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La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin)

La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin)

Titel: La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin) Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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père :
    – Puisque le comte de Douglas a le droit de brûler la ville où Votre Grâce tient sa cour, parce que le prévôt et lui ont quelques différens relativement à une débauche de nuit ou sur les termes d’un cartel, nous lui devons tous une grande reconnaissance de ce qu’il s’en est abstenu.
    – Le duc de Rothsay, dit Douglas qui semblait avoir pris la résolution de se contenir ; le duc de Rothsay pourrait avoir raison de remercier le ciel d’un ton plus sérieux de ce que Douglas est aussi fidèle qu’il est puissant. Nous sommes dans un temps où les sujets dans tous les pays se révoltent contre la loi ; nous avons entendu parler de l’insurrection de la Jaquerie en France, et de Jack Straw, de Hob Miller et de Parson Ball parmi les Anglais ; or nous pouvons être assurés qu’il y a assez de matières combustibles qui s’enflammeraient en Écosse si un pareil incendie gagnait nos frontières. Lorsque je vois des paysans envoyer des cartels à des nobles, ou clouer la main d’un chevalier peut-être à la croix de leur ville, je ne dirai point que je crains la révolte, car cela serait faux, mais je dis que je la prévois et que je me tiens préparé à la combattre.
    – Et pourquoi, répondit le comte de March, milord Douglas dit-il que le cartel a été envoyé par des paysans ? J’y vois le nom de sir Patrice Charteris ; il me semble qu’il est d’un sang noble. Le comte de Douglas lui-même, puisqu’il prend un intérêt si vif à cette affaire, pourrait relever le gant de sir Patrice sans craindre de se déshonorer.
    – Milord de March, répliqua Douglas, ne devrait parler que de ce qu’il comprend. Je ne suis point injuste envers le descendant du Corsaire rouge, quand je dis qu’il est trop léger pour être pesé dans la même balance qu’un Douglas. L’héritier de Thomas Randolph aurait de meilleurs titres à présenter.
    – Par mon honneur ! je ne veux point manquer l’occasion de demander cette grâce, dit le comte de March en ôtant son gant.
    – Arrêtez, milord, dit le roi ; ne nous faites point l’injure de vous défier à mort en notre présence et dans ces murs ; mais offrez plutôt votre main dégantée au noble comte, et embrassez-vous comme preuve d’une mutuelle fidélité à la couronne d’Écosse.
    – Il n’en sera point ainsi, milord, répondit March ; vous pouvez m’ordonner de remettre mon gantelet, car il est, ainsi que l’armure à laquelle il appartient, aux ordres de Votre Majesté, tant que je tiendrai mon comté de la couronne d’Écosse ; mais lorsque mon bras s’approchera de Douglas, ce sera avec une main armée. Adieu, sire : mes conseils sont inutiles ici, et ceux des autres si favorablement reçus, que peut-être un plus long séjour dans cette salle ne serait pas sans danger pour moi. Que Dieu protége Votre Altesse royale contre les ennemis qui se déclarent ouvertement et les amis qui cachent leur perfidie ! Je pars pour mon château de Dunbar, dont vous aurez peut-être bientôt des nouvelles. Adieu, milords d’Albany et de Douglas ; vous jouez un jeu hardi, tâchez de le jouer honnêtement. Adieu, pauvre jeune prince si léger, qui jouez comme un jeune faon sous la griffe d’un tigre. Adieu, tous ! George de Dunbar voit le mal auquel il ne peut remédier. Adieu !
    Le roi allait parler, mais les paroles expirèrent sur ses lèvres lorsqu’il reçut du duc d’Albany un regard qui lui enjoignait le silence. Le comte de March quitta l’appartement, recevant les saluts muets des différens membres du conseil auxquels il s’était adressé, excepté de Douglas seul, qui répondit à son adieu par un regard de mépris.
    – Le traître part pour nous vendre aux Anglais, dit-il ; toute sa fierté repose sur la possession de ce fort miné par la mer, et qui peut introduire nos ennemis dans le Lothian. Ne craignez rien, sire, je réponds pour ce que je dis. Cependant il en est temps encore, prononcez un mot, dites seulement : – Arrêtez-le, et le comte de March ne traversera point l’Earn pour continuer son perfide voyage.
    – Brave comte, dit Albany qui préférait voir ces deux puissans seigneurs contenus l’un par l’autre que de laisser accorder une supériorité décisive à l’un des deux, c’est un conseil trop hardi. Le comte de March est venu ici se reposant sur la promesse authentique du roi, qui lui sert de sauf-conduit ; il ne convient pas à l’honneur de mon royal frère

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