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La Liste De Schindler

La Liste De Schindler

Titel: La Liste De Schindler Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Thomas Keneally
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bien acceptés, ils pouvaient se croire entièrement assimilés.
    Plus tard, dans le courant des années 30, le rabbin tombera de haut : ses fils, même diplômés d’un doctorat en langue allemande, ne seraient jamais tolérés dans le nouvel ordre nazi. Aucun certificat, aucun talent, aucun renom ne pourrait mettre un juif à l’abri des représailles. En 1936, la famille Kanter émigrait en Belgique. Jamais plus les Schindler ne devaient en entendre parler.
    Le jeune Oskar, lui, se souciait comme d’une guigne des histoires de race, de religion ou de patriotisme. Tout ce qui l’intéressait, c’était sa moto, et son père, bricoleur de nature, le confortait dans cette voie. Pendant sa dernière année de collège, Oskar sillonnait les rues de Zwittau sur une Galloni rouge de cinq cents centimètres cubes qui faisait pâlir d’envie ses camarades d’école. Il est vrai que cette moto était la seule Galloni de Zwittau, la seule cinq cents centimètres cubes italienne de Moravie, et sans doute un engin unique dans toute la Tchécoslovaquie.
    Au printemps 1928 – Oskar était alors arrivé au terme de son adolescence et n’allait pas tarder à tomber amoureux de la jeune fille qu’il épouserait –, il parcourait la ville sur une moto Guzzi de deux cent cinquante centimètres cubes dont quatre exemplaires seulement avaient été importés d’Italie. Elles appartenaient d’ailleurs à quatre coureurs de classe internationale : Giessler , Hans Winkler, Joo (un Hongrois) et Kolaczkowski (un Polonais). Il ne devait pas manquer de gens à Zwittau pour penser que Herr Schindler gâtait un peu trop son fils.
    Ce sera l’été le plus doux dans la vie d’Oskar. Pas de soucis, pas l’ombre d’une pensée politique, rien que la joie de vivre et le bonheur de se mesurer le dimanche avec les équipes locales de motocyclistes sur les routes accidentées de Moravie. Bientôt, tout sera bouleversé : un mariage à la sauvette, une économie en désarroi, dix-sept années d’ordre nouveau… Il nous reste de cette époque le portrait d’un garçon chevauchant la vie avec l’enthousiasme de la jeunesse, fonçant cheveux au vent, courant en compétition contre de vrais motards professionnels qui savaient, eux, que le temps, c’est de l’argent. Oskar l’ignorait encore.
    Sa première course, qui opposait l’équipe de Brno à celle de Sobeslav , eut lieu en mai de cette année-là. Pas un événement à l’échelle mondiale, mais localement assez important pour justifier aux yeux de Hans Schindler le précieux cadeau qu’il avait offert à son fils. Oskar arriva troisième sur la Guzzi , derrière deux Terrot gonflées avec des moteurs anglais Blackburne .
    La course suivante devait se disputer sur le circuit d’Altvater, dans une région vallonnée proche de la frontière de Saxe. Là, c’était plus sérieux. Oskar allait devoir se mesurer avec le champion allemand Walfried Winkler et son rival Kurt Henkelmann, dont la DKW avait un moteur à refroidissement par eau. Les pro de la Saxe – Horowitz, Kocher et Kliwar – participaient à la course. La lutte entre les Terrot-Blackburne et les Coventry Eagles s’annonçait très chaude. Trois motos Guzzi , dont celle d’Oskar Schindler, seraient en lice et devraient se mesurer avec les grosses cylindrées de trois cent cinquante centimètres cubes et même les cinq cents centimètres cubes de l’équipe BMW.
    Ce fut, pour Oskar, une journée de rêve. Il colla au peloton de tête pendant les premiers tours. Au bout d’une heure de course, Winkler, Henkelmann et Oskar avaient semé leurs redoutables concurrents de Saxe. Les deux autres motos Guzzi avaient dû interrompre la course sur ennuis mécaniques. Oskar dépassa Winkler dans ce qu’il croyait être l’avant-dernier tour. Nul doute, il se voyait vainqueur et s’imaginait déjà à la tête d’une écurie de courses qui le mènerait aux quatre coins du monde.
    Dans ce qu’Oskar crut être le dernier tour, il passa Henkelmann et les deux DKW, franchit la ligne d’arrivée et se mit à ralentir. Un des juges avait sans doute fait un signe mal interprété puisque la foule elle-même crut la cause entendue. Quand Oskar s’aperçut qu’elle ne l’était pas, qu’il avait commis une erreur d’amateur, Walfried Winkler et Mita Vychodil l’avaient déjà dépassé, et Henkelmann, complètement épuisé, parvint à lui ravir la troisième place.
    On lui fit fête malgré tout. Sans cette

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