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La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin)

La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin)

Titel: La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin) Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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put être égalée que par la surprise qui l’empêchait d’en croire ses yeux, et par l’inquiétude qui le saisit en voyant les yeux fermés, les lèvres décolorées et entr’ouvertes, la pâleur effrayante et l’état d’insensibilité complète de Catherine.
    Malgré les cris d’alarme qui depuis long-temps avaient retenti jusqu’à ses oreilles, Henry était resté chez lui, bien résolu de ne se mettre d’aucune querelle qu’il pourrait éviter ; et ce n’était que pour obéir à un ordre des magistrats, auquel comme citoyen il était obligé de se rendre, que prenant son épée et son bouclier suspendus à la muraille, il était sur le point de sortir pour accomplir le service auquel il était astreint.
    – Il est dur, se disait-il, d’être mis en avant dans toutes, les bagarres de la ville, lorsque les bagarres sont une chose que Catherine déteste tant. Il y a tant de filles de Perth qui disent à leurs galans : – Va, fais bravement ton devoir et mérite les bonnes grâces de ta maîtresse. – Que n’envoient-ils chercher ceux-là et que ne me laissent-ils tranquille, moi qui ne puis remplir ni les devoirs d’un homme en protégeant une femme de joie, ni ceux d’un citoyen qui combat pour l’honneur de sa ville, sans que cette mijaurée de Catherine me traite comme si j’étais un tapageur et un libertin !
    Telles étaient les pensées qui l’occupaient, lorsqu’en ouvrant sa porte pour sortir, la personne la plus chère à son cœur, mais celle sans contredit qu’il s’attendait le moins à trouver, s’offrit inopinément à sa vue et tomba sans connaissance entre ses bras.
    La joie, la surprise, l’inquiétude qui l’agitaient en même temps ne lui ôtèrent pas la présence d’esprit qui lui était nécessaire dans cette occasion. Il fallait placer Catherine Glover en lieu sûr, et chercher à la tirer de son évanouissement avant qu’il pût songer à se rendre à l’appel des magistrats, quelque hâte qu’on lui eût recommandé de faire. Il porta son divin fardeau, qui lui parut aussi léger qu’une plume, et qui pourtant était plus précieux à ses yeux que le même poids de l’or le plus pur, dans une petite chambre à coucher qui avait été celle de sa mère : elle convenait parfaitement à une personne souffrante, parce que donnant sur le jardin elle était éloignée du bruit et du tumulte.
    – Hé ! nourrice ! nourrice Shoolbred ! venez vite ; venez morte ou vivante ; il y a ici quelqu’un qui a besoin de vos secours.
    La bonne vieille accourut tout en marmottant : – Si cette personne-là pouvait l’empêcher d’aller se fourrer dans cette bagarre ! Mais quel fut son étonnement lorsqu’elle vit étendue sur le lit de sa défunte maîtresse, et soutenue par le bras vigoureux de son cher enfant, la Jolie Fille de Perth, dont les traits semblaient couverts du voile de la mort ! – Catherine Glover s’écria-t-elle ; et sainte Mère de Dieu, dans quel état ! elle est morte, à ce qu’on dirait.
    – Non, non, ma bonne, dit Henry, le tendre cœur bat encore ; la respiration va et revient. Allons, mets-toi à ma place, tu sauras t’y prendre plus doucement que moi ; apporte de l’eau, des essences, tout ce que ta vieille expérience pourra inventer. Le ciel ne l’a pas conduite dans mes bras pour mourir, mais afin qu’elle vive pour elle et pour moi.
    Avec une activité qu’on n’eût pas attendue de son âge, la nourrice Shoolbred alla chercher ce qui était nécessaire pour faire revenir d’un évanouissement ; car elle était parfaitement au fait de ce qu’il fallait en pareil cas. Ses connaissances même allaient plus loin, et elle savait fort bien guérir les blessures ordinaires, talent que l’humeur guerrière de son cher Henry lui donnait assez souvent occasion d’exercer.
    – Allons, allons, mon fils, dit-elle, ôtez vos bras d’autour de mon malade, quoique je conçoive sans peine le plaisir que vous avez à les y laisser, et préparez-vous à me donner ce dont j’aurai besoin. Allons, je veux bien ne pas exiger que vous quittiez sa main, à condition que vous frapperez légèrement sur la paume, à mesure que les doigts se desserreront.
    – Moi frapper dans sa main si jolie, si délicate, avec mes doigts durs comme la corne ! dit Henry ; autant vaudrait me dire de frapper sur du verre avec un marteau d’enclume. Mais laissez-moi faire, nous trouverons un meilleur moyen ; et il appliqua ses lèvres sur

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