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La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin)

La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin)

Titel: La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin) Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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qu’il savait par expérience que le caractère irritable de son ci-devant apprenti cédait en bien des cas à une résolution ferme et prononcée. Cependant se rappelant où il était, ce ne fut pas sans quelque mouvement de crainte qu’il vit la flamme mourante s’élancer en l’air et répandre comme un éclair momentané sur le visage d’Eachin qui était pâle comme la mort, tandis que ses yeux roulaient comme ceux d’un homme agité par le délire de la fièvre. La lumière retomba sur-le-champ et s’éteignit ; Simon craignit un instant d’avoir à disputer sa vie contre un jeune homme qu’il savait être capable de se porter à des voies de fait dans ses accès de colère, quelque court que fût son emportement. Il fut délivré de cette inquiétude en entendant Eachin lui dire d’une voix rauque et altérée :
    – Que ce dont nous avons parlé cette nuit reste couvert du silence ! Si tu le mets au jour, tu ferais mieux de creuser ton tombeau !
    À ces mots la porte de la hutte s’ouvrit, et y laissa entrer un rayon de la lune. Simon vit le jeune chef qui en sortait, et la porte se refermant, il se trouva de nouveau dans l’obscurité.
    Le vieux Glover se sentit soulagé d’un grand poids en voyant se terminer d’une manière si paisible une conversation dangereuse dans laquelle il craignait d’avoir offensé Eachin. Il fut pourtant vivement affligé de la situation où se trouvait un jeune homme qu’il avait élevé lui-même.
    – Ce pauvre enfant ! pensa-t-il, se voir assis à un poste si éminent pour en être précipité avec mépris ! Je savais en partie ce qu’il m’a dit, car j’avais souvent remarqué que Conachar était plus disposé à se quereller qu’à se battre. Mais, sans être sir William Wallace, je ne puis concevoir cette poltronnerie excessive que ni la honte ni la nécessité ne peuvent surmonter. Et se proposer pour mari de ma fille, comme si une femme devait avoir une provision de courage pour elle et pour son mari ! Non, non ; Catherine doit épouser un homme à qui elle puisse dire : – Mon mari, épargnez votre ennemi ; et non un homme en faveur duquel elle doive s’écrier : – Généreux ennemi, épargnez mon mari !
    Fatigué par ces réflexions le vieillard se rendormit enfin. Il fut éveillé le matin par son ami Booshalloch, qui d’un air un peu déconcerté lui proposa de revenir avec lui dans sa chaumière sur la prairie, près du Ballough, c’est-à-dire de l’endroit où le Tay sort du lac. Il lui dit que le chef ne pouvait le voir ce matin, et chercha à l’excuser en ajoutant qu’il était tout occupé des préparatifs du combat ; qu’Eachin Mac lan pensait que Simon Glover ne pouvait être nulle part plus en sûreté que dans la chaumière de Niel, où l’air serait favorable à sa santé, et qu’il avait donné ordre qu’on pourvût à tous ses besoins.
    Niel Booshalloch s’étendit sur toutes ces circonstances pour pallier l’espèce de manque d’égards que montrait le chef en congédiant son hôte sans lui donner une audience particulière.
    – Son père aurait su mieux agir, continua le gardien des troupeaux, mais où aurait-il pu apprendre de bonnes manières, ce pauvre jeune homme élevé parmi vous autres bourgeois de Perth qui, à l’exception de vous ami Glover, qui parlez notre langue aussi bien que moi-même, sont une race qui ne connaît rien à la civilité.
    Simon Glover, comme on peut bien le croire, ne fut pas très fâché du manque d’égards dont son ami était mécontent. Au contraire, il aurait préféré la demeure tranquille du bon bouvier à l’hospitalité bruyante du jeune chef, quand même il n’aurait pas eu tout récemment avec Eachin une conversation sur un sujet pénible qu’il ne se souciait pas d’aborder une seconde fois.
    Il se retira donc tranquillement à Ballough, où il aurait passé le temps assez agréablement s’il avait pu être certain que Catherine était en sûreté. Il faisait des excursions sur le lac, dans un petit esquif qu’un jeune montagnard conduisait tandis qu’il s’amusait à pêcher à la ligne. Il débarquait souvent sur la petite île, rendait une visite à la tombe de son ancien ami Gilchrist Mac Ian, et gagna l’amitié des moines en présentant au prieur une paire de gants de martre et à chacun des dignitaires du couvent une paire de peaux de chat sauvage. Il coupait et cousait pendant les soirées les peaux dont il faisait ces petits présens,

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