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La malediction de la galigai

La malediction de la galigai

Titel: La malediction de la galigai Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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la barbe fournie, était assis contre la paroi. Le visage hâve, les lèvres racornies et desséchées, clignant de ses yeux éblouis par la lumière de la lanterne, pourtant bien faible, il les considérait avec une expression égarée et reconnaissante.
    â€” Richebourg ? s'enquit Fronsac.
    Le prisonnier hocha à peine la tête. De sa main gauche, il continuait à frapper machinalement la roche avec un quartier de pierre. Louis s'inquiéta. Avait-il perdu la raison, enfermé ainsi dans le noir sans eau avec pour seule compagnie ses excréments ?
    Déjà Gaston avait introduit sa dague à l'extrémité du verrou, le forçant plusieurs fois sans succès. Jacques Hérisson lui proposa de le faire à sa place. Sans doute savait-il mieux s'y prendre, car le verrou joua immédiatement.
    â€” Nous sommes venus vous délivrer, expliqua simplement Tilly en tirant la grille.
    Richebourg essaya de se lever et murmura dans ses lèvres racornies :
    â€” Soif !
    â€” Sortons-le d'ici, dit Louis. Jacques, remonte ! Dans la cour, il doit y avoir un puits, car je n'en ai pas vu dans la maison.
    Le clavellier partit en courant, tenant sa lanterne devant lui pendant que Gaston et Louis prenaient chacun Richebourg par une épaule.
    La remontée ne fut pas trop longue, Richebourg semblant puiser un regain d'énergie dans sa délivrance et parvenant à marcher quasiment seul. En haut, la porte sur la cour était ouverte. Jacques les interpella :
    â€” Par ici ! Le seau est pourri, mais j'ai réussi à monter un peu d'eau.
    Comme ils ne disposaient d'aucun récipient, Richebourg but à même le seau, puis Louis mouilla son mouchoir et le passa sur son visage.
    â€” Merci, parvint à souffler le jeune homme.
    Il but à nouveau avant de tremper longuement ses lèvres dans l'eau.
    â€” Qui… qui êtes-vous ? s'étonna-t-il ensuite.
    â€” Des amis d'Anaïs Moulin Lecomte.
    â€” Oh ! Où est-elle ?
    â€” Chez moi, je suis procureur du roi. Avec mon ami Louis Fronsac – il le désigna – nous enquêtions sur votre disparition.
    Il but à nouveau et Jacques puisa encore de l'eau. Cette fois, Richebourg vida le contenu du seau sur sa tête.
    â€” Avez-vous la force de monter à cheval ? Nous n'irons pas loin.
    â€” Pour… pour voir Anaïs, certainement… fit le prisonnier dans son premier sourire.
    â€” Partons tout de suite. Jacques, peux-tu refermer la serrure derrière nous ?
    â€” Bien sûr, monsieur.
    *
    Richebourg monta avec peine en croupe derrière Gaston, tandis que Louis chevauchait à côté. Une fois en selle, le jeune homme commença à donner des explications.
    â€” J'ai été attaqué chez moi…
    â€” Je sais, l'interrompit Louis. Je m'y suis rendu trois jours plus tard, je vous raconterai. J'ai trouvé votre serviteur, mort.
    â€” Oui, ils ont tué ce pauvre Thomas… Ils étaient trois… J'ai percé le bras de l'un d'eux.
    â€” Vous les connaissiez ? demanda Gaston.
    â€” Ils étaient masqués, mais je suis certain d'avoir reconnu une voix… le satané Mondreville… C'est ce nuisible qui a tué Thomas.
    â€” Le père ou le fils ? demanda Gaston.
    â€” Vous… vous les connaissez ?
    â€” J'ai un compte à régler avec le père.
    â€” C'était le fils, Charles.
    â€” Que s'est-il passé, ensuite ? intervint Louis.
    â€” Ils m'ont assommé. J'ai repris conscience dans une voiture, solidement attaché, les yeux bandés et bâillonné. Il y avait deux de mes agresseurs avec moi. À leurs propos, j'ai deviné que l'un pansait celui que j'avais blessé. Comme il faisait nuit, la voiture roulait lentement. Puis celui qui avait soigné l'autre est sorti monter sur un des chevaux afin d'éclairer la route.
    Â»Â Je me suis endormi. J'ai été réveillé avec le jour et les paroles de Mondreville qui avait rejoint le scélérat blessé. Ils ont mis la voiture au trot. On a changé de chevaux une fois, puis j'ai entendu les cloches. Sexte sonnait quand la voiture s'est arrêtée. On m'a sorti et ôté le bandeau. J'étais dans la cour où vous m'avez fait boire. On m'a descendu dans le souterrain et enfermé. Ils m'ont

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