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La Liste De Schindler

La Liste De Schindler

Titel: La Liste De Schindler Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Thomas Keneally
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priorité, aussi longtemps qu’elle le souhaite ? Comment peut-elle se déployer à l’est comme à l’ouest ? demandait-il, un peu excité par la boisson. A vélo ?
    Oskar s’amusait de voir que les gens de l’Abwehr se dispensaient de commentaires. Peut-être soupçonnaient-ils Toffel d’être moins ivre qu’il ne le paraissait et de jouer les provocateurs.
    Le géomètre et l’homme de l’Inspection des armements posèrent quelques questions sur ces fameux trains qui arrivaient à Mogilska. Bientôt ce genre de transports ne présenteraient plus aucun intérêt. Ils feraient partie de la routine. Mais à la veille de Noël, ils apparaissaient encore comme quelque chose de tout à fait nouveau.
    — Concentration, dit Toffel. C’est comme ça qu’ils l’appellent. Concentration. Moi, j’appellerais ça plutôt une foutue obsession.
    Le propriétaire du club apporta des harengs de la Baltique qui se mariaient très bien avec les alcools. Gebauer se mit à parler des Judenrats, ces conseils juifs mis en place dans chaque communauté sur ordre du gouverneur Frank. Dans des villes comme Varsovie et Cracovie, le Judenrat était composé de vingt-quatre membres élus, personnellement responsables de l’exécution des ordres donnés par le régime. A Cracovie, le Judenrat mis en place depuis à peine un mois avait pour président Marek Biberstein, une autorité municipale très respectée. D’après Gebauer, les gens du Judenrat auraient déjà soumis au château de Wawel un plan pour recenser les juifs aptes au travail. Et ils fourniraient les équipes de corvée pour creuser les tranchées et les latrines, et déblayer la neige. N’était-ce pas pousser le bouchon de la coopération un peu loin ?
    —  Vous n’y êtes pas, répliqua l’ingénieur Steinhauser de l’Inspection des armements. Ils pensent qu’en fournissant des volontaires ils éviteront le ramassage à l’aveuglette qui débouche toujours sur des brutalités et même parfois sur une balle dans la tête.
    Martin Plathe était d’accord. Ils coopèrent dans l’espoir d’éviter le pire. C’est leur méthode – il faut bien le comprendre. Ils chercheraient toujours à amadouer les autorités civiles en leur proposant de coopérer d’abord. En cherchant à négocier ensuite.
    Gebauer semblait décidé à poursuivre son analyse du problème juif devant Toffel et Reeder :
    —  Je vais vous dire ce que j’entends par coopération, dit-il. Frank promulgue un édit obligeant tous les juifs sous son autorité à porter une étoile. Cet édit remonte à peine à quelques semaines. Vous avez déjà à Varsovie un fabricant juif qui sort des étoiles en matière synthétique, garanties lavables, à trois zlotys pièce. On dirait qu’ils n’ont aucune idée de ce que ça signifie. Pour eux, c’est comme si c’était l’insigne d’un club de vélo.
    Quelqu’un suggéra alors que l’usine de Schindler où l’on faisait des casseroles en émail devrait sortir une étoile émaillée, de luxe, qu’on pourrait mettre en vente par l’entremise d’Ingrid, l’amie d’Oskar, qui supervisait une chaîne de magasins de quincaillerie. Un autre remarqua que l’étoile était leur emblème national, l’emblème d’un Etat qui avait été détruit par Rome et qui n’existait plus maintenant que dans l’imagination des sionistes. Peut-être, après tout, ces gens étaient-ils fiers de porter cette étoile ?
    —  Le fait est, dit Gebauer, qu’ils n’ont aucun organisme qui pourrait les sauver. Ils ont eu autrefois un semblant d’organisation pour se protéger de la tempête. Mais cette fois-ci, ce sera différent. Cette tempête-là, ce sont les SS qui vont la faire souffler.
    Une fois encore, Gebauer, sans pour autant lancer trop de fleurs, semblait approuver le professionnalisme des SS.
    —  Allons, dit Plathe, le pire qu’il puisse leur arriver, c’est d’être expédiés à Madagascar où les températures sont quand même plus clémentes qu’à Cracovie.
    —  Je ne pense pas qu’ils verront jamais Madagascar, répondit Gebauer.
    Oskar demanda qu’on change un peu de sujet. Après tout, n’était-ce pas sa soirée ?
    En fait, Oskar avait déjà vu Gebauer remettre un faux laissez-passer pour la Hongrie à un homme d’affaires juif dans le bar de l’hôtel Cracovie. Gebauer avait-il touché de l’argent ? Peut-être, mais peu probable. L’homme semblait avoir un sens trop élevé de la morale pour vendre

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