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La Liste De Schindler

La Liste De Schindler

Titel: La Liste De Schindler Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Thomas Keneally
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rendre visite en agitant un journal qui publiait la liste des Polonais rescapés de Dachau.
    — Manci, embrasse-moi ! Henry et Olek sont vivants.
    Regina Horowitz connut le même type de rendez-vous. Il lui avait fallu trois semaines pour faire avec sa fille Niusia le voyage de Brinnlitz à Cracovie. Elle parvint à louer une chambre en échange du tissu distribué à Brinnlitz et attendit le retour de Dolek qui ne tarda pas à arriver. Mais Richard manquait. Au cours de l’été, Regina vit un film sur Auschwitz tourné par les Russes et projeté gratuitement dans toutes les salles de Pologne. On voyait le camp des enfants, on voyait les enfants accrochés aux barbelés en attendant leur départ, on les voyait en rangs, sous la houlette des nonnes, qui les accompagnaient sur le chemin de la liberté. Richard était là, sur l’écran, partout. Regina quitta la salle en hurlant : « C’est mon fils, c’est mon fils ! » Elle savait désormais que Richard était vivant, qu’il avait été libéré par les Russes et qu’il avait sans doute été remis entre les mains d’une organisation de secours juive. De fait, le garçon avait été adopté par les Liebling qui pensaient que les Horowitz, de vieilles connaissances, étaient morts. Regina se procura l’adresse et arriva chez les Liebling à un moment où Richard chantait en battant la mesure sur une casserole : « Aujourd’hui, y’a d’la soupe, pour tout le monde. »
    On imagine les retrouvailles. Mais Richard, après avoir vécu les pendaisons de Plaszow et d’Auschwitz, ne put jamais se rendre dans un parc d’attractions sans devenir hystérique à la vue des balançoires.
    A Linz, le petit groupe d’Oskar se mit sous la protection des autorités américaines d’occupation qui expédièrent tout le monde vers un centre de tri pour déportés situé au nord de Nuremberg. Ils s’apercevaient à leurs dépens que la libération n’était pas chose facile.
    Quand les Américains demandèrent au groupe s’il avait un point de chute, Richard Rechen mentionna une tante de Constance, sur le lac, de ce côté-ci de la frontière suisse, qui pourrait les héberger. Les huit anciens prisonniers avaient l’idée de faire passer les Schindler en Suisse pour leur éviter les désagréments qui ne manqueraient pas de survenir si tous les Allemands étaient mis au ban de la société. De plus, ils étaient tous candidats à l’émigration et pensaient qu’il serait plus facile de négocier leur départ à partir de la Suisse.
    Reubinski a raconté que les relations avec le commandant américain du camp de Nuremberg avaient été cordiales. Mais il ne put, faute de matériel, leur fournir un camion pour se rendre à Constance. Ils traversèrent une partie de la Forêt-Noire, tantôt à pied, tantôt en train. Près de Ravensbrück, ils allèrent trouver le commandant américain en charge d’un camp de prisonniers à qui ils racontèrent leur odyssée depuis Plaszow jusqu’à Brinnlitz. Le commandant, qui avait une ascendance juive, sympathisa avec eux et les hébergea pendant quelques jours. Faute de pouvoir leur fournir un camion, il finit par dégoter un autocar qu’il chargea de provisions pour le voyage. Oskar avait encore sur lui des diamants d’une valeur estimée à plus de mille Reichsmark, mais il n’avait pas eu à s’en servir. Après tous ses marchandages avec les bureaucrates allemands, Herr Direktor n’arrivait pas à se faire à l’idée qu’on puisse obtenir quelque chose sans payer.
    Ils garèrent l’autocar dans le village de Kreuzlingen, sur le bord du lac de Constance, dans la zone occupée par les forces françaises. Rechen se rendit dans une quincaillerie pour se procurer une paire de pinces. Il était encore en tenue de prisonnier, ce qui amena le propriétaire du magasin à s’interroger sur ce qu’il devait faire. Soit ce client était un prisonnier et, si on ne le servait pas, il irait se plaindre aux Français. Soit c’était un officier allemand déguisé en prisonnier, et, dans ce cas, il fallait qu’on l’aide. Rechen eut ses pinces.
    La frontière entre l’Allemagne et la Suisse, délimitée par une barrière de barbelés, coupait Kreuzlingen en deux. Des sentinelles françaises de la Sécurité militaire montaient la garde. Le groupe s’approcha de la barrière à une extrémité et attendit un moment favorable pour couper les barbelés et passer en Suisse. Mais une villageoise qui s’était aperçue

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