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La malediction de la galigai

La malediction de la galigai

Titel: La malediction de la galigai Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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suppliciés.
    Finalement, les chefs rebelles roués et pendus, le parlement de Normandie avait été interdit pour ne s'être pas suffisamment opposé à la sédition. La ville de Rouen s'était même vue condamnée à une prodigieuse amende.
    Certes, dix ans avaient passé. Mais la mise en place du parlement semestre avec la création de nouvelles charges de conseillers, puis le déplacement du parlement à Vernon pour punir Rouen d'avoir rejoint la Fronde avaient fait ressurgir toutes les rancœurs en Normandie.
    *
    La réponse du chancelier ne satisfaisait pas Gaston, mais il la comprenait. Il ne lui restait plus qu'à ronger son frein. Quittant la rue du Bouloi, il se dit qu'il allait utiliser ce délai pour rechercher Pichon de La Charbonnière, ses compères, et s'intéresser au vol en préparation.
    *
    Tandis que Gaston rencontrait le chancelier, Louis faisait porter, par Nicolas, un billet à Mme de La Bazinière.
    Françoise de Chémerault, de son nom de jeune fille, avait tenu le tripot et bordel du marquis de Fontrailles, le Hazart , sous son nom de Belle Gueuse . Espionne au service du marquis, elle avait séduit Gaston de Tilly qui aurait été tué par Fontrailles si Fronsac n'avait réussi à le délivrer 3 . Plus tard, par sa beauté et ses avantages, elle était parvenue à se faire épouser par M. de La Bazinière, trésorier de l'Épargne proche du prince de Condé, bien qu'elle eût aussi été la maîtresse de Michel Particelli 4 . Au sein du luxueux hôtel du trésorier, quai Malaquais, les médisants prétendaient qu'elle poursuivait discrètement ses immorales mais lucratives activités.
    Dans son billet, Louis lui demandait de faire savoir à son mari qu'il souhaitait le rencontrer en vue d'obtenir un renseignement. Nicolas revint avec une réponse du secrétaire de Mme de La Bazinière déclarant que sa maîtresse était absente jusqu'à la fin de la semaine. Comme Fronsac n'avait rien d'autre à faire à Paris, il prévint Gaston de son départ à Mercy pour les moissons et qu'à cette occasion il ramènerait Jacques Hérisson à Senlis. Durant cette absence, Richebourg séjournerait chez lui.
    *
    Tous les jeudis avant l'aube, Mazarin avait l'habitude de réunir son service secret. Ce 26 août, dans son grand cabinet du Palais-Royal, s'étaient rassemblés autour de lui Ganducci, Ondedei et l'abbé Fouquet.
    Ondedei présenta le mémoire que Gaston de Tilly avait remis à Séguier, lequel complétait ce qu'avaient rapporté Pichon, Canto et Sociendo à Ganducci à la Fosse aux Lyons, la semaine précédente.
    â€” Fronsac et Tilly sont fort capables de percer l'intrigue que tu préparais, Ondedei, maugréa Mazarin, contrarié. Il faut tout arrêter et faire disparaître la moindre trace de cette entreprise.
    â€” J'ai pris les devants, monseigneur, et déjà coupé les ponts avec mes pendards. Par sécurité, j'ai aussi fermé mon magasin, annonça Ganducci.
    â€” Et Mondreville ? questionna Ondedei.
    â€” Que peut-il faire ? Mes trois scélérats ne retourneront pas le voir et aucun transport d'or ne traversera la Seine. Impossible d'établir le moindre lien avec nous.
    Le visage grave, le cardinal approuva de la tête en déclarant, le front plissé :
    â€” Tilly demande la saisie de corps de Mondreville. Refuser attirera l'attention de Fronsac, mais accepter revient à prendre le risque de voir l'affaire découverte si Mondreville se met à bavarder.
    â€” Demandez à monsieur de Tilly qu'il fournisse des preuves, monseigneur, cela fera traîner les choses, conseilla suavement l'abbé Fouquet.
    Mazarin hocha la tête.
    â€” Et pour Longueville et Pont-de-l'Arche ? renchérit Ganducci.
    â€” Aux échecs, il faut parfois perdre un pion afin de gagner la partie. Je suis contraint de céder Pont-de-l'Arche pour me réconcilier avec Monsieur le Prince, annonça Mazarin avec un sourire ambigu.
    â€” Mais si vous cédez, monseigneur, Condé réclamera plus encore et finira par vouloir votre place ! protesta Ondedei.
    â€” Non. Monsieur le prince n'a pas envie de gouverner le royaume. Il souhaite seulement tenir le sort de chacun entre ses mains et ne rencontrer aucun

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