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LA LETTRE ÉCARLATE

LA LETTRE ÉCARLATE

Titel: LA LETTRE ÉCARLATE Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Nathaniel Hawthorne
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l’apaisement comme à l’homme, rend une femme triste. Peut-être parce qu’elle se voit alors en face d’une tâche tellement désespérante. D’abord, le système social entier à jeter par terre et reconstruire ; ensuite la nature même de l’homme – ou de longues habitudes héréditaires qui lui ont fait une seconde nature – à modifier radicalement avant qu’il puisse être permis à la femme d’occuper une position équitable. Enfin, en admettant qu’elle les ait réalisées, la femme ne pourra tirer avantage de ces réformes préliminaires si elle n’a pas elle-même subi un changement plus radical encore. Et au cours de ce changement, l’essence éthérée où réside sa vie véritable se sera peut-être évaporée. Une femme ne vient jamais à bout de ces problèmes par un travail de sa pensée. Ils sont insolubles ou ne peuvent se résoudre que d’une seule façon. Si son cœur se trouve l’emporter, ils s’évanouissent. Aussi Hester Prynne, dont le cœur ne pouvait plus battre sur un rythme sain et normal, errait sans fil conducteur dans le sombre dédale des spéculations de l’esprit. Tantôt elle était détournée de son chemin par une paroi escarpée, tantôt reculait, effrayée, des bords d’un profond précipice. Il y avait un vaste et sinistre paysage autour d’elle et nulle part de foyer, ni de réconfort. Par moments, une perplexité affreuse tentait de s’emparer de son âme et elle se demandait s’il ne vaudrait pas mieux envoyer Pearl au ciel tout de suite et aller, elle-même, au-devant du sort que lui réservait la justice éternelle.
    La lettre écarlate n’avait pas rempli son office.
    Sa rencontre avec le Révérend Dimmesdale, la nuit du météore, proposait maintenant à Hester un autre sujet de réflexions et un but qui lui semblait digne de tous les efforts et de tous les sacrifices. Elle avait pu voir dans quel abîme de misère le pasteur se débattait ou, plus exactement, avait cessé de se débattre. Elle s’était rendu compte que le malheureux était aux frontières de la folie, s’il ne les avait franchies déjà. Elle ne pouvait mettre en doute qu’au poison du remords secret un poison plus mortel encore avait été ajouté par une main qui se prétendait secourable. Prenant les apparences d’un ami, un ennemi sans cesse présent avait mis à profit toutes les occasions qui s’offraient à lui pour fausser les ressorts délicats de la nature du pasteur.
    Force était à Hester de se demander si un manque de sincérité, de courage et de loyauté de sa part n’avait pas été à l’origine d’une situation dont tant de mal devait découler, dont on n’avait jamais rien pu augurer d’heureux. Tout ce qu’elle pouvait invoquer comme excuse était qu’accepter le plan de dissimulation de Roger Chillingworth lui avait paru le seul moyen d’épargner au pasteur un désastre plus accablant encore que celui qu’elle subissait. Elle s’était décidée sous cette impression et avait, semblait-il maintenant, choisi de deux maux le pire.
    Elle décida de racheter son erreur autant qu’il pouvait être encore possible. Fortifiée par des années d’épreuves austères et dures, elle ne se sentait plus aussi incapable de se mesurer avec Roger Chillingworth qu’en cette nuit de leur entretien dans la chambre de la prison. Alors, elle était avilie par sa faute et à demi folle de honte. Depuis elle avait atteint des régions plus élevées et, de son côté, le vieil homme s’était rapproché de son niveau à elle, peut-être la vengeance qu’il s’était abaissé à poursuivre l’avait-elle même fait descendre au-dessous.
    Bref, Hester résolut de voir son ancien mari et de faire ce qui serait en son pouvoir pour le salut de la victime qu’il serrait si évidemment entre ses griffes.
    L’occasion ne se fit pas longtemps attendre. Un après-midi qu’elle se trouvait, avec Pearl, en un endroit retiré de la côte, Hester aperçut le vieux médecin qui, un panier au bras et un bâton à la main, était en quête d’herbes et de racines avec quoi composer ses remèdes.

CHAPITRE XIV – HESTER ET LE MÉDECIN
    Hester dit à la petite Pearl de courir s’amuser avec les algues et les coquillages pendant qu’elle parlerait avec l’homme qui là-bas ramassait des herbes. L’enfant s’envola comme un oiseau, dénuda ses petits pieds blancs et se mit à trottiner au long du bord humide de la mer. De temps à autre, elle s’arrêtait net et

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