Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La Liste De Schindler

La Liste De Schindler

Titel: La Liste De Schindler Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Thomas Keneally
Vom Netzwerk:
erreur d’appréciation, Oskar aurait battu les meilleurs professionnels d’Europe.
    Si Oskar abandonna une carrière de champion qui s’annonçait prometteuse, ce fut uniquement pour des raisons financières. Au cours de ce même été, six semaines à peine après avoir commencé sa cour, il épousa la fille d’un fermier du coin. Ce qui déplut fort à son père qui était aussi, hélas pour lui ! son employeur.
    La fille habitait un village proche de Zwittau. Son père, veuf, gentleman-farmer de vieille tradition autrichienne, était tout aussi opposé au mariage que Hans Schindler.
    Oskar avait été séduit par les bonnes manières et la réserve de cette fiancée à peine sortie d’une école religieuse. Elle lui rappelait sa propre mère. Et c’est précisément ce qui déplaisait à son père. Celui-ci s’était marié dans les mêmes conditions. Il avait épousé une fille-femme, charmante, bien éduquée, pétrie de religion. On voyait ce que ça avait donné. Et son fils, porté comme lui sur les plaisirs de ce monde, ne manquerait pas de le regretter.
    Oskar avait connu sa future femme au cours d’une soirée donnée par des amis originaires d’Alt-Molstein, le village d’Emilie. Il connaissait bien l’endroit pour y avoir vendu des tracteurs.
    Quand les bans furent publiés dans les églises de Zwittau, les bonnes gens de la bourgade pensèrent immédiatement qu’il y avait anguille sous roche. Comment deux jeunes personnes aussi différentes de caractère auraient-elles pu tomber amoureuses ? L’usine de Herr Schindler qui fabriquait encore des tracteurs à vapeur alors démodés était-elle en difficulté ? Oskar qui devait reverser une bonne part de son salaire pour renflouer le capital s’était-il amouraché de la dot d’Emilie – un demi-million de Reichsmark, donc un bon magot pour l’époque? Rien de tel. L’homme était amoureux. Mais comme le père d’Emilie avait raison de supposer que son gendre ne serait jamais le type de mari idéal, une partie seulement de cette somme fut jamais versée.
    Emilie, pour sa part, était ravie de quitter l’atmosphère pontifiante d’Alt-Molstein pour épouser le bel Oskar. Le plus proche ami de la famille était le curé de la paroisse, un homme mortellement ennuyeux dont elle devait subir les bavardages politiques et théologiques à l’heure du thé. Elle avait aussi connu quelques juifs pendant son enfance – le médecin du village qui soignait sa grand-mère, et Rita, la petite-fille de l’épicier. Le curé, au cours d’une visite, avait déclaré au père d’Emilie qu’il n’était pas bon pour une jeune fille catholique de fréquenter assidûment une juive. Emilie, têtue comme les enfants savent l’être, refusa de l’écouter. Rita Reif resta son amie jusqu’au jour de 1942 où les nazis l’exécutèrent devant l’épicerie de son grand-père.
    Une fois mariés, Oskar et Emilie s’installèrent dans un appartement à Zwittau. Après les glorieuses chevauchées en moto, notamment sur le circuit d’Altvater, Oskar dut trouver que les années 30 débutaient d’une façon un peu terne. Il fit son service militaire dans l’armée tchécoslovaque, ce qui lui permit d’apprendre à conduire un camion. Maigre compensation en regard de la vie militaire qu’il abhorrait, non pas pour des raisons politiques, mais simplement à cause de la discipline et du manque de confort. De retour à Zwittau, il commença à négliger Emilie pour faire des escapades nocturnes. L’affaire familiale fut déclarée en faillite en 1935 et, cette même année, son père abandonna Frau Louisa Schindler pour s’installer dans une garçonnière. Oskar supporta mal cette séparation et se répandit en discours vengeurs pour dénoncer la trahison de son père vis-à-vis d’une femme irréprochable. Manifestement, il ne voyait aucune similitude entre sa propre situation et celle de ses parents.
    Ses bons contacts dans les milieux d’affaires, sa réputation de vendeur hors pair, son sens de la fête et cette faculté qu’il avait de boire en tenant remarquablement le coup lui permirent d’obtenir un poste de directeur des ventes à l’usine électrotechnique de Moravie, et ceci, en pleine dépression. Le siège social de la firme se trouvait dans la triste petite capitale provinciale de Brno et Oskar devait faire le trajet Zwittau-Brno deux fois par jour. Il s’en accommodait très bien. Bien sûr, ce n’était pas la vie de grand

Weitere Kostenlose Bücher