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La Liste De Schindler

La Liste De Schindler

Titel: La Liste De Schindler Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Thomas Keneally
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vieille robe sous le bras ? Il caressait quand même une idée dingue : arriver à sauter par-dessus la barrière électrifiée avant que le courant ne soit revenu ou, à la limite, profiter d’une baisse de courant pour le faire. Après avoir rejoint le camp des hommes, il pourrait toujours prétexter une diarrhée féroce.
    Mais même s’il recevait la décharge électrique, même s’ils le prenaient, il ne pourrait jamais leur avouer l’objet de sa visite. Il ne pouvait pas imaginer qu’il y aurait sur l’Appellplatz une scène qu’il avait souvent vécue à l’école : Rebecca serait-elle obligée de sortir du rang comme l’élève à qui on demande d’avouer sa culpabilité ?
    La barrière électrique était composée de neuf fils. Josef Bau prit son élan pour tenter de mettre un pied sur le troisième fil à partir du bas et d’attraper avec une main le deuxième fil à partir du haut. Ensuite, il tenterait de se projeter de l’autre côté. En fait, il se retrouva coincé entre les fils. Au contact du métal glacé, il pensa immédiatement qu’il devait s’agir du premier choc électrique. Mais il n’y avait pas de courant. Il n’y avait pas de lumières. Josef Bau ne voulut même pas tenter d’approfondir ce nouveau miracle. Il bascula par-dessus la barrière et se retrouva dans le camp des hommes. « Tu es un homme marié maintenant », se disait-il. Il pénétra furtivement dans les latrines. « Une diarrhée terrible, Herr Oberscharführer. » Il haletait dans la puanteur ambiante. Il récapitulait : l’indifférence d’Amon le jour où il avait trouvé les fleurs… l’amour enfin consommé qu’il avait attendu avec tant d’impatience, deux fois interrompu… Scheidt et les sirènes… l’électricité qui ne fonctionnait pas. Il titubait en revivant ces scènes. Il se demandait s’il pourrait supporter encore longtemps cette vie si pleine de contrastes. Comme tous ses semblables, il aspirait à la délivrance.
    Il fut l’un des derniers à rejoindre les rangs devant sa baraque. Il tremblait encore, mais il était certain que son Alteste le couvrirait. « Oui, Herr Untersturmführer, j’ai accordé au Häftling Bau la permission de se rendre aux latrines. »
    Mais ils se fichaient bien de Bau. Ils recherchaient trois jeunes sionistes qui s’étaient échappés dans un camion chargé de garnitures de matelas.

CHAPITRE 27
     
    Le 28 avril 1944, Oskar, s’examinant de profil devant une glace, s’aperçut à l’occasion de son trente-septième anniversaire qu’il avait pris un peu de ventre. Mais au moins, à cette époque, quand il lui arrivait de donner quelques marques d’affection à une fille, personne ne se préoccupait plus  d’aller le dénoncer. Les informateurs placés parmi les techniciens allemands avaient dû se sentir démoralisés par le fait qu’il était sorti indemne de la rue Pomorska et de Montelupich, deux nids de SS que l’on disait imperméables à toute influence extérieure.
    Cette journée d’anniversaire lui avait valu de recevoir de Tchécoslovaquie les bons vœux d’Emilie, et des cadeaux de la part d’Ingrid et de Klonowska. Sa vie privée ne s’était pas modifiée sensiblement depuis les quatre années et demie qu’il était à Cracovie. Ingrid tenait toujours le rôle de concubine, Klonowska, de petite amie, et Emilie, d’épouse absente et compréhensive. L’histoire ne dit pas ce que ces trois femmes avaient dû avaler comme couleuvres, mais il apparaît qu’à cette époque, ses relations avec Ingrid étaient empreintes d’un certain froid ; que Klonowska, toujours une amie loyale, se contentait de relations épisodiques ; et qu’Emilie considérait toujours leur mariage comme indissoluble. Pour le moment, elles envoyaient leurs cadeaux et se réservaient de penser à l’avenir.
    D’autres voulurent se manifester à l’occasion de cet anniversaire. Amon permit à Henry Rosner de se rendre avec son violon rue Lipowa, sous la garde du meilleur baryton de la garnison ukrainienne. Amon était à ce moment-là particulièrement satisfait de sa bonne entente avec Schindler. Il avait récemment demandé à Oskar de lui prêter sa Mercedes – la voiture la plus élégante d’Emalia – comme une faveur en échange de ses bons offices. Oskar, bon prince, lui en avait donné l’usage permanent.
    Le petit récital eut lieu dans le bureau d’Oskar, et pour lui seul. Manifestement, il ne se sentait pas d’humeur à se

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