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La Liste De Schindler

La Liste De Schindler

Titel: La Liste De Schindler Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Thomas Keneally
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tout le monde souriant à l’objectif et paraissant aussi bien repu qu’abreuvé.
    Certains d’entre eux mettaient les cachets adéquats sur ses offres de service et écrivaient au général Schindler des lettres de recommandation. Par amitié bien sûr, mais aussi parce qu’ils pensaient qu’Oskar serait en mesure de respecter les contrats. D’autres monnayaient leur bon vouloir en échange de cadeaux – le type de cadeaux qu’Oskar saurait toujours mettre à la disposition des gens influents : cognac, tapis, bijoux, meubles et une quantité de produits alimentaires de luxe. En plus, le bruit circula que le général Schindler avait fait la connaissance de son homonyme et qu’il s’était pris d’affection pour lui.
    Désormais, fort des commandes très lucratives passées par l’Inspection des armements, Oskar obtint l’autorisation d’agrandir son usine. Ce n’est pas l’espace qui manquait. Deux grands ateliers, dont l’un totalement inoccupé, jouxtaient le hall d’entrée et les bureaux de la DEF.
    Oskar acheta de nouvelles machines à la fois sur place et en Allemagne. En dehors des contrats militaires, Oskar devait consacrer une partie de sa production au marché noir. Il flairait qu’il allait pouvoir devenir un grand capitaine d’industrie. Au cours de l’été 1940, il allait employer deux cent cinquante Polonais et faire travailler des équipes de nuit. L’usine de machines agricoles de Hans Schindler à Zwittau n’avait jamais employé au mieux que cinquante ouvriers. Quelle douce revanche que de battre sur son propre terrain un père à qui l’on n’avait pas tout à fait pardonné !
    De temps à autre, Itzhak Stern solliciterait auprès de Schindler un emploi pour quelque juif méritant : un orphelin de Lodz, la fille d’un greffier d’une des sections du Judenrat. En quelques mois, Oskar engagea quelque cent cinquante ouvriers ou employés juifs. L’usine, aux yeux de certains, devenait un refuge.
    Cette année-là, comme d’ailleurs les années suivantes tout au long de la guerre, les juifs allaient devoir chercher des emplois qui paraîtraient nécessaires à l’effort de guerre. En avril, le gouverneur général Frank avait décidé l’expulsion de tous les juifs de sa capitale, Cracovie. Cette décision pouvait paraître curieuse dans la mesure où les autorités du Reich déplaçaient encore les juifs et les Polonais vers les territoires sous contrôle du gouvernement général à raison de dix mille ou presque par jour. Frank avait déclaré aux membres de son cabinet que les conditions de vie à Cracovie étaient proprement scandaleuses. Il connaissait, par exemple, un général de division qui devait vivre dans un immeuble où certains appartements étaient encore occupés par des juifs. D’autres militaires ou fonctionnaires de haut rang étaient soumis à cette indignité particulièrement abjecte. D’ici à six mois, promettait-il, Cracovie serait totalement judenfrei (vidée de ses juifs). On garderait peut-être un noyau de cinq à six mille travailleurs juifs hautement qualifiés. Tous les autres seraient transférés dans d’autres villes du gouvernement général, Varsovie, Radom, Lublin, Czestochowa ou peu importe. Les juifs pourraient émigrer volontairement dans la ville de leur choix à condition de le faire avant le 15 août. Ceux qui seraient encore en ville à cette date seraient ramassés et expédiés par camion là où l’administration en aurait décidé. Ainsi, poursuivait Hans Frank, dès le 1er novembre, les Allemands de Cracovie pourront respirer un « bon air allemand » et se promener dans des rues « enfin débarrassées de la vermine juive ».
    Frank ne parviendrait pas cette année-là à réduire à ce point la population juive, mais dès que ses plans furent connus, de nombreux juifs de Cracovie, notamment parmi les plus jeunes, cherchèrent par tous les moyens à acquérir une qualification. Des hommes comme Itzhak Stern ou des membres – officiels ou pas – du Judenrat avaient déjà établi une liste d’Allemands « sympathisants », ceux à qui ils pouvaient s’adresser. Schindler était sur la liste ; comme Julius Madritsch, un Viennois qui avait réussi à se faire démobiliser et qui administrait désormais une manufacture de vêtements militaires. Madritsch savait très bien les profits qu’on pouvait tirer des commandes de l’Inspection des armements. Aussi avait-il l’intention de se mettre à son

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