La guerre des rats(1999)

ferrées pour relier les usines délocalisées à la partie occidentale du pays. Les prisonniers de l’Axe chargés de cette tâche inhumaine s’échinèrent douze heures par jour dans le froid, penchés sur leur pelle ou leur pioche. Ils creusèrent des tunnels pour poser des charges de dynamite ; ils firent exploser de gros rochers, chargèrent les pierres sur des camions. Le soir, ils subissaient régulièrement la propagande communiste sur les maux de leur gouvernement et du fascisme. Beaucoup d’entre eux feignirent de renier leur pays pour applaudir au communisme mondial. Plus ils clamaient haut leur nouveau credo, moins leur traitement était cruel. Au fil des ans, ils eurent droit à des soins médicaux, à une meilleure nourriture et même à du courrier et à des nouvelles, ce qui montrait clairement que les Russes entendaient en garder quelques-uns en vie comme monnaie d’échange sur les tapis verts de l’après-guerre.
    Ce n’est qu’en 1948 que l’URSS libéra les premiers prisonniers de Stalingrad. Du fait des pressions politiques de la guerre froide, les rapatriements ne se firent qu’au compte-gouttes. Toutefois, en 1954, il ne restait plus que deux mille Allemands dans les camps sibériens. Ce sont ces hommes que le premier secrétaire du Parti, Nikita Khrouchtchev, avait qualifiés non de prisonniers de guerre mais de « criminels de guerre », jugés et condamnés par des tribunaux soviétiques pour atrocités commises sur le peuple russe. Après de laborieuses négociations, ils furent finalement amnistiés et libérés.
    Sur un million deux cent cinquante mille soldats qui envahirent la steppe russe jusqu’aux portes de Stalingrad, en août 1942, moins de trente mille rentrèrent chez eux.

Remerciements
     
    Je tiens à remercier John F. Young, d’Ithaca, New York, pour son aide et sa compagnie précieuses pendant les travaux de recherche pour ce livre en Russie.
    J’exprime ma gratitude à mon agent Marcy Posner, de l’agence William Morris, sans qui ce roman serait resté à l’état de vœu. Et toute ma reconnaissance à Katie Hall, de Bantam, qui, dans le monde de l’édition, est un vœu réalisé.