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LA LETTRE ÉCARLATE

LA LETTRE ÉCARLATE

Titel: LA LETTRE ÉCARLATE Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Nathaniel Hawthorne
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murmura le Révérend Dimmesdale qui, penché sur la balustrade du balcon et la main pressée contre son cœur, avait attendu le résultat de son appel. Il se rejeta en arrière en respirant profondément. Merveilleuse force et merveilleuse générosité d’un cœur de femme ! Elle ne parlera pas.
    Devant l’intraitable état d’esprit de la pauvre coupable, le doyen du clergé, qui s’était soigneusement préparé pour l’occasion, adressa à la foule un discours sur le péché et ses pièges divers entremêlé de continuelles allusions à la lettre infamante. Pendant une heure et plus que ses périodes roulèrent au-dessus des têtes, il insista avec tant d’énergie sur cette marque symbolique qu’elle finit par empreindre de terreurs nouvelles les imaginations et parut emprunter sa couleur aux flammes du gouffre infernal. Hester, cependant, gardait sa place sur le piédestal d’infamie, le regard absent, avec un air las d’indifférence morne. Elle avait enduré, ce matin, tout ce que peuvent supporter des forces humaines et, comme son tempérament n’était pas de ceux qui échappent à une trop intense souffrance par un évanouissement, il ne restait à son esprit qu’à s’abriter sous une couche d’insensibilité aussi dure que pierre, tandis que les facultés de sa vie animale restaient entières. En cet état, la voix du prédicateur tonnait sans pitié mais inutilement à ses oreilles. Durant la dernière partie du supplice, l’enfant perça l’air de ses cris ; Hester tenta de la calmer machinalement, mais ne parut qu’à peine sympathiser avec ses tourments. Elle fut reconduite en prison dans la même attitude endurcie et disparut aux regards du public derrière la porte bardée de fer. Ceux qui l’avaient suivie des yeux, chuchotèrent que la lettre écarlate jetait une lueur sinistre au long du sombre corridor.

CHAPITRE IV – L’ENTREVUE
    Une fois de retour en prison, Hester Prynne passa à un tel état de surexcitation nerveuse qu’il fallut la surveiller sans trêve de peur qu’elle n’allât se livrer à quelque violence sur elle-même ou faire, en sa demi-démence, du mal à son pauvre enfant. La nuit approchait et il se révélait impossible de mater cette agitation par remontrances, punitions ou menaces. Maître Brackett, le geôlier, jugea à propos d’avoir recours à un médecin, homme versé, selon lui, dans tous les modes du savoir chrétien et en même temps familier avec tout ce que les sauvages pouvaient enseigner sur les herbes et racines médicinales de la forêt. Le besoin d’une assistance de ce genre était, en vérité, impérieux non seulement pour Hester mais encore et surtout pour l’enfant qu’elle allaitait et qui semblait avoir bu avec son dernier repas tout le tourment, l’angoisse et le désespoir qui pénétraient l’organisme de sa mère. Il se tordait à présent dans des convulsions de souffrance, son petit être incarnant d’une façon frappante l’agonie morale qu’Hester Prynne avait endurée tout le jour.
    Suivant de près le geôlier dans le triste appartement apparut ce personnage d’aspect singulier dont la présence dans la foule avait été d’un si profond intérêt pour la porteuse de la lettre écarlate. On l’avait logé dans la prison, non qu’il fût soupçonné de la moindre faute, mais parce que c’était la façon la plus commode et la plus convenable de disposer de lui jusqu’à ce que les notables de la ville se fussent entendus avec les chefs indiens au sujet de sa rançon. Il fut annoncé sous le nom de Roger Chillingworth. Le geôlier, après l’avoir fait entrer dans la pièce, s’attarda un moment, émerveillé par le calme relatif qui s’établit. Hester était, en effet, devenue sur-le-champ aussi tranquille que la mort si l’enfant avait continué de se plaindre.
    – S’il vous plaît, l’ami, laissez-moi seul avec ma malade, dit le médecin. Ayez confiance en moi, bon geôlier. Vous allez tôt avoir la paix en votre maison. Je vous promets que M me  Prynne se montrera ensuite plus docile aux justes injonctions de l’autorité que vous ne l’avez peut-être encore trouvée jusqu’ici.
    – Par ma foi, si Votre Seigneurie peut venir à bout de pareille besogne, je la tiendrai pour grandement savante ! dit le geôlier. Cette femme s’est bel et bien montrée semblable à une possédée et, pour peu, j’aurais jugé séant de chasser Satan hors d’elle à coups de fouet.
    L’étranger

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