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La guerre des rats(1999)

La guerre des rats(1999)

Titel: La guerre des rats(1999) Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: David Robbins
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Introduction
    Napoléon lui-même n’avait pas pénétré aussi profondément en Russie que le fit l’armée allemande en août 1942.
    Les troupes d’Adolf Hitler avaient parcouru plus de mille cinq cents kilomètres à travers de vastes plaines hostiles jusqu’à la Volga. Jamais légion étrangère n’avait pénétré aussi loin dans cette terre asiatique.
    Le plan allemand était simple : assiéger Moscou pour bloquer une bonne partie des défenses russes puis déferler sur le Caucase et s’emparer de ses gisements pétrolifères stratégiques. Une fois maître du Caucase, Hitler imposerait une paix à ses conditions et dépècerait la Russie, asservissant la partie occidentale de cet immense pays pour réaliser son rêve d’un monde aryen et de « mille ans de règne nazi ».
    Fin juillet 1942, le Führer ordonna un changement temporaire du Schwerpunkt, ou « point d’impact principal », de son invasion et délaissa les gisements de pétrole au sud pour obliquer vers l’est et éliminer un abcès potentiel sur son flanc gauche. La ville de Stalingrad, centre industriel produisant la moitié de l’acier et des tracteurs russes, métropole de plus de cinq cent mille habitants, se trouve sur les rives d’une courbe de la Volga. Hitler pressentait une victoire facile, retentissante.
    La suite s’écrivit dans le sang et les ruines. Les troupes soviétiques, à qui Staline (la ville, autrefois appelée Tsaritsyne, prit le nom de Stalingrad en 1925 en hommage au rôle qu’il joua dans sa défense pendant la guerre civile contre les armées blanches) avait enjoint de « ne pas reculer d’un pas », opposèrent aux envahisseurs une résistance acharnée et inattendue.
    Pour Stalingrad, l’épreuve du feu commença le 23 août 1942, quand les premiers blindés de la Sixième Armée allemande atteignirent la Volga, dans les faubourgs nord de la ville. Les forces du Reich étaient sous les ordres du général Friedrich von Paulus, qui affronta son homologue russe Vassili Tchouikov, commandant de la Soixante-deuxième Armée soviétique, sur un terrible champ de bataille. Soumise fin août à une grêle de bombes incendiaires, la ville se transforma en un charnier fumant. Les soldats se battaient et mouraient dans les caves, dans les entrées d’immeuble, dans le labyrinthe des usines détruites finissant de brûler près du fleuve. Pendant des mois, ce fut une lutte au corps à corps, maison par maison ; le front ondulait à chaque nouvel assaut, dont la progression se mesurait en mètres. Les fantassins allemands donnèrent aux combats le nom de Rattenkrieg, la « guerre des rats ».
    La Sixième Armée maintint ses effectifs dans la ville même à une centaine de milliers d’hommes, puisant dans les réserves de plus d’un million de soldats allemands, italiens, hongrois et roumains des divisions mises en position dans la steppe. Les forces de l’Armée rouge à l’intérieur de la ville n’excédèrent jamais soixante mille hommes et tombèrent parfois à vingt mille tentant désespérément de tenir jusqu’à ce que des renforts puissent traverser la Volga. Les deux armées se combattirent avec une volonté farouche et des pertes sans précédent.
    À la mi-octobre, les Russes avaient le dos au fleuve, littéralement. À certains endroits, quelques centaines de mètres seulement les séparaient des falaises de la Volga. Ils réussirent cependant à tenir jusqu’à ce que, le 19 novembre 1942, l’Armée rouge lançât sa « surprise de novembre ». Les Russes effectuèrent un mouvement de débordement parti simultanément du nord et du sud pour se refermer avec une rapidité terrifiante derrière les Allemands et leurs alliés. Hitler donna à sa Sixième Armée encerclée le nom de « Forteresse Stalingrad » et clama au monde que ces hommes ne céderaient pas un pouce de terrain et se battraient jusqu’à la mort. Affamés, gelés, harcelés par les poux, placés sous la menace constante d’une attaque russe, les soldats allemands surnommèrent leur position der Kessel, « le Chaudron ». Sur le quart de million d’hommes pris dans la nasse à la mi-novembre, moins de cent mille survécurent, pour se rendre deux mois et demi plus tard.
    Le martyre de la ville cessa le 31 janvier 1943 quand Paulus, spectre décharné à la tête d’une armée morte, sortit du grand magasin Univermag dans le centre ravagé de la ville et capitula.
    Le nombre de morts dans les deux armées fut estimé à
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