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La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin)

La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin)

Titel: La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin) Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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trait :
    Mais dans l’Europe tout entière
    Je n’ai trouvé qu’un Bleu Bonnet.
     
    En un mot, quoique la profession peu honorable de la chanteuse eût été pour Catherine en toute autre circonstance un motif qui l’aurait empêchée d’en faire volontairement sa compagnie, cependant forcée comme elle l’était alors à passer avec elle les journées entières, elle trouva de la part de Louise toutes les prévenances d’une humble compagne.
    Elles vécurent de cette manière quatre à cinq jours, et afin d’éviter autant que possible les regards et peut-être l’incivilité des domestiques, elles préparaient elles-mêmes leur nourriture dans leur appartement. Cependant, comme quelques relations avec les gens de la maison n’en étaient pas moins indispensables, Louise, plus accoutumée aux expédiens, plus hardie par habitude et désirant plaire à Catherine, se chargeait volontairement de descendre à l’office pour demander à l’intendant ce qui était nécessaire pour leur repas frugal, qu’elle préparait ensuite avec toute la dextérité de son pays.
    Louise était descendue dans ce dessein le sixième jour, un peu avant midi, et le désir de respirer un air frais, ou l’espoir de trouver une salade, quelques légumes ou quelques fleurs précoces pour orner leur table, la conduisit dans le petit jardin qui dépendait du château. Elle rentra dans l’appartement qu’elles occupaient dans la tour, pâle comme la mort et agitée comme la feuille du tremble. Sa terreur se communiqua sur-le-champ à Catherine, qui eut à peine la force de lui demander quel nouveau malheur était arrivé.
    – Le duc de Rothsay est-il mort ?
    – Pire ! on le fait mourir de faim.
    – Quelle folie, Louise !
    – Non ! non ! non ! non ! s’écria Louise, respirant à peine, parlant bas, et si vite que l’oreille de Catherine pouvait à peine la suivre. Je cherchais quelques fleurs pour orner la table, parce que vous m’aviez dit hier que vous les aimiez. Mon pauvre petit chien entra dans un buisson d’ifs et de houx qui croissent parmi de vieilles ruines près du mur du château, et revint à moi en jappant d’un ton plaintif. J’avançai pour voir quelle pouvait en être la cause, et j’entendis un gémissement comme de quelqu’un qui aurait été à toute extrémité, mais si faible qu’il semblait partir du centre de la terre. Enfin je vis qu’il sortait d’une fente dans la muraille qui est couverte de lierre, et quand j’en approchai l’oreille, je reconnus distinctement la voix du prince, qui disait : – Cela ne peut maintenant durer long-temps ; et alors il me sembla qu’il faisait une prière.
    – Juste ciel ! et lui avez-vous parlé !
    – Je lui dis : – Est-ce-vous, milord ? et il répondit : – Qui me donne ce nom par dérision ? Je lui demandai en quoi je pouvais l’aider ; et il dit d’une voix que je n’oublierai jamais : – De la nourriture ! je meurs de faim ! – Je suis revenue sur-le-champ pour vous en informer. Que faire ? donnerons-nous l’alarme dans la maison ?
    – Hélas ! au lieu de le secourir, ce serait peut-être accélérer sa perte.
    – Mais que ferons-nous donc ?
    – Je n’en sais rien encore, répondit Catherine, prompte et hardie dans les occasions importantes, quoique ayant moins de dextérité que sa compagne pour trouver des ressources dans les occasions ordinaires ; je n’en sais rien encore, mais nous ferons quelque chose. Un descendant de Bruce ne périra point sans secours.
    À ces mots elle prit le vase qui contenait leur soupe et la viande qui avait servi à la faire, enveloppa dans un coin de son plaid quelques gâteaux fort minces qu’elle avait fait cuire sous la cendre, et faisant signe à sa compagne de la suivre avec un petit pot de lait qui faisait partie de leurs provisions, elle prit à la hâte le chemin du jardin.
    – Oh ! oh ! notre belle vestale a quitté sa chambre, dit un domestique, la seule personne qu’elle rencontra ; mais Catherine ne s’arrêta point, ne lui répondit rien, et elle arriva dans le jardin sans autre interruption.
    Louise lui montra un tas de ruines couvertes de broussailles qui se trouvait près du mur du château. C’étaient probablement les débris de quelque bâtiment en saillie qui y était joint autrefois, et dans lequel se terminait l’étroite ouverture qui communiquait avec le cachot, sans doute pour y donner de l’air. Le temps et la dégradation de la

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