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La malediction de la galigai

La malediction de la galigai

Titel: La malediction de la galigai Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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    N'était-il pas trop clairvoyant ? Les choses trop évidentes ? Il avait hâte de rencontrer M. de La Bazinière.
    Il quitta Mercy le corps endolori mais le cœur satisfait. Le temps devenait de plus en plus chaud, mais pas encore orageux. Son fermier aurait le temps de rentrer les premières meules, puis de les battre. Une bonne partie de la récolte se voyait d'ores et déjà assurée.
    Arrivé à sa maison des Blancs-Manteaux le vendredi 27 août, il trouva chez lui un billet qu'un page venait de porter. Le trésorier de l'Épargne acceptait de le recevoir le lendemain matin, à neuf heures. Quant à Richebourg, bien nourri par Marie Gaultier, il avait repris des forces et souhaitait rentrer chez lui et revoir Anaïs. Louis expliqua qu'il préférait lui offrir l'hospitalité aussi longtemps que nécessaire, ne voulant pas que Mondreville fils, ou Bréval, le sachent toujours vivant.
    â€” Avec monsieur de Tilly, nous aurons certainement besoin de vous dans quelques jours, si nous nous attaquons à Mondreville. On ne pourra se passer d'une lame comme la vôtre.
    Richebourg lui devait trop pour refuser. Mais surtout, pour rien au monde il n'aurait manqué l'entreprise évoquée.
    Fronsac envoya aussi un billet à Gaston afin de le prévenir de son retour et lui annoncer qu'il viendrait le chercher le lendemain, au lever du soleil, avec son carrosse.
    *
    Le samedi, Gaston attendait son ami, brûlant d'impatience puisque Louis ne lui avait pas révélé ce qu'ils allaient entreprendre.
    â€” Où allons-nous ? furent ses premiers mots.
    â€” Chez Bertrand de La Bazinière. Il nous attend.
    â€” Qu'irions-nous faire chez ce rustre ? demanda Gaston, jetant un regard inquiet vers Armande qui arrivait par la bibliothèque et ignorait tout de sa brève liaison avec la Belle Gueuse .
    â€” Pichon, Canto, Sociendo, Mondreville et Bréval s'apprêtent à voler les tailles de Normandie lors de leur transport sur la Seine, asséna Louis.
    â€” Que dis-tu ?
    â€” Je dis que Mondreville veut recommencer ce qu'il a déjà réussi avec Petit-Jacques. C'est la seule explication de la présence des trois pendards. Mais pour m'en assurer, je veux interroger le trésorier de l'Épargne. Qui mieux que lui connaît la façon dont les recettes sont transportées ?
    Gaston resta muet un instant. Mais, maintenant, ce vol lui paraissait en effet évident. Pourquoi n'y avait-il pas songé ? se morigéna-t-il.
    â€” Que racontera-t-on à La Bazinière ? Vas-tu le prévenir ?
    â€” J'ai seulement quelques questions à lui poser. Quant à l'avertir, à quoi cela servirait-il ? Nous ne disposons d'aucune preuve. Pour l'instant.
    Après avoir donné à Armande quelques nouvelles de Julie et de leurs enfants, Louis et Gaston partirent vers le quai Malaquais. Ils eurent à subir d'incroyables encombrements sur le chemin, surtout jusqu'au Pont-au-Change à cause du personnel judiciaire se rendant au Palais ou au Châtelet, puis à nouveau sur le pont Neuf toujours envahi par la populace. Ils arrivèrent finalement quelques minutes avant neuf heures à l'hôtel de La Bazinière.
    Un suisse leur ouvrit le portail et les fit entrer dans la grande cour où se trouvaient de nombreux gardes en uniforme, tous nantis de mousquets. Il y avait aussi plusieurs voitures utilisées par les receveurs pour les transports de numéraire.
    Un maître d'hôtel en livrée les attendait. Épée au côté, il vint les chercher tandis qu'ils sortaient de leur carrosse et les conduisit au vestibule que Louis connaissait déjà. De là, il les précéda dans le grand escalier vers les appartements de M. de La Bazinière, au premier étage 7 .
    Dans un mélange d'attirance et de rejet, Gaston se demandait s'il verrait Françoise de Chémerault. La belle espionne qui l'avait séduit, pour le livrer au marquis de Fontrailles, s'était rachetée plus tard, lors d'un bal où elle lui avait offert ses faveurs. Un don qui lui avait peu coûté tant ses amants se trouvaient nombreux. Depuis, il ne l'avait revue qu'à l'occasion de son mariage avec Armande.
    Ã€ l'instant où on les introduisait dans le cabinet de travail du trésorier, Françoise de Chémerault surgit d'une autre pièce. Sans

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