraine à Paris.
    François de Roncherolles, marquis de
Mayneville, avait toute sa confiance. La duchesse lui détailla les projets de
Catherine de Médicis dont, par des rumeurs et des espions, il avait déjà
entendu parler, et elle lui fit part de son dessein : à la cour de la
reine, à Chenonceaux, Navarre serait sans défense. Même si son frère affichait
des règles d’honneur remontant à la chevalerie et rejetait l’assassinat, c’était
une occasion unique d’écarter le seul homme qui lui disputait le trône. Sans
Navarre, les huguenots n’auraient plus de chef, il ne resterait que Condé, un
capitaine insignifiant que Mayenne avait déjà vaincu.
    Mais pour venir à Chenonceaux, Navarre
exigeait une trêve. Mayneville, approuvant son plan, s’engagea à convaincre le
duc de Guise et partit le rejoindre.
    Le dimanche suivant, après beaucoup d’hésitations,
la duchesse de Montpensier décida de retourner à la messe à Saint-Merri afin d’en
savoir plus sur ce jeune homme qui occupait toujours ses pensées. Elle s’était
masquée, comme le faisaient beaucoup de dames de qualité, et n’était
accompagnée que d’une dame de compagnie et de deux gentilshommes. Personne ne
la remarqua. En revanche, en entrant dans l’église, elle vit Olivier, toujours
avec les gens de sa maison. Le loueur de chaises lui proposa un siège non loin
de lui.
    À la fin de la messe, elle sortit la première
et demanda à sa dame de compagnie de se renseigner sur celui qu’elle lui avait
désigné dans l’église. Elle

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