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La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin)

La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin)

Titel: La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin) Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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l’hospitalité montagnarde avait pu faire pour lui.
    Simon Glover, abandonné ainsi à ses réflexions pénibles, ne vit rien de mieux à faire, après s’être assuré que tous les besoins du compagnon muet de son voyage avaient été satisfaits, que de suivre l’avis de Niel Booshalloch, et de monter sur l’éminence nommée Tom-an-Lonach, c’est-à-dire la montagne des Ifs. Après une demi-heure de marche, il arriva sur le sommet, d’où il put voir la belle nappe d’eau du noble lac dont cette hauteur commandait toute l’étendue. Quelques vieux ifs épars çà et là justifiaient encore le nom qu’on avait donné à cette montagne, toute couverte de verdure. Mais la plupart avaient été sacrifiés au besoin qu’on avait généralement de bois d’arcs dans ce siècle belliqueux car c’était une arme dont les montagnards faisaient grand usage, quoique ceux dont ils se servaient, de même que leurs flèches, fussent pour la forme et la bonté bien au-dessous de ceux dont les archers anglais étaient armés. Le petit nombre de ces arbres qui restaient encore étaient comme les vétérans d’une armée mise en déroute, occupant en désordre quelque poste avantageux, et bien déterminés à s’y défendre jusqu’à la dernière extrémité. Derrière cette éminence s’élevait une haute montagne qui en était entièrement détachée. Elle était couverte en partie de buissons et en partie de pâturages assez maigres où les bestiaux cherchaient leur pâture dans le voisinage des sources, tondant l’herbe naissante des endroits marécageux.
    Les rives opposées du lac, c’est-à-dire ses côtes septentrionales, offraient un aspect plus montueux que le côté du midi où Glover se trouvait. Des bois et des buissons garnissaient les flancs des montagnes, et disparaissaient parmi les sinuosités formées par les ravins qui les séparaient les unes des autres.
    Mais dans le lointain, et bien au-dessus de ces échantillons d’un sol naturel encore passable, s’élevaient des montagnes noires et arides qui offraient aux yeux toute la désolation de la saison où l’on était alors.
    Parmi toutes ces montagnes, les unes se terminaient en pic, les autres en table rase ; on en voyait qui étaient escarpées et hérissées de rochers, tandis que plusieurs offraient des formes plus adoucies et plus agréables à l’œil. Ce clan de Titans semblait être commandé par des chefs dignes d’eux ; – la montagne imposante de Ben Lawers et celle de Ben Mohr qui s’élève bien au-dessus de toutes les autres, dont les pics conservent un brillant casque de neige bien avant dans l’été, et quelquefois même toute l’année. Les confins de cette région sauvage, dans les endroits où les montagnes descendaient vers le lac, offraient pourtant même à cette époque reculée des traces d’habitation humaine. Surtout sur les bords septentrionaux du lac on voyait des hameaux à demi cachés dans ces petites vallées arrosées par des ruisseaux qui versaient leurs eaux tributaires dans le lac de Tay. Ces hameaux, de même que la plupart des choses terrestres, paraissaient avec avantage quand on les voyait de loin ; mais quand on s’en approchait les yeux s’en détournaient avec dégoût à cause de leur malpropreté, et ils n’étaient pas même comparables aux wigwams des Indiens ; ils étaient habités par une race, qui cultivait à peine la terre, et qui n’avait de goût pour aucune des jouissances que procure l’industrie. Les femmes, quoique sous d’autres rapports traitées avec affection et même avec des égards respectueux, étaient chargées de tous les ouvrages domestiques absolument indispensables. Les hommes, après s’être occupés fort à contre-cœur de quelques travaux d’agriculture, à l’aide d’une mauvaise charrue ou plus fréquemment d’une bêche, tâche qu’ils regardaient comme infiniment au-dessous d’eux, ne songeaient plus qu’à la garde de leur bétail à poil noir. Dans d’autres temps ils chassaient et péchaient par forme d’amusement ; et dans les courts intervalles de paix ils allaient à la maraude. En temps de guerre ils pillaient avec une licence, encore plus hardie, et combattaient avec une animosité sans bornes, que la querelle fût publique ou privée, que la guerre s’étendit sur un théâtre plus ou moins grand : c’était l’affaire principale de leur vie, la seule qu’ils regardassent comme digne d’eux.
    Le sein magnifique du lac

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