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La Liste De Schindler

La Liste De Schindler

Titel: La Liste De Schindler Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Thomas Keneally
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main-d’œuvre de Dachau, avait récemment déposé une demande en dédommagement d’un montant de trente et un mille huit cents Reichsmark sous prétexte que, « en raison de l’épidémie de typhoïde qui s’est déclenchée en janvier 1943, le personnel astreint aux travaux forcés a manqué au travail du 26 janvier 1943 au 3 mars 1943.  Selon notre opinion, nous sommes en droit d’obtenir compensation en vertu de la clause 2 du règlement commercial afférent au fonds de compensation »…
    La section W était encore plus passible de dédommagements s’il s’agissait de pertes de travailleurs qualifiés dues aux excès de zèle d’un officier SS.
    Aussi, afin d’éviter la paperasserie et les complications, Amon, la plupart du temps, essayait de se contenir. C’est ce qu’observèrent en tout cas, au cours de ce printemps et de cet été 1943, les prisonniers qui se trouvèrent à sa portée, bien qu’ils aient tout ignoré de la section W ou des généraux Pohl et Glücks. Cette nouvelle attitude leur apparaissait d’ailleurs tout aussi inexplicable que la folie meurtrière d’autrefois.
    Et pourtant, comme Henry Rosner venait de le dire à Oskar, ils brûlaient les corps maintenant à Plaszow. Dans l’attente de la prochaine offensive russe, les SS faisaient table rase. Treblinka, Sobidor et Belzec avaient été évacués au cours de l’automne. Les Waffen SS en charge de ces camps avaient reçu l’ordre de dynamiter les chambres à gaz et les fours crématoires, et de faire place nette au maximum avant d’être expédiés en Italie pour combattre les groupes de résistants. L’immense complexe d’Auschwitz en haute Silésie, une région encore relativement à l’abri, devrait à lui tout seul poursuivre la politique d’extermination pour les régions de l’Est, et, une fois l’affaire conclue, raser ses installations. Car s’il n’y avait plus de fours crématoires, qui allait bien pouvoir témoigner ? Les morts, relégués à l’état de poussière au milieu des feuilles de tremble, ne murmureraient guère plus fort que le vent.
    Le cas de Plaszow n’était pas simple, car les cadavres étaient éparpillés un peu partout sur le pourtour du camp. Au printemps 1943, alors que l’enthousiasme était encore de rigueur, on avait jeté les corps – notamment ceux qui avaient été ramassés après la destruction du ghetto – dans des fosses communes creusées à la va-vite à la lisière des forêts. La section D avait demandé à Amon de récupérer tout cela.
    Les estimations sur le nombre des victimes varient considérablement. Des ouvrages polonais fondés sur les travaux de la Commission principale d’enquête sur les crimes nazis en Pologne et sur d’autres sources estiment à cent cinquante mille le nombre des prisonniers – la plupart en transit – qui se trouvèrent à un moment ou à un autre à Plaszow ou dans ses cinq camps annexes. Les Polonais estiment à quatre-vingt mille le nombre de ceux qui périrent, la plupart au cours d’exécutions massives à Chujowa Gorka ou par suite d’épidémies.
    Ces chiffres paraissent sujets à caution aux survivants de Plaszow qui firent partie des équipes chargées de brûler les cadavres. Ils pensent qu’ils ont dû déterrer entre huit et dix mille corps – un nombre déjà effrayant en soi que les survivants n’avaient aucun désir d’exagérer. La différence entre les deux estimations peut être attribuée au fait que les exécutions de Polonais, de gitans et de juifs se poursuivirent à Chujowa Gorka et dans d’autres endroits du camp pendant toute l’année 1944 ; et que les SS prirent l’habitude de brûler eux-mêmes les cadavres sur la colline du fort autrichien après les exécutions de masse. De plus, Amon ne parviendrait jamais à faire disparaître toutes les fosses communes. Les exhumations faites après la guerre ont permis de retrouver plusieurs milliers de cadavres, et aujourd’hui encore, quand on creuse des fondations dans les faubourgs de Cracovie proches de Plaszow, on découvre des tas d’ossements.
    Peu de temps avant son anniversaire, Oskar avait remarqué une floraison de bûchers sur la petite crête dominant les ateliers au cours d’une visite qu’il effectuait à Plaszow. Quand il revint une semaine plus tard, la crête était animée d’une activité débordante. Les cadavres apportés par des prisonniers mâles qui semblaient suffoquer en dépit de leurs masques étaient alignés

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